Faut-il se battre pour être reconnu par les autres ?
Dissertation : Faut-il se battre pour être reconnu par les autres ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fanatiquedu17 • 3 Avril 2017 • Dissertation • 828 Mots (4 Pages) • 2 319 Vues
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Sujet : Faut-il se battre pour être reconnu par les autres ?
Être reconnu comme conscience de soi, comme liberté, comme pouvoir de création, comme dignité au dessus de la nature, comme courage, maîtrise de soi... tout ce qui ne se voit pas et que pourtant je veux faire reconnaître par les autres. Il y a deux voies:
Celle de la lutte pour la reconnaissance: en risquant mon corps (la liberté ou la mort) je prouve que je ne suis pas réductible à lui, que ma plus haute détermination c'est la conscience de soi comme liberté (voir Hegel, La dialectique du maître et de l'esclave). Mais cette dialectique est infinie: la preuve d'aujourd'hui n'est pas celle de demain et il faut toujours recommencer à se battre, parce que la reconnaissance est provisoire.
La deuxième voie c'est le travail comme production d'une oeuvre: par le travail la conscience de soi entre dans la permanence et se présente au regard des autres: l'oeuvre prouve la liberté de la conscience de soi qui a maîtrisé ses appétits, ses distractions pour produire le travail bien fait et sa créativité.
Le rapport à autrui se caractérise par le conflit et la volonté de pouvoir. Pour être reconnu par les autres, il faut s'imposer. Mais, la bonté, les qualités morales sont spontanément reconnues. Celui qui emporte l'adhésion des coeurs n'a pas besoin de se battre pour être reconnu.
PLAN :
Introduction :
Au XXe siècle tout particulièrement, il semble bien que l'idéologie du « struggle for life » (traduisez « lutte pour la vie ») soit affirmée par certains. Si l'on prend l'expression au sérieux, elle indique que l'individu ne peut s'imposer dans l'existence que par le combat, aussi bien contre des circonstances adverses que contre les autres. Sans doute s'agit-il dans cette conception de faire d'abord son chemin ou sa place dans la société et d'y trouver un statut satisfaisant. Mais, de manière générale, faut-il admettre que l'on doit se battre pour être reconnu par les autres ? Tout d'abord, nous verrons que nous sommes obligés de nous battre pour avoir de la reconnaissance d'autrui, mais que ce « autrui » est aussi une condition de notre humanité. Ensuite, nous verrons qu'il est possible d'être reconnu sans engendrer des conflits. Pour finir, nous verrons qu'il y a des alternatives au combat, comme l'art, qui permet de se faire reconnaître par les autres sans pour autant créer des conflits et qui permet surtout de conserver notre liberté en se détachant des conventions.
I – La lutte pour la reconnaissance (maître / esclave Hegel) : il faut se battre pour être reconnu par autrui
1. La violence a mauvaise presse. D'une manière générale, l'opinion commune est prompte à condamner les luttes et à prôner l'entente et la concorde entre les hommes. Lui suggérerait-on que se battre est la seule manière de se faire reconnaître par les autres qu’il accepterait peut-être l'idée qu'un homme n'accède pleinement et effectivement à son humanité que si celle-ci est reconnue par les autres, mais elle nierait farouchement que cette reconnaissance passe nécessairement par un combat. Pour Hegel, au contraire, si l'Esprit - ce Moi qui est un Nous, ce Nous qui est un Moi - se réalise dans et par l'Histoire, celle-ci a pour moteur les passions des hommes qui se dressent les uns contre les autres pour satisfaire leurs intérêts particuliers. Il n'y a pas à se lamenter du spectacle d'apparente déraison qu'offre l'histoire : le vrai philosophe est celui qui se réconcilie avec le réel parce qu'il a compris que le réel est rationnel. S'il est vrai que la fin est déjà contenue dans le commencement, l’Esprit - dans lequel les hommes accèdent à l'universalité concrète sans perdre leur individualité - est déjà en germe dans la première rencontre entre deux êtres en voie d'hominisation. Et s'il est vrai que l'Esprit se réalise dans et par la violence, cette première rencontre prend la forme d'un combat pour la reconnaissance. C'est dans et par la lutte que les hommes accèdent à leur humanité et donc aussi à l'historicité. Il reste à nous demander si la lutte réalise effectivement le but pour lequel elle s'engage.
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