Étude philosophique : l'impact de la religion
Commentaire de texte : Étude philosophique : l'impact de la religion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Garun_Hoico • 16 Avril 2014 • Commentaire de texte • 2 409 Mots (10 Pages) • 1 166 Vues
Hugo Carion TES
DM : Philosophie
Cicéron donnait à la religion, une double étymologie : venant à la fois du mot latin relegere, qui signifierait rassembler, et du terme religare, traduisible par rattacher. De ce fait, la religion chercherait à rassembler les individus en les rattachant tous à des puissances surnaturelles, qui les dépassent en tout, qu'ils doivent vénérer, amenant ainsi le sentiment de sacré, qui consiste en un mélange de crainte, de respect et d'admiration à l'encontre de ses forces supérieures. Cette interprétation donne donc à la religion un rôle important, puisqu'elle agirait comme une sorte de « ciment » nécessaire à une bonne cohésion sociale, en forçant les individus à adopter une gamme de valeurs et de normes communes, sous peine d'être châtié par une force mystique.
Devant l'importance que semble revêtir la Religion, il peut être légitime de s'interroger sur la capacité de nos sociétés à s'en passer.
Nous étudierons tout d'abord ce qui semble rendre la Religion indispensable dans les sociétés humaines, avant d'analyser les raisons pour lesquelles une société peut, en fin de compte, se passer de religion.
En effet, la religion peut permettre de souder les individus, et de ce fait, d'accroître la cohésion sociale – l'absence de conflit sociaux majeurs -en instaurant un système de normes et de valeurs, certes, mais également en faisant office de lois lorsque ces dernières étaient encore balbutiantes. En interdisant par exemple le meurtre, le vol, certains degrés de violence la Religion permet de canaliser les pulsions des individus, pour les pousser à se regrouper au sein de groupes, voir de société.
On ne peut nier l'influence néfaste des religions, qui se sont de nombreuses fois illustrées par les accès de rage qu'elles engendraient, mais on remarquera que cette violence était canalisée vers un ennemi extérieur à la communauté – individu d'une autre religion, ceux considérés comme hérétiques … - ce qui participe encore au renforcement des liens sociaux. Attention, il ne s'agit pas là de dire que la violence amenée par les religions est juste et nécessaire, mais bien de souligner l'impact incroyable que peut avoir la stratégie dite du « bouc émissaire » pour amplifier la cohésion sociale. A ce titre, on peut voir deux courants de pensées différents, lorsqu'il s'agissait de renforcer la cohésion sociale grâce à la religion : L'anglais Hobbes, dans son livre Léviathan, indiquait par exemple qu'une religion unique et forte était la condition sine qua non d'une société efficace, à la cohésion sociale forte. A l'inverse, Locke, anglais lui aussi, préconisait dans son ouvrage lettre à la tolérance, de tolérer les autres religions – à l’exception des catholiques et des athées - ( sous entendant par là que l'Etat ne devait rien imposer, et rester en dehors des questions religieuses, de même que les Eglises devraient rester loin des affaires propres à l'Etat ) afin de garantir la cohésion de la société.
Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'il n'existe pas de société pleinement athée – par là, nous entendons la position intellectuelle niant l'existence de Dieu, ou d'une chose qui pourrait s'y apparenter.
Bien sûr, certaines sociétés n'ont pas de culte officiel, et certains régimes communistes on fait preuve d'un athéisme d'Etat, tentant peut-être de remplacer la Religion par le régime, mais les religions n'ont jamais vraiment cessé d'exister, où que ce soit. Il était même plus courant que la religion soit imposée par le pouvoir local ( on peut citer l'Inquisition moyenâgeuse, pour l'exemple ). De ce fait, on peut raisonnablement penser que la religion à un rôle à jouer au sein d'une société, dans la mesure où on la retrouve très tôt, dans nos sociétés primitives – des statuettes auxquelles on donne une signification religieuse furent retrouvées, datant pour certaines de près de 50000 ans – et en prenant en compte sa présence presque universelle.
Toujours dans cette optique, on remarque que la baisse du sentiment religieux ressentit dans la seconde moitié du XIXème siècle, chez les philosophes – Nietzsche écrira par exemple que « Dieu est mort »- mais aussi chez le citoyen lambda – le Time reformulera sous forme d'interrogation la phrase de Nietzsche lors de sa une de 1966 -est aujourd'hui remplacée par un renforcement du rôle de la religion dans le monde.
Ainsi le nombre de secte se fait chaque année plus nombreux d'après l'observatoire français, et on assiste en Europe à une incroyable réapparition des religions dites « primitives », liées à l'animisme ou aux religions celtes ( Wicca, mouvements druidiques … ). De même, les partis politiques et associations à connotation religieuse se développe et cherche à influer les décisions publiques, et cela même dans des pays ouvertement laïcs, comme la France. Ce renouveau des religions semble étrange dans la mesure où notre époque connaîtrait pour Weber un phénomène de désenchantement du monde, mais peut-être est-ce là le signe qu'une société doit avoir, pour exister avec sérénité, une part de mystérieux, incarnée ici par la religion.
Peut-on de plus, se passer totalement de religion lorsque l'on sait que nos lois, notre culture et notre morale est sinon fondée, du moins influencées par 2000 ans d'éducation judéo-chrétienne ? Renier la religion, et s'en priver totalement ne reviendrait-il pas à laisser tomber notre passé, et ce qui a permis à notre présent d'être ce qu'il est aujourd'hui ? La religion n'a pas produit que le bien – c'est un euphémisme - mais on ne peut nier qu'elle a sérieusement influée notre monde, et tout en nous gardant de faire de l'uchronie, il ne semble pas exagérer de dire que sans la Religion, notre Histoire aurait été radicalement différente. Et quand bien même les produits de la Religion n'auront pas toujours étés bénéfiques, peut-être ont-ils étaient nécessaires à la « maturation » de notre société ? C'est en tout cas ce que laisse penser Comte avec sa loi des Trois Etats. La religion fut nécessaire, et était un passage obligé – état théologique- avant une sorte de « nouvelle ère » - état métaphysique puis scientifique.
Mais dans ce cas, la religion n'est nécessaire qu'aux sociétés
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