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Dissertation: qu'est-ce que le temps?

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Par   •  27 Décembre 2014  •  3 603 Mots (15 Pages)  •  1 469 Vues

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Qu’est-ce que le temps ?

MontreLa notion du temps est omniprésente dans notre vie. À tout moment, nous utilisons des expressions comme : le temps passe, avoir du temps, du temps en reste, du temps libre, du temps en trop, perdre ou gagner du temps, rattraper le temps perdu, ne pas avoir le temps...

Le temps règle la plus grande partie de notre existence et il apparaît comme évident à chacun d’entre nous qu’il sait parfaitement de quoi il s’agit. Mais, en réfléchissant plus à fond sur ce qu’est réellement le temps : où il se trouve, comment il passe, de quelle nature il est... nous nous retrouvons le plus souvent dans la situation si bien décrite par saint Augustin : «Qu’est-ce donc que le temps ?» disait-il. «Si personne ne me pose la question, je sais. Si quelqu’un pose la question et que je veuille expliquer, je ne sais plus.»

Le temps possède en effet des caractéristiques tout à fait paradoxales :

Il est simultanément long et court, long parce qu’il dure depuis des millions d’années, court, parce que celui que nous avons ne nous suffit pas. Il est aussi lent et rapide, lent pour celui qui attend, court pour celui qui en jouit. Il est grand jusqu'à l’infini et petit comme la fraction de seconde. Il peut immortaliser les hommes, mais il les conduit aussi à l’oubli par la mort. Le temps peut effacer les souvenirs, mais il peut également les faire remonter à la surface. D’une part, il est rare, mais nous le gaspillons ; d’autre part, nous en avons toujours à disposition, mais nous nous plaignons de ne pas en avoir assez. Et s’il disparaît à mesure que nous l’utilisons, il disparaît également lorsque nous ne l’utilisons pas. Il vaut de l’or (time is money) et pourtant, il ne peut ni se vendre ni s’acheter.

La représentation que l’on se fait habituellement du temps est que le temps passe et fuit.

Cette représentation correspond à ce que nous ressentons dans notre vie. Lorsque nous attendons un événement important, qui doit avoir lieu à une date et une heure précise, un examen ou un rendez-vous déterminant par exemple, cet événement est d’abord loin encore d’être une réalité ; il est très éloigné de nous, c’est-à-dire du moment présent. Mais, peu à peu ce moment se rapproche. La distance entre lui et nous diminue progressivement. Il est de plus en plus près, devient imminent et, brusquement, il est là ; il est entré dans le moment présent. En très peu de temps pourtant, l’événement est passé ; il est derrière nous. Il s’éloigne progressivement de plus en plus des réalités que nous vivons et finit parfois par disparaître complètement du champ de notre conscience.

Le temps nous apparaît ainsi comme un fleuve qui s’écoule indépendamment de nous. Son mouvement est inexorable, car on ne peut l’arrêter : il est aussi irréversible, puisqu’on ne peut faire revenir à soi les temps écoulés.

À toutes les époques, l’être humain a observé et chanté la marche inexorable du temps. Dans la Bible, Job se plaint de la rapidité avec laquelle les jours fuient sans jamais soulager ses tourments :

«Mes jours sont plus rapides qu’un courrier ;

Ils fuient sans avoir vu le bonheur ;

Ils passent comme les navires de jonc,

Comme l’aigle qui fond sur la proie.»

(Job 9,25-26)

Le flot du temps avance dans une direction unique : venant du futur, il amène les événements dans le présent, pour disparaître ensuite dans le passé. Et comme ce processus se répète indéfiniment et que les événements apportés par le temps ne peuvent demeurer dans le présent, nous disons que le temps passe.

Le temps passe-t-il vraiment ?

Si nous réfléchissons à la notion du temps qui passe, nous arrivons vite à des contradictions et des non-sens qui nous montrent qu’en réalité, le temps — le temps réel, pas la marche des aiguilles d’une montre — ne peut absolument pas... passer.

Par exemple, si le temps passait réellement, comme le ferait un fleuve invisible, il en résulterait que la vitesse d’écoulement du temps serait la même pour tous. Chacun le ressentirait — et même, devrait le ressentir — de manière identique, car en tant que réalité extérieure, elle s’imposerait de manière contraignante et uniforme à chacun, comme c’est le cas dans d’autres domaines : avec la pesanteur, les distances, etc. Or, notre expérience quotidienne nous montre que le temps est ressenti de manière très variée. Celui-ci s’écoule plus ou moins vite selon les personnes et selon les circonstances.

Il s’écoule rapidement pour quelqu’un qui est passionné par ce qu’il fait, comme l’artiste ou le savant plongé dans ses travaux, et qui, appelé pour le repas, découvre avec stupéfaction que la matinée est déjà écoulée.

À l’opposé, le temps passe très lentement pour quelqu’un qui n’arrive pas à trouver un intérêt dans ce qu’il fait. Une personne qui accomplit par obligation un travail qui ne lui plaît pas et dans lequel elle ne peut mettre son cœur, ressentira cruellement le passage du temps comme beaucoup trop lent. À la fin de la journée, elle ne s’écrira pas avec regrets «quoi, c’est déjà fini», mais, soulagée, «c’est enfin fini».

Une autre raison qui donne à penser que le temps ne passe pas, est que, s’il passait réellement, avant d’être ici : dans le présent, il devrait être ailleurs. De même, après avoir quitté le présent, il devrait également être ailleurs. Mais où est cet ailleurs ? Où sont donc les réserves du temps qui s’écoule et sous quelle forme s’y trouvent-elles stockées ? Mais aussi, où le temps s’accumule-t-il après son passage ? Qu’advient-il de lui ?

Il faut bien l’avouer, voilà des questions qui jusqu'à aujourd’hui sont restées sans réponse. Il en résulte une notion du temps boiteuse dans laquelle le temps qui passe, ne passe en définitive pas vraiment, puisqu’il ne vient de nulle part et ne va nulle part.

Une conséquence de l’existence d’un ailleurs dans lequel se trouverait le temps avant et après son passage dans le présent, serait la possibilité de voyager dans le temps. Ces déplacements dans le temps nous permettraient de déceler ce que le futur tient en réserve pour nous et ce qui a réellement eu lieu dans le passé.

La possibilité de voyager

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