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Explication d'un texte de Kant sur l'insociable sociabilité

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Par   •  22 Février 2014  •  550 Mots (3 Pages)  •  2 030 Vues

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En effet d’après Kant lui-même l’insociable sociabilité de l’Homme menacerait constamment de « désagréger cette société ». En effet, si chacun oppose une résistance aux autres, (lignes 10-11) il n’est pas de morale commune possible : l’Homme agit dans son propre intérêt. Cependant, la société, en tant que groupe d’êtres humains supposés vivre ensemble, se définit et se fonde sur cette morale commune car elle permet l’égalité : elle pousse l’Homme à agir en accord avec elle, et en cela parfois contre lui-même. Par conséquent, si l’Homme est en effet caractérisé par une « insociable sociabilité », la morale commune – et donc la clef de voûte de la société – est impossible.

Pourtant, Kant affirme que, bien au contraire, c’est l’insociabilité de l’Homme qui permet de « former la société en un tout moral ». Afin de soutenir cette thèse, l’auteur explique que c’est notre connaissance de « l’opposition » des autres et de leur propre insociabilité qui nous pousse à désirer la formation d’une morale commune. En effet, si nous agissons dans notre propre intérêt, nous aurons également tendance à vouloir « bloquer » celui d’un autre individu qui irait à l’encontre du nôtre.

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D’une certaine manière, le développement de nos propres dispositions naturelles nous rend conscient du développement de celles des autres et nous fait prendre peur ; il est ainsi dans l’intérêt personnel de chacun de fonder une morale commune : si elle nous contraint parfois à agir contre nous-mêmes, elle contraint également les autres hommes, éventuellement, à ne pas agir contre nous.

A titre d’exemple, le « dilemme du prisonnier » nous montre que la morale commune peut de la sorte servir un intérêt personnel : deux prisonniers, coupables d’un crime dans lequel ils étaient associés, sont interrogés séparément. La loi exige que si l’un dénonce l’autre alors que l’autre plaide coupable, celui qui n’a pas dénoncé son compagnon écope de la peine de mort alors que son complice est gracié. Si tous deux dénoncent leur partenaire, chacun se voit condamné à la prison. Enfin, si tous deux décident de plaider non-coupable, ils écopent chacun d’une peine légère. Cet énoncé simple ne laisse aucun doute quant à l’issue du choix de chacun des prisonniers s’ils ne sont pas soumis à une loi morale commune : bien qu’il serait plus avantageux pour eux de plaider non-coupable et ainsi de n’écoper tous deux que d’une peine légère, l’incertitude vis-à-vis du choix de l’autre – et même la certitude qu’il choisira de dénoncer son compagnon – pousse chacun à décider de confirmer la culpabilité de l’autre. En revanche, si les deux prisonniers partagent une loi morale selon laquelle il est immoral de dénoncer son partenaire, tous deux peuvent de manière plus sûre choisir de garder le silence et ainsi minimiser leur punition. C’est pourquoi une morale commune, loin de supprimer l’intérêt personnel, le sert au contraire.

De la sorte, ces deux tendances, sociabilité et insociabilité, sont indissociables dans les sociétés humaines car elles contraignent l’homme à la formation d’une forme de pensée par laquelle l’Homme conçoit la nécessité d’une morale commune

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