Suis je ce que j'ai conscience d'être ?
Dissertation : Suis je ce que j'ai conscience d'être ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Willona • 8 Décembre 2018 • Dissertation • 2 574 Mots (11 Pages) • 877 Vues
PHILOSOPHIE
SUIS JE CE QUE J AI CONSCIENCE D ETRE ?
« Ai-confiance en toi », voilà ce que nos professeurs aiment nous seriner. Nous incitant à prendre des initiatives. Cependant, dès lors que l’on leur demande comment le devenir, ils nous répondent qu’avoir confiance en soi, c’est avant tout, se connaître, croire en son potentiel. Cependant qu’est-ce que nous connaître ? Est-ce que la vision dont je me fais de moi est celle qui correspond à mon identité ? Ne sommes nous donc pas la personne qui, à travers de nos pensées, se connait le mieux ? Et si, tout n’était qu’une illusion, et que suis trompée par ma conscience ? Pouvons nous même supposer que notre propre vision de soi puisse être totalement fausse ? Et si celle ci ne représentait qu’une partie de mon être et non sa totalité ? Alors dans quelle mesure ai-je conscience du « moi » ? Ou bien sommes nous destinés à ne pas avoir connaissance de qui nous sommes ?
Nous verrons tout d’abord en quoi notre pensée fait notre identité pour ensuite voir que notre conscience, malgré ses airs de liberté, ne l’est pas tant que ça. Enfin nous découvrirons une autre facette de notre conscience pour par la suite chercher jusqu’à quel point on peut se rapprocher de notre identité.
Mais avant toute chose, qu’est ce que la conscience ? On peut la définir comme une capacité que nous possèdons qui permet de nous rendre compte de ce que nous vivons au cours du temps. La conscience est donc une forme de savoir. Avoir conscience c’est savoir que l’on sait. Ainsi chez l’homme avoir conscience de soi, c’est avoir connaissance de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. Il est alors aisé de répondre que oui, on connaît aussi bien nos pensées que nos actions et nos sentimens. Nous avons tous conscience de notre identité de nos volontés. Chaque jour, nous nous retrouvons à notre réveil en étant toujours la même personne. De de fait, au cours de notre vie, nous vivons toujours au sein du même corps. Peu importe les évènements que nous vivons, nous resterons la même personne, maître de nos pensées et de nos décisions. C’est ce que l’on appelle l’ipséité. Cette capacité d’avoir une conscience de nous, c’est aussi avoir une conscience réfléchie, nous permetant de nous percevoir en tant que percevant. Ainsi, lorsque l’on écrit un texte, nous avons à la fois conscience de ce que l’on écrit mais aussi conscience que nous sommes en train d’écrire. Pourtant notre attention est uniquement portée sur ce que nous sommes en train d’écrire et non sur ce que notre personne est en train de faire. Ainsi on peut nuancer le fait d’avoir conscience de nous même. Je suis conscient de moi même car je sais ce que je suis en train de faire. Or étant donné que je ne me prends pas explicitement en tant qu’objet de réflexion, je ne pas dire que je suis totalement conscient de moi même.
C’est alors qu’intervient Descartes et son principe de « Cogito ergo sum ». Celui ci, ayant remis tout principes en cause, souhaite trouver une vérité indéniable. Dans sa réflexion Descartes arrive à conclure que même si l’on remet tout en doute, il reste un « je » qui est en train d’y douter. Alors si ce « je » existe , c’est que ce « je » pense, et c’est de cette pensée qu’on ne peut pas nier notre existence. De cette certitude, on peut dire qu’il nous suffit de penser pour exister. Ainsi notre existence est régie par nos pensées, et donc avoir conscience de nos pensées, c’est avoir conscience de notre être. Mais le « je » qui pense n’est pas le « moi » , Untel , tel âge, telle nationalité, telle profession car tout ceci peut-être remis en doute. Ce « je » c’est mon origine même, où « je » ne donne pas la pensée mais où le « je » est la pensée. Ainsi en reprenant l’idée du génie du mal de Descartes ; un génie d’une telle force qui pourrait nous faire douter de tout, nous somme certains de nous connaître par le biais de nos pensées.
