Esthétique Chez Kant, qu'est-ce que le beau?
Mémoire : Esthétique Chez Kant, qu'est-ce que le beau?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mouss01 • 5 Mai 2013 • 2 940 Mots (12 Pages) • 1 904 Vues
Sujet n° 1 : « Analytique du beau » §6
La place de l'esthétique est au cœur de la Critique du Jugement au sens large, en tant que faculté de juger en général au sens plus étroit de jugement sur le beau. Qu'est-ce que le beau? Tout simplement ce qui plaît, c'est le point de départ de Kant. Mais dans ce qui plaît, l'accent n'est pas mis sur le plaisir, mais sur le jugement. Je produis en moi une idée par rapport à laquelle je définis mon goût. Cette idée est esthétique et symbolique. Elle ne dépend pas de l'objet concret, mais de mon jugement autonome, Elle ne cherche ni la jouissance ni l'intérêt et ni même le bien. La beauté n'a pas d'autre finalité que sa propre forme ce qui fait que l'idée se compare à la représentation. Il se trouve que les jugements particuliers que nous portons sur la beauté sont communicables à d'autres personnes. Ils relèvent du sens commun. Bien qu'ils ne soient soumis à aucune règle ni principe objectifs, bien qu'ils soient dépourvus de concept, bien qu'ils soient immédiats, ils sont intersubjectifs et universels, et en outre ils donnent à penser. La satisfaction qu'ils procurent est nécessaire. S'il y a art, il y a libre arbitre, une liberté de faire qui ne peut se comparer qu'à l'acte divin. Il y faut du génie. On relève un paradoxe, une antinomie insurmontable.
L'homme est capable de beauté pure (indépendante de tout objet) et aussi de beauté idéale (celle qui est conditionnée par un objet auquel elle adhère). La première ouvre un espace de jeu, la seconde s'organise en plaisir culturel qui bride le génie. La première renvoie à la belle forme, la seconde aux ornements. Les deux sont irréconciliables, mais coexistent. C'est l'un des aspects de Kant.
On peut encore distinguer le jugement esthétique d'un autre type de jugement, non plus, cette fois, sur la base de l'intérêt lié à la satisfaction, mais sur la base de la subjectivité ou de l'objectivité du jugement. Ce type de jugement désintéressé est relatif à la faculté de connaître. Mais quoiqu'il partage le désintéressement du jugement esthétique, il est objectif : il porte sur la subsomption de la représentation de l'objet sous un concept par les voies de l'entendement et de l'imagination. Cette opération est objective car le concept s'impose au sujet.
Le jugement esthétique fait l'objet d'une prétention à l’universalité. Ce principe est énoncée de la manière la plus explicite dans le §6. Il parlera donc du beau, comme si la beauté était une structure de l'objet et comme si le jugement était logique (et constituait une connaissance de celui-ci par des concepts de l'objet), alors que le jugement n'est qu'esthétique et ne contient qu'un rapport de la représentation de l'objet au sujet ; c'est que le jugement esthétique ressemble toutefois en ceci au jugement logique qu'on peut le supposer valable pour chacun. Il s'ensuit que la prétention de posséder une valeur pour tous doit être liée au jugement de goût et à la conscience d'être dégagé de tout intérêt, sans que cette prétention dépende d'une universalité fondée objectivement ; en d'autres termes, la prétention à une universalité subjective doit être liée au jugement de goût.
Dans un premier moment le jugement du gout au point de vu de la qualité, car pour distinguer si une chose est belle ou non, nous ne rapportons pas au moyen de l’entendement la représentation à l’objet en vue d’une connaissance, mais nous la rapportons par l’imagination qui est peut-être liée à l’entendement au sujet et au sentiment de plaisir et de peine de celui-ci. Le jugement de goût n’est donc pas un jugement de connaissance ; par conséquent il n’est pas logique, mais esthétique, esthétique qui signifie que le principe déterminant ne peut être que subjectif. En ce cas la représentation est entièrement rapportée au sujet et à vrai dire à son sentiment vital, qu’on désigne sous le nom du sentiment de plaisir et de peine qui fonde une faculté de discerner et de juger, qui ne contribue en rien à la connaissance, mais qui se borne à rapprocher la représentation donnée dans le sujet de toute la faculté des représentations dont l’esprit a conscience dans le sentiment de son état.
La satisfaction qui détermine le jugement de goût est désintéressée, la on nomme intérêt la satisfaction que nous attachons avec la représentation de l’existence d’un objet. Elle a donc toujours une relation avec la faculté de désirer lorsque toutefois la question est de savoir si une chose est belle, on ne cherche pas à savoir si nous-mêmes pourrions porter un intérêt à l’existence de la chose. On cherche uniquement à savoir si la seule représentation de l’objet est accompagnée en moi par une satisfaction, aussi indifférent que je puisse être à l’existence de l’objet de cette représentation. On voit aisément que ce qui importe pour dire l’objet beau et prouver que j’ai du goût, c’est ce que je découvre en moi en fonction de cette représentation et non ce par quoi je dépends de l’existence de l’objet. Chacun doit reconnaitre qu’un jugement sur la beauté en lequel se mêle le plus petit intérêt est très partial et ne peut être un jugement de goût pur, car, pour jouer le rôle de juge en matière de goût il ne faut pas se soucier le moins du monde de l’existence de l’objet, mais bien au contraire être indifférent en ce qui y touche.
La satisfaction relative à l’agréable est liée à un intérêt, la notion agréable c’est ce qui plaît aux sens dans la sensation, sensation une représentation objective des sens et afin de ne pas risquer sans cesse d’être mal compris nous désignerons par le mot, d’ailleurs usuel, de sentiment ce qui doit toujours demeurer simplement subjectif et qui ne peut d’aucune manière constituer une représentation d’un objet. Exemple, la couleur bleue de l’océan est une sensation objective, en tant que perception d’un objet des sens ; son caractère agréable est une sensation subjective, par laquelle aucun objet n’est représenté ; c’est-à-dire un sentiment suivant lequel l’objet est considéré comme objet de satisfaction.
Que mon jugement, sur un objet que je déclare agréable, exprime un intérêt pour celui-ci, cela est clair par le simple fait qu’il suscite par la sensation un désir pour les objets semblables. Par conséquent la satisfaction ne suppose pas seulement le simple jugement sur l’objet, mais encore la relation de l’existence de cet objet à mon état, dans la
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