L'art ne s'adresse-t-il qu'à nos sens?

L'art ne s'adresse-t-il qu'à nos sens?

L'art (du latin « ars » : habileté, savoir-faire) est une activité, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait. Sa définition est complexe et multiple, l'art désigne aujourd'hui majoritairement les « beaux-arts », mais reste un équivalent technique. Selon  Marcel Mauss : « Un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe ». Cependant, l'art ne s'adresse-t-il qu'à nos sens ?

Pour repondre à ce questionnement, nous allons dans un premier temps aborder les maitrises abouties au travers de l'art libéral et mécanique puis nous déterminerons ce que l'art apporte au savoir-être et culturellement.

         Les sept arts libéraux se divisent en deux cycles étant : le trvium et le quadrivium. Le trivium (en latin « les trois chemins ») concerne le pouvoir de la langue. Celui-ci passe par la maîtrise de l'expression, de la persuation, du raisonnement et de la séduction. Les arts libéraux se divisent en la grammaire, la dialectique et la rhétorique. Le quadrivium (en latin « les quatres chemins ») lui, se rapporte au pouvoir des nombres. Il se traduit par les sciences ainsi que les disciplines mathématisables, on y comprend l'arithmétique, la musique, la géométrie puis l'astronomie. Les sept arts libéraux désignent toutes les matières de l'enseignement des écoles de l'Antiquité mais aussi du Moyen-âge.

        D'ailleurs, à l'article de « L'Art » dans l'Encyclopédie, Diderot disait : «  Les arts libéraux se sont assez chantés eux-mêmes; ils pourraient employer maintenant ce qu'ils ont de voix à relever les arts mécaniques »

        Au Xe siècle Hugues de Saint-Victor cite : « Les Sept arts mécaniques comprennent : la fabrication de la laine, l'armement, la navigation, l'agriculture, la chasse, la médecine et le théatre. Parmis ceux-ci trois sont externes à la nature puisqu'ils protègent celle-ci des préjudices, tandis que quatre sont internes, afin qu'elle se nourrisse, s'alimente et s'entretienne. ». Les arts mécaniques représentent les branches de la science pratique. Par définition, ce sont les arts de la main (la poterie, la menuiserie, etc...). Ces arts ont été vite sous-estimés dans l'esprit des Hommes car ils ont souvent été associés à des métiers difficiles et salissants, par exemple : le paysagisme est un art de la main qui se pratique dans des conditions assez difficiles. Leur pratique exigent des manoeuvres physiques ainsi qu'une habilité dans leur exécution. En revanche, les arts mécaniques ont un avantage sur les arts libéraux : l'utilité supérieure qu'ils apportent malgré la difficulté de leur pratique. Cette même utilité, dans l'évolution du temps et des opinions, a mené à conduire ces activtés à des opérations machinales afin d'élargir leur mise en oeuvre à un plus grand nombres d'Hommes. On peut estimer retrouver les preuves de la sagacité de l'esprit, de la patience et des ressouces les plus respectables de l'art mécanique seulement chez les artisans.

        Les arts, quels qu'ils soient, font appel aux cinq sens de l'homme et à sa pensée : l'ouïe, l'odorat, le toucher, la vue et le goût. Ils permettent à l'Homme de laisser place à la pensée et l'esprit. Ces deux éléments sont complémentaires aux cinq sens.

        Au travers des ces arts l'Homme à besoin de ses sens et de l'esprit. Mais les cinq sens de l'humain suffisent t-il à l'esprit ?

        Raoul Hausmann, photographe, poète et plasticien du XIXe siècle, disait « Les cinq sens de l'Homme influent beaucoup sur sa pensée. Malgré tout, les cinq sens sont une pauvreté. Il doit y avoir d'autres capacités sensorielles humaines, sans cela il n'y aurait pas d'esprit ». Ce qui signifie que l'intuition, les émotions, la sensibilité, parmi tant d'autres, sont des facteurs aussi important pour l'art que les cinq sens de l'Homme pour laisser place à la pensée et l'esprit. D'ailleurs le rôle de l'artiste est de poser des questions et de mener l'observateur à y réfléchir, de manière à remettre en question sa compréhenssion et sa vision de la réalité. Cette réflexion peut donc amener à développer des capacités sensorielles chez celui qui met en oeuvre un art. Par exemple : la lecture peut développer l'esprit critique, le théâtre valorise les compétences comportementales et sociales, etc … Mais l'art permet aussi de développer sa créativté, son imagination, il permet de s'exprimer librement et par dessus tout, de se créer sa propre identité.

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