Pourtant, est-ce que cette conscience est fiable ? Nos pensées sont elles totalement libres ? Et si cette liberté n’était qu’une illusion ? N’y a t’il pas des facteurs qui jouent, sur notre esprit ?
En partant du principe que notre liberté est une illusion de notre conscience, nous rejoindrions la thèse de Spinoza. Celui-ci pense selon le déterminisme, tout effet à une cause. Ainsi nous répondons tous aux contraintes naturelles de la nature et que rien n’est déterminé par son propre gré. Imaginons par exemple, une feuille dôté d’une intelligence assez développer pour lui permettre de penser, et que celle ci vole au vent. Ayant uniquement conscience de son action, voler, elle se penserait maître de son action, elle penserait que c’est elle même qui décide de là où elle va, parce qu’elle en a la volonté. Cependant, la réalité est tout autre. La feuille est contrainte par le vent de se mouvoir, le vent étant lui même causé par les différentes pressions de l’air. Ainsi en développant cette thèse, on peut dire que tout est d’une certaine manière déterminé par les lois de la physique. Alors, si l’on décide de superposer cet exemple au cas de l’homme, nous pouvons dire que notre conscience nous trompe car elle n’a conscience que des effets et non des causes. Ainsi notre conscience ne serait que superficielle. On en conclu que l’homme, bien qu’ayant naturellement envie de croire en une totale liberté de ses actions, n’est en réalité seulement soumis à de multiples contraintes naturelles. De ce fait, nous ne pouvons pas dire que grâce à notre conscience nous avons connaissance de nous même car celle-ci n’est qu’une illusion.
De plus, notre conscience pourrait être aussi corrompue par des faits dont nous n’avons point connaissance. Cette idée est facilement représentable par les nombreux lapsus et actes manqués qu’un homme peut faire au cours de sa vie. Prenons par exemple un président d’une assemblée, qui, au lieu de déclarer « la séance est ouverte » dit « la séance est close ». Il est facile d’interpréter ce lapsus comme l’ennui du président pris denué de toute motivation pour participer à cette réunion. Cependant lorsque l’homme énnonce sa phrase, il est certain de vouloir dire « séance ouverte ». Selon Freud, cette erreur de langage n’est pas anodine, mais au contraire démontrerait une trahison de notre pensée. Cela impliquerait une trahison directe de notre conscience. Freud imagine alors une nouvelle division du psychisme, décomposé en 3 parties : Le « ça », le moi et le sur-moi. Le Ca, symboliserait l’ensemble de nos pulsions inconscientes dont leur but serait d’être satisfaites dans l’immédiat. Celles-ci seraient donc avant tout impersonnelles et le « ça » ne connaitrait aucune limites, morales ou temporelles. C’est le ça qui instaure le principe du plaisir. A l’opposé nous avons « le surmoi » symbolisant les règles morales, les contraintes imposées par nos parents, la Société… Le surmoi nous imposerait donc une censure dont on ne prend pas conscience de toutes les pulsions qui lui semble inacceptables (selon un Idéal créer par la Société). Il instaure quant à lui le principe de perfection. Enfin au « centre » il y a le « moi »; souhaitant s’adapter le plus possible à la réalité. Il va essayer d’ajuster les pulsions du Ca, à la réalité. Nous retrouvons ainsi régulièrement cette image d’un personnage tiraillé entre réaliser son envie qui le guiderait vers un plaisir égoïste ou bien qui hésite à réaliser ce qui lui donnera une meilleure conscience. Ce cas est souvent représenté par un petit diable et un petit ange se disputant entre le personnage. Pour revenir à notre exemple, le président de l’assemblée a laissé son Ca s’exprimer, et « la honte » qu’il a ressenti par la suite est quant à elle issue du sur-moi. Or cette honte n’aurai pas eu lieu si l’homme n’avait pas été en contact avec d’autres personnes. Ainsi être en milieu social, nous pousse à continuellement à nous prendre pour objet et nous juger. Seulement ce jugement est altéré par notre conscience qui n’est pas si libre qu’on puisse le penser. Ainsi les connaissances que l’on a sur notre identité sont faussées par les illusions de notre consience.
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