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Dissertation philosophie: Faut-il désirer pour être heureux ?

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Par   •  8 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 577 Mots (7 Pages)  •  1 322 Vues

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Faut-il désirer pour être heureux ?

“Faut-il” désigne une obligation sous sa forme interrogative, quelque chose de nécessaire en fonction de certaines raisons. Le désir, à l’inverse d’un besoin, est un souhait, un appétit irrationnel et insatiable à posséder un bien ou une personne. Le désir se renouvelant sans cesse, il est considéré comme étant une souffrance. Nous ne pouvons jamais le satisfaire. “être heureux” est un état de satisfaction complet, stable et durable. Ainsi, nous ne voyons pas comment le fait de désirer pourrait nous rendre heureux sachant que c’est un état de souffrance qui est tout l’opposé d’un état de bonheur. Ne serait-il pas mieux de ne pas désirer afin d’être heureux ?

Mais si nous nous soustrayons à tout désir, que nous reste-il ? Notre vie n’est-elle pas une quête sans fin à la recherche de la satisfaction d’un désir qui nous procurera une once de bonheur ? Et si nous passons notre vie à essayer de satisfaire un désir impossible, cela ne nous fera-t-il pas souffrir au plus haut point ? La solution serait-elle par conséquent d’apprendre à contrôler nos désirs afin que ceux-ci restent possibles à satisfaire ?

Ainsi, désirer induit un état de manque. C’est vouloir posséder quelque chose, quelqu’un qui nous semble pour l’instant ou pour toujours inaccessible. Il existe des désirs vitaux comme avoir envie de boire, de manger, de dormir mais aussi des désirs secondaires comme désirer un objet qui n’est pas forcément utile et qui a pourtant de l’intérêt à nos yeux. La satisfaction de ces désirs peut être longue et laborieuse et une fois ceux-ci assouvis, il en vient de nouveaux pouvant être ou non de même nature. Selon le mythe d’Aristophane dans Le Banquet de Platon, l’Homme n’est pas complet et passe sa vie à rechercher sa partie manquante. Pourtant, je suis avec cette personne que je désirais , je souhaite maintenant que l’on vive ensemble, puis que l’on fonde une famille. Le désir de l’Homme n’a donc jamais de fin. Il peut aussi devenir esclave d’un désir qui sera toujours renouvelé sous la même forme une fois satisfait, tel l’ivrogne ou le drogué. Cela peut aussi provoquer une névrose comme le besoin irrationnel de collectionner un certain objet. Fénélon écrit : « Les hommes veulent tout avoir et ils se rendent malheureux par le désir du superflu ». En effet, même une personne étant parvenue à satisfaire ses désirs les plus invraisemblables, ayant amassé une grande richesse lui permettant de tout avoir à sa disposition, elle même ne sera jamais rassasiée et ne cessera de désirer. Elle pourrait ainsi désirer l’immortalité, quête inachevable qu’elle mènera jusqu’à la fin de sa vie. C’est ce que Epicure nomme les “désirs vains” dans la Lettre à Menécée. Schopenhauer annonce “Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine”. L’Homme passe donc sa vie à désirer, à désirer différentes choses sans jamais en être pleinement satisfait. L’Homme cherche mais ne sait pas ce qu’il cherche jusqu’à ce qu’il trouve la mort. Serait ce donc cette mort que l’Homme cherchait ? On peut donc voir ici un certain Dieu et tous les désirs de l’Homme tendrait en fait vers ce Dieu, vers le repos. Une fois ce repos trouvé, les désirs cesseraient et la souffrance avec. Mais ce constat semble peu concluant car il avancerait que l’Homme ne peut être heureux sur Terre et qu’il doit attendre la mort pour enfin trouver la paix et le bonheur auxquels il a consacré sa vie entière.

Les désirs étant sans fin, il nous est donc difficile d’imaginer comment le fait de désirer pourrait nous rendre heureux. Certes, la satisfaction d’un désir procurera un moment de bonheur éphémère qui laissera vite place à un autre souhait. La solution serait donc ne rien désirer et ainsi éviter de souffrir afin d’être heureux. Mais l’Homme peut-il vivre sans aucun désir ? Que lui reste t-il sans désir ?

Le désir serait donc la source du malheur de l’Homme pour Schopenhauer. Ne pouvant atteindre le bien souhaité, l’Homme désespérerait et serait alors plongé dans une grande tristesse. La solution serait-elle alors de combler tous ses désirs ? Ainsi l’Homme n’aurait plus rien à espérer. Or, la satisfaction de tous les désirs ne semble pas être une issue souhaitable puisque nous avons vu qu’une fois un désir satisfait, un autre renaît aussitôt quelles que soient sa nature et sa forme. Platon compare l’assouvissement des désirs à la tâche des Danaïdes qui étaient condamnées à devoir remplir sans cesse un tonneau percé. Le tonneau peut représenter notre être et l’eau nos désirs. Une fois rempli avec un désir satisfait, le tonneau se vide et en attend un nouveau, c’est un cycle infini. De plus, la satisfaction d’un désir est souvent décevante car nous avions imaginé quelque chose de plus gratifiant, de meilleur, et plus l’attente est longue, plus la déception sera grande. Je peux désirer toute ma vie d’être riche mais une fois ceci accomplit, me rendre compte que je finis par m’en lasser, m’ennuyer même . Cet ennui est traduit dans le film d’aventure Les tribulations d’un chinois en Chine de Philippe de Broca comme étant mortel au sens littéral. La solution serait-elle de ne plus du tout avoir de désir ? En envisageant la vie d’un Homme sans désir, que lui reste-t-il ? L’ennui ? La mort ? Une personne qui ne souhaite rien peut-elle être heureuse ? Cela paraît difficile car le bonheur est atteint par la satisfaction

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