L'art Est-il Un Moyen D'évasion
Compte Rendu : L'art Est-il Un Moyen D'évasion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yo59 • 6 Janvier 2015 • 342 Mots (2 Pages) • 1 320 Vues
asion, du latin evaderer : sortir de. Sortir de quoi ? Les pratiques
artistiques, du côté du créateur comme de celui de « l’usager », auraient
comme effet de les faire sortir de la « prison » (on s’évade généralement d’une
prison…) de la « vie réelle » ? Nous ne préjugeons d’ailleurs pas explicitement si
cette évasion est une bonne ou une mauvaise chose, mais nous pouvons tout de
même subodorer que le jugement est plutôt négatif… La référence à la « réalité »
est ici problématique : nous savons que par-delà son apparente simplicité, ce
concept est un des plus énigmatiques de la philosophie ! Contentons-nous – au
moins provisoirement – de la définition trouvée dans tous les dictionnaires : la
réalité ou le réel (nous ne reprendrons pas ici la distinction lacanienne) désigne ce
qui existe effectivement, ce qui est du côté de la « chose » (res en latin) ; nous
pouvons ajouter ce qui est « donné » à notre esprit et peut éventuellement devenir
matière de connaissance (c’est en ce sens que Claude Bernard disait que « seuls
les faits étaient réels »). Les synonymes de ce terme sont effectif, existant,
authentique, palpable ou tangible, véritable, et s’opposent à ce qui relèvent de
l’imagination : c’est-à-dire à irréel, fictif, illusoire, apparent, chimérique, mais
aussi à mythique, légendaire, ou virtuel. Qu’il s’agisse d’une imagination
reproductrice (les Anciens définissaient la fonction de l’Art comme une imitation
de la Nature) ou d’invention et de création, l’art apparaît effectivement comme
une « échappée », sinon un échappatoire, par rapport à une « réalité » souvent
associée à une réalité pratique, utilitaire, matérielle, qui se manifesterait en
particulier par une série de contraintes, de possibles mais aussi d’impossibles, sur
laquelle nous pourrions certes agir, mais qui nous soumettrait à ses propres limites
indépassables. L’art, associé au rêve et à l’imaginaire, serait ainsi le moyen
d’échapper à ce monde-ci, trop « prosaïque » et contraignant, au profit d’un
monde certes fictif, mais beaucoup plus agréable… Nous examinerons donc cette
thèse, en évitant de prendre à la lettre la formule restrictive « n’est QU’un moyen
d’évasion » : il n’est pas raisonnable de réduire toutes les fonctions de l’art à
E
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