Est-ce Parce Qu'ils Sont Ignorants Que Les Hommes Ont Des Croyances?
Documents Gratuits : Est-ce Parce Qu'ils Sont Ignorants Que Les Hommes Ont Des Croyances?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar onceuponatime • 7 Mai 2014 • 2 229 Mots (9 Pages) • 12 056 Vues
Selon l’opinion commune, la croyance s’oppose au savoir. Etant une certitude sans preuves, les hommes auraient donc des croyances parce qu’ils seraient ignorants. Prenons comme exemple les comètes : il y a plusieurs centaines d’années, les hommes interprétaient l’arrivée d’une comète comme signe de malheur extrême tel que la fin du monde, cette interprétation était en effet le fruit d’une ignorance, ces derniers ne savant pas ce qu’était une comète. Partant de cela, le fait que les hommes auraient des croyances seulement pour combler leur manque de savoir, et donc inversement, qu’ils n’auraient pas de croyances s’ils savaient, est à considérer. Mais est-ce réellement le cas ? Si je crois par exemple que je suis amoureuse, suis-je ignorante pour autant ? Ou cette croyance est-elle compatible avec le savoir ? Nous pouvons alors nous demander si le terme de croyances est à généraliser, ou si celles-ci sont à différencier. De ce fait, ont-elles la même valeur ? Sont-elles alors toutes causées par les mêmes facteurs ou puisent-elles dans différentes sources ?
Comme le présuppose le sujet, la croyance est un effet de l’ignorance. En effet, les hommes qui ne comprennent et ne connaissent pas le monde qui les entoure sont sujets à différentes croyances plus ou moins rationnelles, comme la superstition. Cette croyance peut consister à interpréter un phénomène naturel comme étant un signe ou un présage, comme par exemple cette certitude que les hommes avaient, il y a années, d’interpréter la foudre comme signe de la colère de Zeus, ne sachant pas qu’il s’agissait d’une forte décharge d’électricité atmosphérique lors d’un orage ; ils cherchaient alors des causes, bien qu’irrationnelles, pour satisfaire leur curiosité, même si malheureusement, leurs hypothèse n’étaient pas vraies. Les hommes peuvent aussi accomplir des gestes particuliers pensant que cela aura un effet, certes mystérieux, mais positif sur leur vie, ne sachant pas de quoi demain sera fait. Mais la superstition n’est pas la seule croyance qui découle de l’incompréhension et de l’ignorance des hommes, les croyances religieuses peuvent aussi en être une conséquence. En effet, face au monde qui les entoure, les hommes peuvent se poser des questions sur sa genèse, c’est ainsi que l’existence de Dieu peut être justifiée, puisqu’étant ignorants, ne savant comment le monde s’est formé, ils accordent à Dieu le privilège d’en être le créateur.
En plus d’être ignorants, les hommes sont crédules, ce qui les amène à tout croire, qu’importe de qui cela provient. D’une part, dans son Enquête sur l’entendement humain, le philosophe, économiste et histoire David Hume avance l’idée que les hommes croient parce qu’ils associent un fait à un autre. Par un rapport de cause à effet, ils croient que parce que l’élément premier, qui se produit toujours avec le second, s’est produit, le second va également se produire ; si le soleil se couche, la lune va forcément se lever ; ils sont crédules dans la mesure où ils ne font que déduire ce qui va se passer, ils croient en la logique des choses, alors que rien n’est certain. D’autre part, comme le dit le philosophe français Alain, dans son ouvrage Les Arts et les Dieux, les hommes se heurtent à plusieurs « degrés du croire », dont celui de « croire ce que tout le monde croit ». Cette croyance à laquelle tout le monde adhère intellectuellement témoigne de la crédulité de l’homme : Comment peut-il savoir qu’il fait extrêmement froid en Laponie alors qu’il n’y a jamais mis les pieds ? Sa croyance est basée sur une opinion commune, il croit QUE parce que tout le monde y croit. Alain évoque par la suite un autre degré du croire, celui de « croire ce que les plus savants affirment en accord d’après des preuves » : Les hommes croient que, parce que cela a été prouvé scientifiquement, mais lui-même ne l’a pas vérifié, sent-il par exemple que la Terre tourne ? Non, mais il croit tout de même un savant qui l’a scientifiquement prouvé.
Les croyances en un potentiel Dieu créateur, en des explications surnaturelles pouvant expliquer de rationnels phénomènes, ou encore en des signes, peuvent être dues à l’ignorance des hommes, puisqu’ils essaient de trouver une signification à tout ce qu’ils ne connaissent pas. Aussi, les croyances peuvent prendre racine en les hommes crédules, ces derniers croyant tous les dires de tout le monde, et en particulier ceux des scientifiques. Nous avons vu en introduction que selon l’opinion commune, celui qui sait ne peut croire, or, comment expliquer les croyances de certains savants ? Nous allons donc voir que les croyances ne résultent pas seulement d’une ignorance, et qu’elles ne sont pas incompatibles avec le savoir.
Dans le domaine scientifique, il n’y a pas de place pour le « je crois », mais seulement pour le « je sais », le but premier étant d’arriver à la vérité. Cependant, même si leurs définitions les opposent, croyance et savoir peuvent être associés. Nous pouvons tout simplement commencer par dire que les scientifiques croient en la science, ils croient donc en quelque chose. Aussi, nous savons que pour arriver à la vérité, toute une série de démonstrations est requise ; or pour cela, la croyance en la véracité de la première démonstration est indispensable, auquel cas le scientifique se heurterait à une régression à l’infini. D’autre part, Bertrand Russel, dans son ouvrage Problèmes de philosophie, démontre que sans recours à l’induction, il ne peut y avoir de connaissance scientifique, autrement dit, si un scientifique n’accepte pas qu’un évènement A va entrainer un évènement B (évènements qui se produisent toujours ensemble de façon quasi-certaine), comme l’illustre l’auteur « nous tomberons si nous nous jetons d’un toit », il ne peut avancer. De surcroit, il faut admettre le fait que la science ne peut répondre à toutes les questions. En effet, en ce qui concerne les questions relatives à la vie, telles que la mort, la vie après la mort, l’enfer etc…, la science ne peut les éclairer. La religion a alors été perçue comme légitime, cela expliquant donc pourquoi certains scientifiques sont croyants. Pour certains scientifiques, l’exercice de leur métier est même un moyen pour eux de se rapprocher de Dieu, considérant alors qu’ils étudient son œuvre : Le monde qu’il a créé, la science donne alors du sens à la religion
Les scientifiques adhèrent donc à leur croyance qui est la science, tout comme les hommes religieux qui adhèrent à leur religion de façon existentielle. Toutes les croyances précédemment évoquées sont à différencier de celle dont nous allons parler
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