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Fiche de cours sur l'art

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Par   •  15 Octobre 2018  •  Fiche  •  2 016 Mots (9 Pages)  •  670 Vues

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ART

L’art appartient à la sphère de la culture.

Il fait abstraction de l’objet même dont il s’agit.

Art = musique, peinture, sculpture, littérature, architecture

On peut parler aussi d’arts mineurs ou d’arts d’agréments qui correspondent à la danse, aux arts décoratifs, à la photographie ou au cinéma.

Les « arts premiers » désignent les manifestations les plus anciennes d’un besoin artistique dans l’histoire et préhistoire de l’humanité.

On associe souvent l’art à l’esthétique ce qui soulève beaucoup de questions.

I°) Naissance, vie et mort de l’esthétique ?

  1. L’émergence de l’esthétique
  • Discipline autonome de la sensibilité artistique = l’esthétique
  • Baumgarten parle de la « théorie de la connaissance inférieure » qui apparaît comme une révolution dans une vision du monde qui des anciens aux modernes avait dévalorisé le sensible par rapport à l’intelligible.
  • Esthétique = discipline spécifique dont l’objet qui est le monde sensible n’a d’existence que pour l’homme.
  • L’homme de l’esthétique = homme des droits de l’homme dont le point de vue devient le point de départ de toute légitimité.
  • Trajectoire de l’esthétique joue un rôle dans l’interrogation philosophique : de quelle manière l’homme peut-il occuper cette place de sujet d’où Dieu se trouve par lui de plus en plus exclu ?
  • Art entre en concurrence avec la religion pour structurer de nouvelles conceptions du monde dans les consciences.
  • Avec l’époque contemporaine, il y a une délégitimation du point de vue de l’homme comme sujet.
  • Déconstruction de la subjectivité, notamment avec Nietzsche et Heidegger qui ont scandé les grandes étapes de la philosophie du 20ème siècle.
  1. Déclin de l’esthétique ?
  • Pour Heidegger : il doit y avoir un arrachement de l’art à l’esthétique.
  • Esthétique = essentiel pour les modernes
  • « l’œuvre d’art devient objet de ce qu’on appelle l’expérience vécue, en conséquence de quoi l’art passe pour une expression de la vie humaine. »
  • Heidegger pense « contre l’humanisme » et contre la subjectivisation » c’est-à-dire contre la mise en perspective du réel à partir de l’homme pris comme fondement, comme sujet de toute vérité et de toute valeur.
  • Il faudrait penser l’art à partir de l’œuvre elle-même comme manifestation d’une vérité fondamentale.
  1. Dépassement de l’art ?
  • Pour Hegel, l’art est au service de la vérité
  • L’art présente de façon sensible des manifestations du réel.
  • Hegel pense l’avenir de l’art qui s’inscrit dans la même sphère que la religion et la philosophie.
  • Place le phénomène artistique dans sa dimension historique. Pour Hegel l’art a eu un « après » et connait un dépassement.
  • «  Tout comme l’art trouve son avant dans la nature et dans les divers domaines de la vie, il a aussi son après, c’est-à-dire une sphère qui à son tour dépasse son mode d’appréhension t de présentation de l’absolu » - Hegel
  • Art est « limité » par sa dimension sensible de l’absolu.
  • Il est destiné à se résoudre dans des formes supérieures de conscience ».
  • Art apparait appartenir à une époque révolue de l’histoire de l’humanité et de sa culture = appartient au passé.
  • Pour Hegel, c’est la religion qui à travers l’idée de Dieu, nous donne une représentation de cette vérité.
  • La philosophie dépasse la religion qui elle-même dépasse l’art. = « mort de l’art ».
  • Hegel souligne que c’est qu’à nous-même et aux peuples futurs que l’art ne procure et ne procurera plus « la satisfaction que d’autres peuples y ont cherché et trouvé ».
  • La production artistique contemporaine répond à d’autres besoins que l’art moderne et procure d’autres satisfactions.
  • Les relations à l’art ne sont plus les même en fonction des époques.
  • L’art contemporain ne recherche pas la vérité, mais il répond à d’autres besoins, pas identifiés par Hegel car la question ne se posait pas à son époque.

