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Descartes

Lettre type : Descartes. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Novembre 2013  •  Lettre type  •  708 Mots (3 Pages)  •  832 Vues

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Atteindre la « souveraine félicité »[1], chez Descartes, demande de chercher en nous-mêmes. Les « âmes vulgaires » se fourvoient en attendant le bonheur de biens extérieurs. Certes, les honneurs, les richesses ou la santé sont des biens, et les posséder favorise le bonheur. L’homme gâté par le sort peut bien être heureux. Mais parce que ces biens ne dépendent pas de nous, ce n’est qu’un bonheur en sursis. Ayant peut-être moins qu’un autre été poussé à développer ses ressources intérieures, l’homme chanceux s’expose à une cuisante déconvenue dès que le vent de la fortune aura tourné. Au contraire, le sage est celui qui a compris que la béatitude, définie comme « parfait contentement d’esprit » et « satisfaction intérieure »[2], ne pouvait venir que de ses capacités propres. Dès lors, s’il est lui aussi favorisé par la fortune, ce bonheur viendra se surajouter, mais sans remplacer la béatitude, plus fondamentale. Si deux hommes sont également sages, le plus chanceux sera le plus heureux.Que faut-il faire ? Descartes précise que la plénitude n’est pas absolue mais relative, chacun peut donc se rendre entièrement content et satisfait. Il prend ici l’image de deux vaisseaux de transports de marchandises : le petit peut être aussi plein que le gros, même s’il transporte moins de liqueurs[3]. Il y a donc une démocratisation du bonheur chez Descartes, tous peuvent accéder également au bonheur, malgré une inégalité des chances au départ. Chacun peut être satisfait, pour autant que ses désirs ne soient pas chimériques et n’excèdent pas ses capacités propres. Un petit bateau qui désirerait se remplir au-delà de ses capacités ne pourrait que sombrer.

Le ressort de la félicité va donc consister à rendre adéquat ses désirs et ses capacités. Être sage, c’est « tâcher toujours plutôt à [s]e vaincre que la fortune, et à changer [s]es désirs que l’ordre du monde »[4]. Ce qui passe d’abord par une prise de conscience : la maladie, la souffrance font partie des aléas de toute vie et n’épargnent personne. Vouloir en être exempté n’est pas raisonnable, c’est se vouloir « plus qu’humain ». Dès lors, il n’y a pas lieu d’accuser la mauvaise fortune pour ce qui relève simplement de l’ordre du monde. Se vouloir en bonne santé quand on est malade, c’est comme vouloir des ailes quand on en n’a pas, c’est avoir des désirs « plus qu’humains ». Désirer ce qui ne peut pas être, c’est résister injustement à l’ordre du monde, rien de bon n’en sortira.

Le chemin vers le bonheur consiste donc à apprendre à calibrer ses désirs sur ses capacités propres, ce qui demande de respecter 3 règles :

user de sa raison pour évaluer les situations afin de déterminer en chacune quelle est la meilleure conduite à tenir

affermir sa volonté, c’est-à-dire prendre la résolution ferme de toujours suivre les conseils de la raison en ignorant les sirènes de la passion

Éviter trois écueils : les désirs excessifs, les regrets et les remords, qui sont de puissants freins à la souveraine félicité

Les désirs excessifs se combattent par la connaissance et le bon usage de la raison. Si je comprends quelle est ma nature (si je suis un gros ou un petit bateau), si je comprends

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