Corrigé d'un Commentaire D'un Texte De Freud: le moi et le ça
Mémoire : Corrigé d'un Commentaire D'un Texte De Freud: le moi et le ça. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar akribes • 5 Mars 2013 • 1 816 Mots (8 Pages) • 8 179 Vues
TERMINALES ES 1
Corrigé DM n°1
Freud, Le Moi et le ça
Introduction
(Thème) Dans cet extrait de l'essai célèbre "Le Moi et le ça", publié en 1923, Freud revient sur la résistance que l'hypothèse de l'inconscient a rencontrée dans le milieu de la recherche.
(Thèse) Plus précisément, il analyse l'attitude de certains chercheurs qui admettent l'existence de faits psychanalytiques que Freud a mis en évidence, sans reconnaître pour autant l'hypothèse de l'inconscient elle-même.
(Enjeu) Or, comment peut-on à la fois accepter de reconnaître des faits psychanalytiques et refuser d'admettre l'existence de l'inconscient, entendu au sens fort d'une opposition radicale à la conscience? Freud entend nous montrer que la position de ses adversaires n'est pas tenable et la réduire à l'absurde.
(Mouvement) Il commence par énoncer la critique que ces chercheurs ont formulée à l'encontre de cette hypothèse (du début du texte à la ligne 10) : rien ne nous oblige selon eux à admettre l'existence de l'inconscient, car ce que Freud appelle de façon "impropre" représentations inconscientes ne sont que des états de faible conscience. Dans ce premier temps du texte, Freud explique la conception de la conscience que ses adversaires revendiquent. Il interprète dans le second temps du texte (de la ligne 11 à la fin) les raisons de leur résistance à l'introduction de la notion d'inconscient et évalue de façon sévère leur conception : leur refus d'admettre l'inconscient débouche sur une défense de la conscience qui la vide de tout son sens.
Développement du commentaire
Dans cet extrait du "Moi et du ça", Freud expose une critique adressée à sa propre doctrine, c'est-à-dire à l'hypothèse de l'inconscient. En effet, la découverte de Freud ne tient pas seulement dans la mise en évidence d'un certain nombre de faits psychanalytiques (par exemple, les actes manqués ou la signification des rêves). Le psychiatre autrichien a montré que ces phénomènes nous obligent à admettre une force psychique dynamique, distincte de la conscience, qui obéit à des lois spécifiques et qu'il nomme inconscient.
Freud attache donc beaucoup d'importance à la distinction entre les pensées inconscientes et les pensées préconscientes : les représentations inconscientes sont pour lui latentes, enfouies dans chacun d'entre nous, mais elles ne peuvent pas par le biais de l'attention être rendues conscientes. C'est justement cette différence qui permet de distinguer le préconscient de l'inconscient. C'est à Freud que l'on doit cette distinction entre un sens faible de l'inconscient (qui n'est pas immédiatement conscient, mais qui pourrait l'être ou le devenir) et un sens fort de l'inconscient (qui n'est pas conscient du tout).
Or, c'est précisément cette innovation (ce sens fort de l'inconscient) que les chercheurs auxquels Freud fait référence dans la première ligne du texte refusent d'admettre. Leur position à l'égard de la doctrine freudienne n'est donc pas de la critiquer entièrement : ils admettent certains des faits psychanalytiques (sans que le texte ne précise lesquels), mais ils refusent en bloc l'inconscient freudien. Le problème posé par leur attitude scientifique est donc d'être en porte à faux par rapport à sa propre doctrine : comment peut-on reconnaître ces faits sans en tirer les conséquences en reconnaissant ce qui constitue le cœur de la doctrine du père de la psychanalyse ?
Pourtant, au lieu de s'en tenir à une brève description de la critique qui est adressée à sa propre conception des relations entre conscience et inconscient, Freud analyse la position de ces chercheurs tout au long de cet extrait pour voir si elle est défendable. C'est pourquoi durant toute la première partie de cet extrait, l'auteur emploie le conditionnel qui marque une distance avec le contenu de la position soutenue : les affirmations qu'il développe ne sont pas ses propres thèses, mais la reprise des arguments de ses adversaires.
(I) Il commence dans la première ligne du texte par caractériser la position de ces chercheurs d'une façon qui peut surprendre : Freud nous fait part à la fois de leur mauvaise foi ("ils se tirent d'affaire", l'expression choisie ici par l'auteur montre qu'il y a une part de malhonnêteté intellectuelle dans l'attitude de ses adversaires) et de leur adhésion à un "fait incontesté" : que la conscience connaît des intensités graduelles. Comment peut-on donc se tirer d'affaire - ce qui connote une part de ruse - en s'appuyant sur un fait que nul ne conteste ?
L'auteur nous l'explique dans les lignes qui suivent : les chercheurs en question ne s'en tiennent pas au "fait incontesté" qu'il existe des seuils de conscience, que l'intensité des états de conscience est plus ou moins grande. Freud précise ici que ce fait est "incontesté", car de nombreux philosophes et scientifiques ont soutenu que la conscience est faite de telles gradations. Leibniz et Bergson en particulier ont défendu une conception de la conscience très proche de celle des adversaires de Freud. Mais ce n'était évidemment pas dans la perspective de critiquer l'hypothèse freudienne (Leibniz crée le terme de petites perceptions trois siècles avant ! et Bergson est contemporain de Freud). Ainsi Leibniz en introduisant les petites perceptions a soutenu que la vie de l'esprit contient des perceptions infimes dont nous ne pouvons nous rendre compte qu'en faisant retour sur elles, si nous leur prêtons attention, si nous nous remémorons une scène, si nous envisageons ce que nous venons de vivre sous une autre perspective, etc. Nous ne sommes conscients que d'une infime partie de ce que nous percevons. La différence entre les petites
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