II°) Parcours : les querelles du Beau

  1. L’esthétique classique
  • On parle de l’esthétique pour désigner la philosophie de l’art lorsque les principes de légitimation du jugement de goût sont pensés à partir de la subjectivité.
  • Pour Boileau, la source de ces principes = la raison
  • A partir du 18ème siècle, l’empirisme anglais voit l’origine du goût dans le sentiment et qui fait dépendre le jugement esthétique de la « délicatesse » et du « cœur ».
  • Si la raison est la source du jugement esthétique, le jugement de goût ressemble à une proposition mathématique ou géométrique (ex : les jardins à la française conçus géométriquement) = objectivité est alors garante car tend à réduire la beauté à une représentation sensible de la vérité.
  • Le jugement de goût s’apparent à un jugement de connaissance porté sur ce qui rend une œuvre parfaite = œuvre a une correspondance à un concept que l’auteur s’est forgé sur la beauté.
  • L’art n’invente pas ses règles, il les découvre en observant la nature ou en dégageant ce qui apparaît conforme aux lois de la raison (dans la nature) et en imitant cette dimension de la nature dont l’esprit saisit la rationalité.
  1. L’esthétique du sentiment
  • Faire du goût une affaire de « cœur » = assurer autonomie du jugement esthétique en insistant sur l’émotion que suscitent les œuvres plutôt que leur adéquation à des règles.
  • Autonomisation du Beau = contraire de la subjectivité : fait disparaître possibilité d’interrogation sur des critères de la beauté.
  • Pour comparer certaines œuvres, on parle d’accord esthétique.
  • Esthétique nous permet de faire l’expérience qu’une forme d’accord ou de « sens commun » est pourtant possible.
  • Je « communique » avec ceux qui ne font pas la même expérience que moi.
  • Si jugement de goût = affaire de sensibilité : accord inconcevable.
  • L’abbé Dubos = théoricien de l’esthétique du sentiment : dans ses réflexions critiques sur la poésie et la peinture, il rapproche ce qu’il y a d’incommunicable à ses yeux dans l’expérience esthétique du type d’incommunicabilité qui caractérise les goûts (au sens culinaire du terme).
  • Si en matière d’art le goût devait se dévoiler, une expérience parait précieuse, en matière d'enrichissement de notre subjectivité que celle du Beau n’est que le lieu d’illusion.
  1. Une esthétique de la communication
  • L’esthétique du sentiment rejoint l’esthétique classique alors qu’elles sont toutes les deux antithétiques.
  • Nous sommes tous animés, malgré nos désaccords, par la conviction que nous devrions être d’accord au fond = la communication.
  • Esthétique du sentiment ne parvient pas à cette communication, parce qu’elle exclut la dimension de jugement de goût référée à des critères communicables.
  • Importance du rapport aux autres.
  • Esthétique ne le peut non plus, parce que en rapprochant le jugement esthétique et l’énoncé athématique, elle fait perdre ce qu’il y a de « discutable » dans l’espace du goût.
  • Insuffisance partagée par les deux esthétiques modernes pour rendre intelligible ce par quoi l’expérience des œuvres ménage pourtant entre les individus des espaces de communication.
  • Importance du rapport aux autres.
  • Atomisation individualiste de l’espace social : il serait absurde de laisser échapper le principe de ce qui, dans l’expérience de la beauté, rend possible des échanges non marchands.
  • Selon Hannah Arendt : il faut repenser d’autres bases : suggère les modalités d’un être-ensemble.
  • Kant, dans sa critique de la faculté de juger : chercher à surmonter la querelle qui oppose l’esthétique du sentiment et du classicisme.
  • 3 lieux communs rassemblent l’essentiel des données en présence à propos du jugement de goût :
  • Chacun possède son propre goût : par confusion entre le Beau et l’agréable, le jugement esthétique apparaît comme subjectif.
  • Pas d’adhésion nécessaire d’autrui.
  • « du goût, on ne peut disputer », à la différence du jugement sur ce qui est agréable, il contient en lui une prétention à valoir universellement, le jugement de goût ne peut être démontré par des preuves. = exercice de « disputatio » consiste à étayer un énoncé par des arguments fondés sur des concepts déterminés = sphère de l’esthétique tombe en dehors de la démonstration au sens logico-mathématique.
  • « du goût on peut discuter » : on ne dispute pas du jugement de goût : le jugement esthétique appelle à des « discussions » qui visent à atteindre un éventuel accord.
  • Les deux derniers points semblent être compatibles, mais ils sont incompatibles avec la perspective selon laquelle le goût de chacun reste singulier.

