Dissertation: Rendre objet le vivant, est-ce considérer qu'il est régi par les lois ordinaires de la physique et de la chimie ?
Discours : Dissertation: Rendre objet le vivant, est-ce considérer qu'il est régi par les lois ordinaires de la physique et de la chimie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PeJ_97 • 17 Mars 2015 • Discours • 802 Mots (4 Pages) • 1 013 Vues
La biologie, qui est l'étude du vivant, est née tardivement car de nombreux obstacles s'opposaient à l'idée de faire de la vie l'objet d'une connaissance scientifique. En effet, il existe deux conceptions opposées du vivant : le mécanisme et le vitalisme. Il s’agit de savoir dans quelle mesure il est nécessaire de faire du vivant un objet pour l'étudier. Rendre objet le vivant, est-ce considérer qu'il est régi par les lois ordinaires de la physique et de la chimie ?
Connaître quelque chose implique une étude scientifique, c’est donc toujours scientifiquement qu’on le connait. Cela oblige donc à en faire un objet d’étude. Mais comment peut-on faire du vivant un objet ? Il faut considérer d’abord qu’il ne fonctionne pas selon des lois différentes de celles qui régissent l’inerte. Or, le vivant n'est pas une pure mécanique : il possède des qualités d'autoréparation et d'autorégulation, il se reproduit, il échange avec un milieu, et il meurt. Les êtres vivants seraient donc des êtres animés aux propriétés particulières. Selon la doctrine finaliste, la nature serait le produit d'une intelligence lui ayant donné une finalité. En appliquant le finalisme au vivant, cela signifie que les yeux sont faits « pour voir », le sexe « pour procréer », etc. Chaque caractéristique actuelle du vivant est expliquée selon sa finalité. Cependant, Spinoza dénonce ce finalisme qui renverse de façon irrationnelle l'ordre réel du monde. Il faut expliquer les phénomènes et les caractéristiques du vivant par leurs causes et non par leur but. Le préjugé finaliste doit être détruit pour étudier scientifiquement le monde du vivant. Le naturaliste Charles Darwin (De l'origine des espèces, 1859) soutient que tous les êtres vivants sont le produit de l'évolution, qui est la suite d'une longue série de transformations biologiques. Toutes ces propriétés du vivant s’opposent donc formellement à l’étude de la même manière qu’un objet : on ne peut pas étudier le vivant scientifiquement. On ne peut pas imaginer un vivant régi par des lois physiques ordinaires alors qu'il peut créer des formes nouvelles et se régénérer. Le vivant n'est donc pas un objet ni une machine.
La position mécaniste consiste à considérer le vivant comme une machine, c’est la position adoptée par Descartes notamment. Il faut donc considérer le vivant comme une espèce de machine dont le fonctionnement procède de la disposition de ses parties. Toutefois ce modèle mécaniste, qui rend possible l'étude et la connaissance du vivant, suppose qu'on se limite à la connaissance du fonctionnement du vivant, en considérant en outre que les machines ont une certaine faculté d'autoréparation (Kant). Si Descartes n'hésite pas à voir les animaux comme de simples machines, la question des hommes est plus complexe. Bien que l'âme ne soit pas un « principe vital » propre à tous les êtres vivants, elle correspond quand même à la pensée et serait donc le propre de l'homme. Elle différencie l'homme de l'animal et donc de la machine. La biologie contemporaine a dû se constituer entre le vitalisme et le mécanisme. Pour être considérée comme une science positive, il est impossible pour la biologie d'adopter le vitalisme. Cependant, voir tout organisme vivant comme
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