Qu’est-ce qu’un véritable art politique ?
Dissertation : Qu’est-ce qu’un véritable art politique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Celiavan2022 • 20 Février 2022 • Dissertation • 5 193 Mots (21 Pages) • 394 Vues
VANWALLEGHEM Célia Groupe 16
Dissertation TD d’Histoire des Idées Politiques Anciennes et Modernes
Qu’est-ce qu’un véritable art politique ?
« L’excellence de l’âme est présentée comme le travail propre de l’art politique » L’idée générale de Platon dans son œuvre La République est de montrer que le but ultime de l’art politique est la recherche du bien commun à travers l’excellence de l’âme et de la vertu.
Le sujet présuppose qu’il existerait de faux arts politiques et par ce biais que l’art « techné » serait présent sous une multitude de formes. La « techné » de la Grèce Antique diffère de la technique moderne, en effet sous sa forme antique, l’art est représenté comme quelque chose d’inné. Dans sa vision moderne, la technique, recouvre l’ensemble des méthodes par lesquelles l’humain fabrique le monde qui l’entoure, c’est en ce cela qu’émerge le sens premier de l’art. La politique ou l’art politique est défini par Platon comme « réalisant le plus magnifique et le plus excellent de tous les tissus, en enveloppe, dans chaque Cité, tout le peuple, esclaves ou hommes libres, les serre ensemble dans sa trame et, assurant à la Cité tout le bonheur dont elle peut jouir, commande et dirige”. La politique qui regroupe dans ce cas les manières de diriger les affaires de la cité est suggérée comme possédant plusieurs formes d’exercice. Le sujet nous amène alors à penser qu’il existe un art suprême et prévalent à tous les autres, qui permettrait de réaliser l’art politique, cela suppose de la même manière qu’il existe « des arts » mais qu’un seul serait effectif à la réalisation du bien. La politique qui découle du grec « polis » donc de la cité et de l’art « techné » qui viendrais de la science semble montrer qu’il existe un lien étroit entre « art » pris comme technique dans la gestion des affaires de la cité et politique.
Le sujet est pertinent en ce qu’il incite à s’interroger sur le domaine de la politique qui surpasse tout autre « art ». Il est aussi important de signaler que le sujet nous questionne sur l’efficacité de ces « arts » qui pour certains serait alors considéré comme « faux ». La politique s’inscrit-elle dans un art suprême ou dans une multiplicité de domaine ? Dans quel domaine se trouverait alors le vrai art politique ? À première vue, le réel domaine de la politique dans la cité grecque semble prendre place dans l’art oratoire à travers les débats et les discours qui régissent les affaires publiques, il serait alors la base de la morale. Cependant la persuasion imagée, la normativité de l’art oratoire est incohérente avec l’argumentation rationnelle, la recherche du bien collectif s’effectuerait alors à travers de la justice, de la connaissance et de la quête de la vertu. Finalement, le but ultime et recherché d’un gouvernement ne serait-il pas tellement sa valeur morale mais plutôt que son efficacité ?
I. La joute oratoire « Eris », entre débat et raison
L’importance qu’occupait l’art oratoire dans les cités grecques de l’époque mycénienne reste aussi importante dans les sociétés modernes du monde entier. On le retrouve sous diverses formes, notamment dans les débats parlementaires pour voter les lois ou bien entre les candidats durant élection.
A. Le Logos et l’Agora
Le discours « logos » se crée avec l’avènement de la cité grecque et de la place publique. On voit alors émerger les techniques de langage et du débat qui régissent le bien et le rationnel.
Le logos apparait dans la cité grecque de l’Antiquité, longtemps maintenue sous l’autorité palatiale de l’Anax qui possédait alors tous les pouvoirs, l’expression et le débat n’avait aucune place dans la cité mycénienne du XVème siècle avant Jésus Christ. L’Anax qui possédait tous les pouvoirs est remplacé par une myriade de magistrats, la diversité d’opinions au sein de la cité entraine la création du débat et de la confrontation par le langage. L’importance donnée au débat, dans la cité grecque du XIIème siècle avant Jésus Christ est telle qu’il devient un trait constitutif de la vie politique et de ce fait des affaires publiques. L’apparition du logos, va donc dans un premier temps changer la manière dont est pensé et exercé la parole. Ce qui était un outil d’évocation des rituels et de récit mystique devient à présent un instrument de gouvernement. La parole est dès à présent utilisée pour alléguer la justesse de ses idées et ses opinions. A travers la parole, la politique va prendre un sens nouveau, elle n’est plus considérée comme dérivant de la religion et de l’ordre cosmique mais devient alors un « art » essentiellement fondé sur le raisonnement et la confrontation des arguments sur ce qui est juste.
A cela s’ajoute la création de l’Agora, la place publique, cette pleine publicité donnée aux citoyens grecs devient le second trait constitutif de la vie politique de la cité grecque. L’élection réalisée par l’Ecclésia qui exclue femmes, esclaves et métèques, fonctionne par tirage au sort et sous-entend une compétition entre les candidats et vis-à-vis de l’Arche, le souverain qui possède seulement une partie des pouvoirs. L’espace public va donc devenir l’arène de discussion, dans laquelle chacun va devoir argumenter pour justifier ses idées de manières raisonnées à travers des joutes oratoires « Eris ». On ne va plus imposer son opinion mais bien convaincre par la logique « logikos ». Avec l’apparition de l’art oratoire, l’exercice du pouvoir exclu toute corruption du politique par le prestige personnel et religieux.
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