Dissertation sur l'art

L’art

I. L’art, signe humain par excellence

Longtemps, l’art a désigné une technique, un savoir-faire, celui de l’artisan en vue de produire des objets. Mais depuis la Renaissance, l’art relève de l’artiste, d’une création unique, non utilitaire.

A. Quelle est la nature de l’œuvre d’art ?

• Le mot art désigne toute technique qui résulte d’un apprentissage et permet de produire un résultat (l’art de l’artisan ou du poète renvoie à la maîtrise talentueuse d’un métier qui se donne à voir dans une production.

• Mais chez les Grecs et les Romains, toute activité manuelle, étant réservée aux esclaves, était dépréciée. D’où la distinction entre les « arts mécaniques » qui visent l’utile et les « arts libéraux », arts des hommes libres (philosophie, musique, logique)

• Depuis le 18e, l’art relève de l’esthétique (science qui traite du beau et du sentiment qu’il fait naître en nous, d’où les « beaux-arts »). Les œuvres d’arts se démarquent alors des productions utilitaires.

B. Le besoin d’art

• L’activité artistique est l’une des premières manifestations de la culture humaine (témoignage artistique dans les grottes préhistoriques). La création artistique montre que l’homme est capable de se détacher de l’utilitaire pour créer « autre chose ». L’homme est un être conscient, capable de se donner une représentation de lui-même. L’œuvre d’art extériorise ce qu’il est. L’art apparait comme l’expression d’un besoin essentiellement humain, universellement partagé.

• Les œuvres d’art laissées par les civilisations sont ainsi des traces qui nous permettent de mieux appréhender les cultures de l’intérieur (signe que le superflu est ici nécessaire). Quelles étaient les préoccupations spirituelles de ces hommes, leur vision du monde ?

II. Qu’est-ce que l’art ?

A. L’art : un détournement de la vérité

• Beaucoup de philosophes antiques se méfient de l’art car la perception d’une œuvre provoque une émotion affective qui nous détourne de la réalité et donc de la vérité. Dans La République (livre X), Platon chasse de la cité idéale les poètes car ils séduisent même les sages et font prendre l’apparence pour la réalité.

• L’art travestit donc le vrai. Il imite non la vérité des idées, mais l’apparence de notre monde sensible, qui n’est lui-même qu’une image du monde intelligible. L’artiste pour Platon est donc un faussaire.

B. L’imitation de la nature a pour objet la vie humaine

• Pour Aristote, certes l’art est une imitation de la nature, mais celle-ci appartient à la nature même de l’homme, « imiter est une tendance naturelle aux hommes ». Ce goût d’imiter permet d’apprendre et de progresser.

• Aristote pense que l’art prépare à la connaissance, en suscitant curiosité et étonnement. Il défend l'art comme une purification. Vertus apaisantes de l’art.

C. L’art est une prise de conscience

• Pour Hegel, l’imitation est une tâche superflue et présomptueuse. L’imitation n’apporte que la satisfaction d’éprouver son habilité technique. Seule la création réalise la nature humaine, et le beau est une forme de manifestation de l’Esprit. Il est l’un des moyens par lesquels l’homme se révèle à lui-même. L’art est un langage qui répond à la nécessité de communiquer, de se représenter. L’œuvre d’art manifeste la liberté de l’homme

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