Étude de l'extrait Emile ou De l'éducation de Rousseau: En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur ?
Commentaire de texte : Étude de l'extrait Emile ou De l'éducation de Rousseau: En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sashawilmet • 24 Mars 2013 • Commentaire de texte • 891 Mots (4 Pages) • 6 422 Vues
Introduction à la philosophie
«Tout sentiment de peine est inséparable du désir de s'en délivrer ; toute idée de plaisir est inséparable du désir d'en jouir ; tout désir suppose privation, et toutes les privations qu'on sent sont pénibles ; c'est donc dans la disproportion de nos désirs et de nos facultés que consiste notre misère. Un être sensible dont les facultés égaleraient les désirs serait un être absolument heureux.
En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur ? Ce n'est pas précisément à diminuer nos désirs ; car, s'ils étaient au-dessous de notre puissance, une partie de nos facultés resterait oisive, et nous ne jouirions pas de tout notre être. Ce n'est pas non plus à étendre nos facultés, car si nos désirs s'étendaient à la fois en plus grand rapport, nous n'en deviendrions que plus misérables : mais c'est à diminuer l'excès des désirs sur les facultés, et à mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté. C'est alors seulement que, toutes les forces étant en action, l'âme cependant restera paisible, et que l'homme se trouvera bien ordonné.»
Rousseau, Émile ou De l'éducation.
Dans ce texte extrait de l'Émile ou De l'éducation, Rousseau démontre ce qui rend les hommes malheureux et en déduit les causes de la misère du monde. Il partage sa définition du bonheur ainsi que le moyen d'y parvenir : si le bonheur est bien un état de satisfaction alors, pour être heureux, il suffit et il faut travailler à répondre à nos désirs, mais donc de s'efforcer de ne désirer que ce qu'il est en notre pouvoir d'accomplir ou d’obtenir. Le seul moyen de faire disparaître la douleur du manque, c'est de satisfaire le désir. Encore faut-il cependant pouvoir le faire : si le moyen ou les capacités manquent, nous ne pouvons que nous sentir malheureux. Il suffirait alors pour être heureux de réduire à jamais l'écart entre ce que nous pouvons et ce que nous voulons. L'originalité de Rousseau consiste ici alors à souligner que non seulement nos désirs ne doivent pas passer nos capacités, mais aussi que nos capacités ne doivent pas passer nos désirs.
Cependant, cette thèse pose un problème : si je dois réduire l'excès de mes désirs sur mes capacités, il faut nécessairement que je les connaisse. Mais comment pourrais-je savoir ce que je peux faire tant que je n'ai pas essayé? Je ne passe à l'action qu'à condition d'être attiré vers un quelque chose de désiré. Ce qui nous pousse à multiplier nos forces, c'est l'effort même pour satisfaire le désir, et c'est seulement dans cet effort que je prends connaissance de ce que je peux. C'est dans l’action que mes capacités se révèlent à moi, que je ressens réellement mes limites et mon pouvoir, et je parviens ainsi à me connaître moi-même. Nous voilà donc pris comme dans un cercle vicieux : je dois savoir comment je peux faire pour régler mes désirs, mais je ne peux le savoir qu'à condition de désirer à tort et à travers. Je serais donc toujours d'abord condamné à être malheureux et à tâtonner pour parvenir au juste équilibre d’où découlera
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