Explication De Texte: Benjamin Constant, De La Liberté Des Anciens Comparée à Celle Des Modernes
Dissertation : Explication De Texte: Benjamin Constant, De La Liberté Des Anciens Comparée à Celle Des Modernes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mathildeazertyui • 26 Février 2013 • 1 994 Mots (8 Pages) • 10 492 Vues
De nos jours, bon nombre de personnes tentent de définir la liberté, perçue en priorité comme l’état dans lequel une personne ou un peuple ne subit pas de contraintes, de soumissions, ou de servitudes, la liberté peut se définir sous un grand nombre de facettes. Cet extrait du discours de Benjamin Constant « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes » part du fait que la liberté des Anciens n’est pas la même que celles des modernes. Selon lui la liberté des Anciens est basée sur la liberté collective tandis que la liberté des Modernes repose sur la liberté individuelle.
En quoi notre conception de la liberté est t-elle différente de celle des Anciens ? Pourquoi la liberté des Anciens, autrement dit collective n’est-elle plus applicable aujourd’hui ? Le problème auquel Constant se trouve confronté repose sur la distinction entre la liberté collective et la liberté individuelle. La liberté des Anciens est la liberté politique, c’est le débat public sur les grandes affaires de l’Etat, au prix de la délégation complète de l’individu à l’autorité de l’ensemble. La liberté des Modernes elle, est la liberté individuelle, la liberté de penser, de dire, de détenir une propriété, de travailler, etc. Dans quelle mesure et pourquoi la liberté des Anciens est telle différente de la liberté des Modernes ? Pourquoi la liberté des Anciens n’est elle plus possible aujourd’hui ? La réponse de Constant va consister à souligner que ces deux libertés n’ont pas la même nature et que, de cette manière, elles ne tendent pas aux mêmes buts. Les Anciens et les Modernes, dans une société différente, ne cherchent pas la même forme de liberté. L’extrait du discours construit, pour le montrer, une argumentation en trois temps. La première partie propose une explication concernant la domination de la liberté collective sur la liberté individuelle. Pour continuer son argumentation, Constant suggère alors de considérer qu’aujourd’hui, la liberté individuelle est plus importante que la liberté collective.
La première partie de l’extrait, jusqu'à « un ample dédommagement » vise à montrer dans quelle mesure la liberté collective prenant le dessus durant le temps des Anciens.
Le texte s’ouvre par une réfutation de la liberté des Anciens : « Nous ne pouvons plus jouir de la liberté des anciens », Constant pose dès le début de cet extrait, le sujet de son discours. Il s’en suit avec la définition de la liberté collective, selon lui, elle « se composait de la participation active et constante au pouvoir collectif », il exprime ici, que la liberté des Anciens consistait à exercer une ou plusieurs partie de la souveraineté : autrefois, les citoyens se réunissaient sur les places publiques afin de délibérer sur la guerre, la paix, les traités, les lois et les jugements. La liberté consistait donc à faire partie de la vie politique et administrative de l’Etat. Dans ces rencontres, chacun pouvait donner son avis et donc était doté d’une importance. Comme le dit Constant, « La volonté de chacun avait une influence réelle : l’exercice de cette volonté était un plaisir vif et répété ». La liberté des anciens reposait donc sur la liberté collective, ils jouissaient de leur liberté par un sentiment d’appartenance et d’importante aux yeux de l’Etat et de son bon fonctionnement. Selon Constant, dans le temps des Anciens, l’ensemble des forces que nous mettons au service d’une tendance collective nous donne un sentiment d’importance, c’est notre choix dans la volonté de tous qui nous donne la perception de liberté.
Constant note que ce sentiment de liberté donnait « en conséquence » (l.5) une capacité aux Anciens, celle de savoir faire des sacrifices, celle de pouvoir renoncer volontairement à quelque chose ou quelqu’un. Benjamin Constant utilise cet adverbe afin de faire le lien entre l’importance que l’Etat arrivait à donner à chaque citoyen et le but même de cet acte généreux. En effet, l’Etat faisait participer ces citoyens ; aussi, prenaient ils conscience de leur importance personnelle et désiraient de plus en plus ce sentiment d’appartenance nécessaire à leur liberté. De ce fait l’Etat obtenait grâce. Constant, utilise dans cette même phrase l’exemple du suffrage universel : « chacun sentait avec orgueil tout ce que valait son suffrage » Les Anciens votaient pour des lois, des sentences ou des jugements publics, ils jouaient manifestement et sentaient avec fierté l’influence de leur vote sur le résultat final. Cet exemple permet de voir le rapport que les Anciens avaient avec la société. Autrement dit, la liberté collective se définissait par l’accommodation complète de chaque individu à son ensemble. L’individu, se sentant donc important de par son suffrage, croit pouvoir réaliser sa volonté. Néanmoins, selon Constant, celui reste dans la subordination de l’Etat, des règles et de ces lois. Ce constat dépasse ensuite la sphère politique et vient s’infiltrer dans les mœurs des Anciens, la liberté reste pour eux une liberté républicaine.
Par ailleurs, selon Constant, « Notre liberté à nous doit se composer de la jouissance paisible de l’indépendance privée. » Nous devons laisser place à la liberté individuelle, notre liberté est la joie que nous éprouvons de vivre en autonomie sans la dépendance de l’Etat sur notre serre personnelle.
La fin de cette première partie nous place donc face aux illusions de la liberté des Anciens, une liberté perçue en dédommagement d’autres inégalités, une liberté où le corps social domine sur l’individu. La liberté des Anciens est donc réellement nourrie par une multitude de paradoxes selon la position dans laquelle le citoyen se trouve, il peut être souverain dans les décisions influentes mais peut se retrouver observé, dépouillé, exilé et meurtri sur la place publique sans plus aucune liberté. Il perd complètement son indépendance individuelle, exerce collectivement ses devoirs politiques et perd de sa valeur humaine sans sa participation au corps collectif. Pour donner réponse aux problèmes de la liberté des anciens, il va être nécessaire d’étudier le cas de la liberté des Modernes, et la façon dont Constant explique ce changement dans l’essence de la liberté aujourd’hui. C’est cette explication apportée dans la deuxième partie de cet extrait.
Constant
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