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Les règles de l'art

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Par   •  15 Mars 2018  •  Dissertation  •  3 150 Mots (13 Pages)  •  852 Vues

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les règles de l’art

La définition du Trésor caractérise l’art comme l’ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l'homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat. L’art se définit par opposition à la nature qui est « conçue comme puissance produisant sans réflexion » et à la science « conçue comme pure connaissance indépendante des applications ». En latin, ars désigne des moyens d’agir, des procédés, des règles, des savoir-faire, pas une sphère d’ensemble. Les règles régissant le monde seraient-elles les mêmes qui régissent l’art ? L’art bien sûr et sa définition ont connu de nombreuses évolutions

Il n’existe pas de société humaine sans « art ». C’est un concept général qui intègre des activités très différentes, c’est pourquoi ces sociétés ne connaissent pas « d’Art » mais « des arts ». Franz Boas reconnaît le premier un « art » dans les activités des sociétés traditionnelles. Toute société, toute culture, est un effort permanent de constructions de règles, s’appliquant à toutes les dimensions de la condition humaines.

Kant, quant à lui, recherche une continuité entre l’homme et la nature. C’est une nature qui s’apparente ainsi à l’art puisqu’elle n’est pas du ressort de la connaissance scientifique, et permet à certains hommes, des « génies », de produire des œuvres selon des règles sensées qui n’ont pas de précédents, mais pourront servir de modèle. Kant critique la faculté de juger et va caractériser les jugements de goût. Premièrement le jugement de goût, alors qu’il se place du point de vue de la satisfaction, se veut objectif, et suppose l’adhésion de tous, cependant ce n’est pas un jugement de connaissance, il n’est fondé sur aucun concepts ni préceptes. C’est un jugement esthétique. De plus il ne se détermine pas par la démonstration car il est seulement subjectif. L’assentiment d’autrui au jugement de goût ne constitue pas une preuve valable pour celui-ci. Et un jugement d’autrui défavorable à notre égard ne va pas pour autant nous convaincre qu’il n’est pas légitime. Il n’y a donc aucune raison démonstrative empirique pour imposer le jugement de goût à quelqu’un. Le jugement de goût est toujours énoncé comme un jugement singulier à propos d’un objet. Ce jugement a ceci de caractéristique, que ne possédant qu’une valeur simplement subjective, il prétend néanmoins valoir pour tous les sujets, comme cela pourrait se faire s’il était un jugement objectif, qui repose sur des principes de connaissance et qui peut être imposé par une preuve.

Ainsi, comment juge-t-on un objet d’art ? On partira de la problématique suivante :

Est-ce que toute forme d’expression créatrice est de l’art ?

Nous tenterons d’y répondre en cherchant où se trouve la frontière entre l’art et une simple forme de création.

Dans cette optique nous verrons en première partie comment définir « l’Art » et « les arts ». Ensuite nous verrons l’art à travers la perspective du relativisme, s’il existe une hiérarchie entre les arts, et enfin nous remarquerons les nouvelles conceptions de l’art et comment elles ont évolué, en parlant de l’art contemporain et des nombreux débats qui l’entourent.

I) Définir l’Art et les arts

A) Goodman : Quand y a-t-il art ?

Dans le domaine de l’art, Goodman, un professeur de philosophie et marchand d’art, propose une petite révolution. Dans un texte intitulé « Quand y-a-t-il art ? », Goodman explique que la question de ce qui fait qu’une chose produite par un homme est une œuvre d’art est une fausse question. Parce qu’on ne peut pas trouver de caractéristique essentielle qui soit commune à toutes les œuvres que l’homme créé et que nous reconnaissons habituellement comme des œuvres d’art. Qu’y-a-t-il en effet d’essentiellement commun entre un tableau de Van Gogh, une symphonie de Mozart, un roman de Balzac, et un ballet ? Difficile à dire…

La proposition de Goodman est simple : arrêtons avec cette question de la définition de l’art (qu’est-ce que l’art ?) » et posons-nous la seule question qui vaille : quand y-a-t-il art ? Parce que ce qui intéresse Goodman au fond, c’est ce qui se passe quand nous sommes en contact avec une œuvre d’art : l’action de l’art sur nous.

Il y a art quand une chose produite par l’homme fonctionne comme une œuvre d’art, c’est-à-dire, quand cette chose procure une expérience esthétique.

Autrement dit, une même chose peut fonctionner comme une œuvre d’art quand elle est placée dans un certain dispositif et ne pas fonctionner comme une œuvre d’art quand elle est placée dans un dispositif différent.

Comme le précise Goodman, au moment où un objet fonctionne comme une œuvre d’art, cela ne signifie pas qu’il est une œuvre d’art. Ce que les objets sont réellement reste toujours difficile à dire avec précision. Mais on peut toujours faire l’effort de préciser la manière dont ils fonctionnent, c’est-à-dire ce qu’ils font.

Il y a donc art quand nous sommes touchés par un objet, quand cet objet nous fait quelque chose, quand sa fréquentation ne nous laisse pas indifférents.

C’est une vision de l’art qui connaît des contestations, certaines théories allant à son encontre.

B) Boas : Art dès lors qu’il y a du travail humain

Pour Franz Boas dans son ouvrage « L’Art primitif », si les idéaux de beauté sont divers, tout être humain connaît une forme de plaisir esthétique. Ce plaisir procuré par la beauté est partout du même ordre. Toute activité humaine peut prendre une forme qui lui donne une valeur esthétique. Le plaisir esthétique naît de nos sensations musculaires, visuelles et auditives, et ces sensations sont le matériau de l’art. Qu’est-ce qui confère une valeur esthétique à une sensation ? Lorsque des opérations techniques atteignent un certain niveau d’excellence, que la maîtrise des processus mis en œuvre est telle qu’elle aboutit à la production de formes types, on appelle art cet ensemble d’opérations.

Le jugement de goût dont parle Kant portera alors sur la perfection technique d’une forme.

Toujours d’après Boas, il existe des formes naturelles pouvant procurer un plaisir

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