Savons-nous ce que nous faisons ?
Dissertation : Savons-nous ce que nous faisons ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pauuuuuu33 • 27 Octobre 2020 • Dissertation • 3 497 Mots (14 Pages) • 1 422 Vues
Dissertation n°1
Sujet : Savons-nous ce que nous faisons ?
Un handicapé mental qui commet un crime, considéré alors par la norme comme étant mauvais, pouvait-il savoir réellement ce qu’il faisait alors qu’il était sous l’emprise d’une maladie l’empêchant d’être maître de ses actions ? Tel est un des problèmes auquel la justice et les moralités purent se heurter de nombreuses fois en quelques milliers d’années. Lorsque nous interrogeons notre capacité à savoir ce que nous faisons nous nous demandons s’il est possible d’avoir toujours conscience ou non des actes dont nous sommes la cause. En d’autres termes, nous questionnons notre aptitude à reconnaître notre responsabilité par rapport à nos actions en fonction de notre degré de connaissance, c’est-à-dire ce qui fait que nous, personnes humaines, sommes réellement maîtres de nos actions ou non. Ces actions étant les faits que nous produisions des effets dont nous sommes la cause en modifiant des objets, et par lesquels on réalise volontairement une intention et notre connaissance se définissant comme étant l’activité par laquelle l’homme prend des données de l’expérience et cherche à les comprendre et à les expliquer. Le sujet nous amène à nous demander si cette responsabilité, admettant différentes facettes : d’un côté la maturité psychologique, la faculté de bien juger ce que nous faisons, prendre des décisions raisonnables et de l’autre nos actes que nous acceptons d’assumer, a une importance par rapport à notre vie ainsi que pour nos valeurs éthiques. Si d’une part il semble impossible que nous ne sachions pas ce que nous faisons, d’autre part il paraît néanmoins inévitable qu’il puisse nous arriver d’être dans l’ignorance des conséquences de nos actes. Ainsi dans quelles mesures nos actes sont-ils de notre responsabilité ? De prime abord il semble possible d’agir en ayant conscience de ce que l’on fait, mais néanmoins qu’il est également possible d’agir dans et par ignorance, d’où l’importance de posséder un savoir et connaître notre responsabilité par rapport à nos actes, les enjeux que ceux-ci entraînent.
Admettons que si nous sommes des êtres dotés de raison, il paraît cohérent d’affirmer que nous sachions ce que nous faisons, puisque nous sommes aptes à réfléchir sur ce que nous sommes capables de faire. Il devint dès lors possible et légitime de dire que nous avons conscience réellement des actes que nous accomplissons. Nous avons conscience, oui, mais dans quelle mesure ? D’une part il est récurent de solliciter notre conscience immédiate en réalisant que nous sommes en train de penser ou d’accomplir une action. C’est le cas dans d’un joueur de poker par exemple qui réalise qu’il est en train de perdre. D’autre part la conscience seconde s’impose à nous lors d’une réflexion intérieure sur les différents choix que nous avons pu prendre. C’est cela qui différencie l’homme des autres êtres vivants, en concentrant notre pensée sur différents actes. La princesse de Clèves, du roman éponyme de Madame de la Fayette, sollicite ainsi cette conscience seconde, elle considère sa volonté d’être fidèle à sa vertu en analysant et prenant conscience de l’importance que celle-ci a pour elle, et prend donc la décision d’entrer dans un couvent. Dans ce cas notre conscience permettrait ainsi de discerner notre responsabilité par rapport à nos actes. Par cette capacité de réflexion il devint par conséquent possible à l’homme de prendre conscience des erreurs du passé, notamment s’il s’agissait d’un acte appartenant à ce qu’il considère de mal. De ce fait notre conscience de notre responsabilité nous amènerait à qualifier si une de nos actions est bien ou mauvaise, de la ramener ainsi vers le bien ou le mal. D’après Malcom de Chazal « La conscience met une pincée de sel additionnelle au péché », cela reviendrait à affirmer que notre conscience humaine sait faire la différence entre les deux. En effet lors d’une confession, inscrite dans un des sacrements de la religion chrétienne, le pénitent admet sa responsabilité par rapport à ses actes en étant capable de discerner ce bien et ce mal, et par conséquent il saurait ce qu’il a pu faire. La raison nous apporte la connaissance et le savoir, ceux-ci transmis par l’éducation nous permettrait de savoir réellement lorsqu’une ligne a pu être franchie ; c’est ce qui a permis à Huckleberry Finn d’être pleinement conscient qu’en allant pas à l’école il désobéissait à ses tutrices. Pour Rousseau dans tous les cas l’homme sait ce qu’il est en train de faire, en ce qui concerne Kant celui-ci pense que l’homme est capable de donner une valeur morale aux actes qu’il accomplit.
