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Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?

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Par   •  3 Décembre 2017  •  Dissertation  •  2 038 Mots (9 Pages)  •  4 033 Vues

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Suis je ce que j’ai conscience d’être ?

Introduction :

        La conscience est ce qu’anime tous les êtres pensants existants : en soit, il ne s’agit que des Hommes. Commencons donc par définir le terme de « conscience » : d’origine latine conscientia, composé de cum et scientia traduit par « avec savoir », ce terme est un terme polysémique : d’un point de vue psychologique, la conscience signifie la connaissance immédiate qu’un être pensant a de son activité mentale, de ses actes, du monde et de lui même. D’un point de vue morale, la conscience est cette faculté permettant à un être pensant de porter un jugement sur ce qui l’entoure dont ses actes mêmes. Cette notion de conscience devient une préoccupation centrale au XIX siècle que ce soit pour la nier ou pour la minorer ou bien même pour en faire le coeur de la subjectivité avec notamment le sens morale du terme. Finalement, se demander si je suis ce que j’ai conscience d’être revient à se demander si ce que je suis correspond réellement à l’idée que je me fais de moi-même ou alors si ma conscience de moi même est incomplete.

La conscience est le lieu où s’exprime le « je » et s’il m’est possible de dire « je » alors j’ai conscience d’être moi même. A première vue, on serait tenté de répondre par l’affirmative à cette question : on a tous l’impression de se connaître. Mais puis-je affirmer avec certitude que mon être correspond à la saisie que j’en ai ? Suis-je réellement transparent à moi même ? Ou y a t il des obstacles à cette connaissance de moi même ?

Afin de répondre à ces questions, nous verrons en premier que je suis parce que je suis conscient et que ce que je suis c’est ce dont j’ai conscience d’être puis nous verrons, qu’au contraire, je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être de moi et nous finirons par penser que ce je pense être n’est pas forcément ce que j’ai conscience d’être.

I. Je suis parce que je suis conscient et ce que je suis, c’est ce dont j’ai conscience d’être

        Débutons donc par l’affirmation que chacun de nous serait tenté de répondre à la question. Je suis ce que je pense être de moi : en effet, d’après Descarte, « je pense donc je suis » et si « je suis, j’existe » donc penser revient à exister. Mais penser c’est être quelqu’un : en effet, on différencie l’espèce humaine des autres animaux par la faculté que les Hommes ont à penser à l’inverse de tout autre animal sur Terre. Donc un être pensant a conscience de tout cela et c’est grâce à cette conscience d’être que l’on peut s’introspecter et prendre du coup conscience de ce que l’on est. Par exemple, on peut citer l’exemple de l’évolution du langage qu’a utilise Emmanuel Kant dans « Anthropologie du point de vue pragmatique » et qui explique que l’enfant qui commence à peine à parler ne parle de lui qu’à la troisième personne : il n’a pas conscience d’être ce qu’il est et il ne parle donc de lui que comme parle les adultes de lui, c’est à dire à la troisième personne : « il dort », « charles veut manger ». Ce n’est qu’après un an de pratique de la parole qu’il commence à utiliser le pronom « je » et ceci implique qu’il ne faisait que se sentir comme vivant et que maintenant, à partir de l’utilisation du « je » il se pense et a donc conscience de lui même.

        Même si la conscience d’être, d’exister est une part importante de la conscience, ce n’est pas que cela. Comme dit lors de l’introduction, la conscience a un sens moral qu’est la faculté de porter un jugement sur soi-même ou sur le monde qui entoure le sujet, le « je ». Ce jugement sur mes actes que je fais de moi-même me permet de mieux me connaître, de me définir par ce que je suis, ce que je ressens et ce que j’aimerai : tout cela correspond à mes désirs, mon caractère et mon corps.

Cet autre sens de la conscience prend forme lorsque l’on cite par exemple Kant, il disait que «  Ce tribunal que l’homme sent en lui est la conscience » en effet, nous l’avons dit précédemment, la conscience oblige à porter un jugement en bien ou en mal sur ce que l’on a fait, ce que l’on fait et ce que l’on aimerait faire. C’est cette même conscience qui nous caractérise : tous ne verront pas aussi bien certaines actions, par exemple, les mentalités des différentes civilisations. C’est en effet la conscience qui forge les mentalités. En France, les femmes sont très mal représentés politiquement par exemple et subissent encore le sexisme. A l’inverse, les populations descendantes des vikings voient les femmes très bien représentés et le sexisme n’y est plus. Tout cela s’explique par le fait que les vikings avaient conscience que lorsqu’ils n’étaient plus en ville, c’était les femmes qui prenaient leurs places.

Cependant, la conscience pourrait être lacunaire, c’est à dire avec des espaces vides. Dans ce cas, serait il possible que ce je pense être ne soit qu’une infime partie de ce que je suis réellement ? Y a-t-il donc des obstacles à ce que je pense être ?

II. Je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être pour moi-même

        A l’inverse, si l’on tente de répondre à la question par la négative, il est beaucoup plus complexe de trouver des arguments étant donné qu’il s’agit d’un travail sur soi-même après une remise en question de ce que l’on connaît de nous. Cependant, venant à l’idée de suite, on pense à tout ce que l’on ne veut pas dire : de mauvaises qualités, des souvenirs que l’on veut oublier. Prenons l’exemple de Jean Paul Sartre dans « L’être et le néant » : il aborde en effet un sujet interessant pouvant appuyer l’idée que l’on ne se connaît pas soi-même comme on estime se connaître. Dans un paragraphe de ce livre, il exprime l’état d’esprit d’une femme allant à un rendez vous avec un homme dont elle connaît les intentions. Cette femme ne fera rien pour clarifier les choses face aux possibles évolutions de la situation et se laisse même prendre la main alors qu’elle ne s’attend à rien : il s’agit là de la mauvaise foi. En fait, nous avons connaissance seulement des cotés qui nous arrangent, par exemple, nous ne reconnaitrons jamais notre mauvaise foi dans certaines situations car ce n’est pas forcément valorisant. Ensuite, il s’agit d’une attitude qu’on a et que l’on fait au final, inconsciemment pour ne pas vexer les personnes avec nous. Tout comme disait Alain : « L’inconscient est une méprise sur le Moi, c’est une idolâtrie du corps. ». Ainsi, les mauvaises qualités et il y en a plusieurs ne sont que méprisées par la conscience de soi-même et on a donc l’impression de ne pas les avoir.

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