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Commentaire De Texte : Les Contradictions Du désir Jean-Paul Sartre, L'être Et Le néant

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Par   •  24 Novembre 2014  •  1 266 Mots (6 Pages)  •  2 741 Vues

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Sacha Guitry disait du mariage : « Le mariage est comme un restaurant, à peine est on servi qu’on regarde dans l’assiette du voisin ». Par cette phrase qui paraît banale, Guitry assimile le mariage au désir et à la déduction philosophique qu’on peut en tirer : aussitôt qu’un désir est satisfait, un nouveau apparaît. Le désir est un équilibre entre l’insatisfaction et la satisfaction, l’un ne peut exister sans l’autre. Le mariage, symbole de l’amour et de l’union de deux êtres, est une aspiration que tous recherchent, mais aussitôt lié à l’être aimé « pour le meilleur et pour le pire », de nouveaux désirs apparaissent. « Vivre d’amour et d’eau fraîche » sans rien désirer d’autre est il possible ? Est ce que la recherche de l’amour est un désir comme les autres, nourrit de contradictions et d’oppositions ? C’est ce que Jean Paul Sartre, contemporain de Sacha Guitry, nous explique dans cet extrait de L’Être et le néant écrit en 1937. Dans ce texte nous verrons quelles sont les contradictions dans le désir d’être aimé, et comment ces contradictions coexistent pour former ce que nous appelons l’amour.

« Celui qui veut être aimé ». Jean Paul Sartre parle tout d’abord de « vouloir l’amour ». L’utilisation du verbe vouloir assimile le fait d’être aimé à un désir, comme celui d’un petit enfant qui dit « je veux ». Mais être aimé est quelque chose qui ne dépend pas de nous, qu’on ne peut contrôler, qu’on ne peut vouloir comme on désire un objet. Pourtant c’est ce dont nous parle Jean Paul Sartre, dès la première phrase, il montre les contradictions de l’amour : « on veut » être aimé, mais on ne veut pas « l’asservissement ». Ce dernier mot rappelle l’esclavage, l’homme étant considéré comme un objet, un bien, qu’on possède et qu’on contrôle par notre simple volonté. L’amour est donc une sorte d’asservissement, mais qui n’est pas représenté comme tel. En effet si on contrôlait l’amour, si l’amour laissait les couples dans une sorte d’assujettissement, est ce que ce serait réellement de l’amour ?

Est ce que ce serait un sentiment sincère ou seulement une « passion débordante et mécanique » ?

L’association de passion et de mécanique relève de l’oxymore, qui met en avant l’incompatibilité de ces deux notions. En effet, la passion a un caractère impulsif, incontrôlable, tout le contraire de quelque chose de mécanique. De plus l’utilisation de « passion débordante » nous montre une exagération voulue de la part de l’auteur, et « être l’objet » signale aussi que cette passion débordante n’est pas voulue et encore moins partagée. On ne peut donc posséder l’être aimé car si on le faisait ce ne serait pas de l’amour, mais seulement une manière de maîtriser quelqu’un. En effet, de la même façon qu’un esclave ne peut normalement aimer celui qui le possède, un automate lui est incapable de ressentir le moindre sentiment puisqu’il est réellement un objet, au contraire de l’esclave qui lui est seulement considéré comme tel. Les robots pourrait, en étant programmé à l’avance, faire preuve d’amour, mais personne ne pourrait croire qu’il aime vraiment, et que c’est de son propre chef qu’il a décidé d’aimer une personne en particulier, puisqu’il serait capable de reproduire le même schéma au près de plusieurs personnes autant de fois qu’on le lui demande.

C’est pour cela qu’on n’attend pas de l’être aimé une soumission complète au nom de l’amour, mais plutôt un sentiment libre et provoqué par cette liberté d’aimer.

Mais on ne désire pas un amour semblable à n’importe quel autre engagement qu’un homme libre peut prendre. En effet, on ne peut s’engager en amour comme on s’engagerait dans autre chose, l’amour à en soi quelque chose d’incontrôlable, d’éphémère,

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