Biographie d'Edgar Morin

1. La biographie de l'auteur (Loridant, 2008)

Edgar Nahoum, est né le 8 juillet 1921 à Paris, de parents juifs immigrés. à Paris. Sa mère décède alors qu'il a 9 ans, il sera alors élevé par son père et sa tante. Plus tard, il entreprend des études universitaires d’histoire, sociologie, économie, philosophie. Il obtient une licence en histoire et géographie et une licence en droit (1942). Engagé dans le parti frontiste, il entre dans la résistance où ses camarades le surnomment « Morin », patronyme qu'il gardera. Après la guerre, il intègre le CNRS où il mène une étude pluridisciplinaire. C'est le premier essai ethnologique dans la société française. Dans les années 1960, il part en Amérique latine en tant que professeur où il conçoit les fondements de la pensée complexe et de la méthode. Aujourd'hui, chercheur émérite au sein du CNRS, Edgar Morin cultive la pluridisciplinarité. Il est docteur honoris causas de nombreuses universités dans le monde.

2. La thématique du livre

L'Ethique s'inscrit dans l'œuvre d'Edgar Morin, La méthode, constituée de six volumes.

Ce sixième et dernier tome constitue le « point d'arrivée » d'un travail dont la complexité est la question globale et fondamentale posée sous différents angles. C'est dans ce contexte que l'auteur traite de l'éthique dans sa globalité en la questionnant par un regard à la fois sociologique, anthropologique et philosophique.

3. L'utilité sociale

En s'inscrivant dans l'œuvre de La méthode, destinée à nous aider à penser par nous même, ce dernier volume permet au lecteur d'appréhender « son devoir »

« Faire son devoir n'est pas simple mais incertain, aléatoire, d'où la nécessité d'une éthique complexe alliant pensée de l'éthique et éthique de la pensée » (Le Moigne, 2008)

4. Les modèles et théories convoqués

Les théories principales convoquées par Morin, E. (2004) dans Ethique sont la théorie de la reliance auxquelles s'ajoutent certains principes.

La Théorie de la reliance

La reliance est une notion inventée par le sociologue Marcel Bolle de Bal. Il a apporté un caractère actif à ce substantif qui n'était alors conçu qu'adjectivement. « Relié » est passif, tandis que « reliant » est participant, « reliance » est activant. (Le Moigne, 2008)

En utilisant le concept de reliance dans un sens actif, Morin, E. met en évidence le lien vivant entre le « bien-penser » et « bien-agir».

La reliance serait l'action « d'articuler ce qui est séparé et de relier ce qui est disjoint ». Autrement dit, « l'acte de relier, se relier et ses résultats » (Morin, 2004)

Le principe de la boucle récursive est le principe selon lequel « Les effets rétroagissent sur les causes, où les produits sont eux-mêmes producteurs et causateurs de ce qui les produits » (Morin, 2004, p261)

Le principe hologrammique signifie que « Non seulement la partie est dans un tout mais que le tout est inscrit d'une certaine façon dans la partie » (Morin, 2004, p261) C'est le cas par exemple de la cellule qui fait partie du corps et qui contient dans son ADN l'information pour le corps tout entier.

Le principe dialogique: « Unité complexe entre deux logiques, entités ou instances complémentaires, concurrentes et antagonistes qui se nourrissent l'une de l'autre, se complètent, mais aussi s'opposent et se combattent »(Morin, 2004, p261)

En d'autres termes, c'est la coexistence contradictoire des contraires: la vie et la mort, la création et la destruction, l'ordre et le désordre, le réel et l'imaginaire, unis et s'opposant dans un processus unique, la dialogique. (Dortier, 2013)

Le principe de l'écologie de l'action: « L'action dépend non seulement des intentions de l'acteur mais aussi des conditions propres au milieu où elle se déroule. Ce principe soulève aussi la question de l'imprédictibilité de l'action à long terme. (Morin, 2004, p 47)

5. La question de recherche

Le contexte: L'ensemble de l'œuvre La Méthode questionne la complexité, au sens étymologique de « complexus », ce qui est tissé ensemble. L'Ethique, en s'inscrivant dans La Méthode questionne la complexité dans sa globalité. Loridant (2008) définit ainsi « L’unité de la recherche d’Edgar Morin est dans le souci d’une connaissance ni mutilée ni cloisonnée, qui puisse respecter l’individuel et le singulier tout en l’insérant dans son contexte et son ensemble »

Les questions que se posent Edgar Morin tentent de penser le réel dans sa totalité et dans son évolution, sans renoncer à la perspective de transformer le monde.

« Comment vivre sa vie? Notre manque profond ne serait-il pas un manque de sagesse? »(Morin, 2004, p170) « Comment civiliser en profondeur? Comment sortir de la préhistoire de l'esprit humain? Comment sortir de notre barbarie civilisée? Comment réformer l'humanité? » (Morin, 2004, p213)

Autrement dit, comment devenir-soi même moins barbare, résister à la cruauté du monde de façon à pouvoir contribuer à la survie, au développement et au progrès de l'humanité?

6. Le paradigme dans lequel s'inscrit l'auteur

Le paradigme dans lequel s'inscrit l'auteur est un paradigme complexe.

En effet, Edgar Morin a marqué les sciences humaines par son approche de la pensée complexe. Constatant que notre connaissance repose sur un paradigme dominant qui tend à la disjonction et à la réduction, il fait émerger un paradigme de conjonction et de distinction qui permet d'appréhender le réel.

7. La méthode et les outils d'enquête

La méthode de recherche utilisée par Morin, E. est une méthode de recherche documentaire qui s'apparente aux méthodes de recherche des historiens.

Dans Éthique, il résume assez bien sa

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