Explication d'une citation de Rousseau
Commentaire de texte : Explication d'une citation de Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Philo-sophia • 14 Septembre 2021 • Commentaire de texte • 423 Mots (2 Pages) • 706 Vues
Explication de citations de Rousseau :
"La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui."
On pense communément qu'être libre, c'est agir selon son bon vouloir, au moment où l'on en a envie : la liberté résiderait dans l'absence de contrainte et s'assimilerait à l'indépendance. Or, Rousseau soutient que la liberté ne consiste pas tant à "faire sa volonté" qu'à "n'être pas soumis à celle d'autrui". Si l'on part en effet du sens commun, l'indépendance de chacun serait incompatible avec une forme de justice : si chacun est autorisé à agir comme il lui plaît, alors ce serait le règne du plus fort. Les hommes les plus puissants pourraient soumettre les autres à leur volonté. C'est ce qui se passe, par exemple, dans le cas de l'esclavagisme : certains individus se voient utilisés comme moyens pour satisfaire les intentions d'un autre. Pour que chacun puisse être dit libre, il est donc d'abord essentiel qu'il soit possible, pour lui, d'agir selon sa volonté, ce qui n'est permis que si la volonté des autres, comme la sienne, est limitée. On retrouve ici l'idée du célèbre proverbe : "La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres".
"Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois."
En l'absence de loi, chacun serait autorisé à agir comme il le souhaite : il n'y aurait aucune limite à l'exercice de sa volonté. En-dehors des contraintes physiques, la volonté serait ainsi toute-puissante. Or, force est de constater que chacun n'est pas doté de la même puissance naturelle. Si aucune instance législative et judiciaire n'existait pour régler les litiges entre les individus, ce serait donc le règne du plus fort. Par exemple, rien ne m'interdirait de tuer mon voisin si j'estimais qu'il faisait, simplement, trop de bruit. Le monde serait alors régi par la violence et la peur et la liberté de chacun serait en péril. C'est la raison pour laquelle Rousseau écrit qu'"il n'y a [...] point de liberté sans lois". De même, si certains individus étaient autorisés à juger des actes sans tenir compte du cadre légal, le système judiciaire deviendrait totalement incohérent et les individus ne seraient pas libres non plus. En effet, on pourrait avoir un pouvoir tyrannique qui opprimerait le peuple. C'est pourquoi Rousseau compare les gouvernants non à des "arbitres" de la loi mais à des "ministres" : dans une République, les dirigeants doivent se borner à s'assurer que les lois émanent bien de la volonté du peuple et à en garantir l'application.
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