« Là où il doit être permis de discuter, il faut que l’on ait l’espoir de parvenir à un accord. » 

  • Transcendance de la subjectivité
  • Intuition est individuelle mais n’est pas étrangère à autrui car il est lui aussi un sujet humain.
  • Jugement de goût fait signe vers une communication intersubjective, c’est pour Kant un élargissement de la subjectivité.
  • 2 thèses sont présentes avec esthétique du sentiment et classicisme :
  • Jugement de goût ne se fonde pas sur les concepts = sinon peut être disputé
  • Jugement de goût se fonde sur des concepts, sinon impossible d’en discuter.
  • Dans les deux thèses = dimension de vérité, ne s’oppose qu’en apparence
  • Jugement de goût ne repose par sur des concepts scientifiques et échappe à toute démonstration : c’est donc différent du rationalisme classique.
  • Ce jugement renvoie à des « concepts » : aucune discussion possible.
  • Jugement de goût fait référence à ce que Kant nomme « concepts indéterminés »= concepts qui ne donnent pas lieu à une détermination scientifique mais qui possède une forme d’intelligibilité
  • Les deux thèses n’entrent dans « aucune contradiction » : seulement, apparence de contradiction car le terme de concept n’est pas utilisé dans le même sens.
  • Dans la 1ère thèse, concept = règle scientifique de l’entendement, c’est-à-dire que rien n’intervient dans le jugement esthétique.
  • Concept permet d’y voir une relation de cause à effet.
  • Dans la deuxième thèse, concept est non déterminé et on déterminable scientifiquement, donc peut être compatible avec la 1ère thèse
  • Beauté éveille en nous des concepts que Kant appelle « idée de la raison »
  • Ces concepts se trouvent inscrits dans la structure même de la raison humaine.
  • L’objet beau peut-être sensible et susciter en moi un sentiment esthétique qui évoque ces idées inscrites dans une dimension intellectuelle.
  • L’artiste ne crée pas pour évoquer cette idée de la raison avec un grand talent que Kant nomme « le génie » qui constitue « sa nature », c’est-à-dire la part de lui-même la moins susceptible de donner prise à une volonté consciente qui choisit de suivre certaines règles pour obtenir un effet visé délibérément.
  • Le génie est ce par quoi la création artistique échappe à la technique.
  • Déception de l’art : communication n’est que partielle = ce qui permet la communication = fait que l’objet beau, par son organisation, se présente sur le mode d’un tout structuré selon des relations de finalités internes.
  • Idée d’une totalisation absolue de tous les phénomènes que Kant identifie à l’idée de Dieu.
  • Lé Beau peut être identifié à une présentation sensible de cette idée de système qui est nécessairement commune à toute l’humanité
  • Idée de Dieu équivaut à celle d’un point de vue où le monde serait intelligible.
  • Réel reste pour nous « un idéal » c’est-à-dire qu’une fois avoir démontré les preuves de l’existence de Dieu, l’idée de Dieu devient une exigence de la raison.
  • Idée de Dieu = symboliquement évoquée par certains objets comme le beau.
  • Lorsqu’un génie produit une œuvre excellente, il ne peut donner la formule de sa création.
  • Beauté = satisfait en partie cette exigence d’intelligibilité totale, de là vient le plaisir : la rencontre du sensible et de l’intelligible qui est inexplicable.
  • Dans le jugement esthétique apparaît une faculté de l’esprit humain = faculté de juger.
  • Permet évocation partielle de l’idée de « suprasensible » de totalisation infinie qui correspond à l’exigence de notre raison
  • Raison = source de concepts indéterminés qui semblent évoqués des objets beaux, en venant satisfaire notre exigence subjective d’intégration de la diversité
  • De cette rencontre naît un plaisir, esthétique = sensible, ce plaisir mobilise en horizon où les objets beaux semblent répondre à notre attente.
  • Cet horizon d’attente marque que nous sommes des êtres pourvus de raison.
  • Selon Nietzsche « l’esthétique n’est rien d’autre qu’une physiologie appliquée »
  • Beau et laid ne sont pas objectifs.
  • Jugement esthétique exprime le sentiment que qlq chose d’utile à l’intensification de ce qu’il nomme « vie ».
  • Perspective de subjectivisation et d’une relativisation infinie du jugement de goût s’ouvrira à nouveau.

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