Étude d'un texte philosophique

correction texte p. 409

1) "Ainsi, la notion du réel philosophique est nécessairement éclatée [...]."

Il s'agit dans cette phrase de comprendre la particularité du réel philosophique, c'est-à-dire de ce qu'est la réalité pour le philosophe. Contrairement au commun des mortels, l'ami de la sagesse met en oeuvre une science qui a pour prétention d'embrasser la totalité de ce qui est, à travers un concept, une idée qui rend compte de cette totalité.

De ce fait, il offre une certaine vision de cette réalité, à travers une recherche d'unité et de sens. C'est pourquoi, pour celui qui s'y attarde, la réalité devra se justifiée, être justifiée (pourquoi la souffrance des enfants juifs? Pourquoi a-t-on tué Socrate? Pourquoi quelque chose plutôt que rien? Pourquoi Dieu ne peut pas être connu? Pourquoi toute société est en elle-même corrompue?). De cette manière, les principes que le philosophe utilise émanent da la critique qu'il élabore à propros du "réel commun" dans l'objectif d'atteindre, à partir de la contingence du réel, une compréhension de l'absolu. Si le philosophe a ce projet, c'est qu'il ne se satisfait pas de l'interprétation commune (traditionelle, religieuse, mythologique, capitaliste, scientifique, etc.). Cette non-satisfaction (dont la masse n'est pas affectée) entraine nécessairement des variations, étant une quête de l'absolue. De plus, notre entendement est quelque chose de fini, la philosophie ne peut alors consister qu'en une tentative. Chaque philosophe offre une nouvelle justification du pourquoi de l'existence. C'est donc à partir, à la fois de la nature de sa critique (finitude humaine) et de ce qu'elle veut justifier (contingence de l'existence), que la philosophie est multiple.

2) "tous les philosophes authentiques ont cependant en commun de ne dire que ce qui leur semble vrai."

Or, cette multiplicité de la philosophie, c'est-à-dire son aspect éclatée, n'ôte en rien le caractère sincère de sa recherche. Le philosophe est certe persuadée de la valeur d'une telle prétention (de sa capacité à trouver le vrai au milieu des apparences de vérité) non pas parce qu'il se prend pour Dieu, ni parce qu'il doit instaurer son pouvoir (politique, religieux, économique ou scientifique), mais par la rigueur insolite de son discours et par le caractère incongrue de l'objet de sa recherche.

Paradoxalement, c'est sa prétention qui lui offre son authenticité (c'est-à-dire une recherche de ce qui semble vrai, au-delà des interprétations orientées des autres discours). le philosophe sait pertinement, parfois sans l'avouer tel quel, qu'il n'atteindra que la vraissemblance du vrai, c'est-à-dire sa copie la plus fidèle.

3) Si la philosophie recherche l'absolu, elle semble en effet demeurer "introuvable". Or, la science (historique et mathématique), se fie à son objet et à son existence et élabore à son égard une méthode de connaissance. Elle veut rendre intelligible le mouvement des choses et de la pensée. Pour se faire, il n'est pas nécessaire qu'elle revienne sur elle-même,

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