Par conséquent avoir conscience de nos actes est possible et entraîne en nous une responsabilité certaine et donc dans certains cas une culpabilité. Cependant dans certains cas l’homme agis dans l’ignorance réelle de ce qu’il est en train de faire ou encore son manque de connaissances fait qu’il ne peut pleinement avoir conscience de ses actes et de ce fait savoir ce qu’il fait, d’où son irresponsabilité.
Sans remettre en cause la capacité de l’homme à avoir conscience de ses actions, il est possible d’admettre que l’ignorance empêche l’homme de savoir ce qu’il fait, ce facteur nourris la part d’irresponsabilité dans nos actes. Avec des lacunes dans notre savoir prendre des décisions véritablement raisonnables peut s’avérer de ce fait assez fastidieux. Agir dans l’ignorance, qu’est-ce que cela implique ? Cette notion d’ignorance concerne tout ce que nous ne savons pas, nos manques de connaissances. Ainsi cela prendrait en compte l’ignorance notamment de si une action est bien ou à contrario mal. Cet état d’ignorance était celui d’Adam et Eve dans la Genèse, avant qu’ils ne touchent aux fruits de la connaissance et du bien et du mal. Mais c’est également celui de l’homme en état de grande ivresse fait du mal à d’autres personnes, il ne se rendait pas compte, il ne savait pas sur le moment de la gravité de son action. Néanmoins en ce qui concerne sa responsabilité il savait les dangers de boire de cet alcool. D’après Aristote dans le livre III d’Ethique à Nicomaque, « quiconque agit par ignorance et ne retire pas de désagrément de ses actes, n'agit pas de son plein gré, puisqu'il était ignorant; et d'autre part, il n'agit pas contre son gré, puisqu'il n'éprouve aucune tristesse » ainsi cela reviendrait à dire que l’ignorance pourrait effacer notre volonté par rapport à nos actes et sans cette volonté réelle pouvons-nous vraiment dire que nous avons conscience de ce que nous faisons ? Cela impliquerait donc le fait que nous ne puissions pas toujours savoir ce en quoi consistent réellement nos agissements. Si on manque de connaissance comment savoir que nous ignorons ces connaissances qui peuvent influencer nos actes ? Aristote soutient que l’ignorance peut être de notre responsabilité si on avait la liberté et le devoir de ne pas être ignorant. Ainsi en d’autres termes nous sommes responsables de notre ignorance, comme c’est le cas de l’ivrogne déjà évoqué, mais c’est également le cas selon Arendt de Eichmann, il fut membre du parti nazi et considéré comme criminel nazi, elle le rend responsable non pas de ses actes mais de sa volonté d’arrêter de penser, de penser à ses actes. Mais cette responsabilité de notre ignorance nous rend elle responsable de nos actes puisque nous ne savions donc pas ce que nous faisions ? Qu’en est-il de nos agissements fait par ignorance ? Toujours pour Aristote il en existe deux différents, ceux avec repentir et ceux sans. En agissant par ignorance, par exemple des interdits, comme ce fut le cas de Passe-partout dans Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne, lorsqu’il entra dans un temple hindou sans enlever ses chaussures, il est possible de penser que l’homme étant dans l’ignorance des conséquences de ses actes, ne peut avoir de responsabilité et donc par conséquent ne sait pas réellement ce qu’il fait, en l’occurrence le sacrilège considéré par les hindous. Cependant une des thèses défendues par Aristote par rapport à notre responsabilité concerne le fait que seuls les handicapés sont excusables par rapport à l’irresponsabilités et en lien l’ignorance de leurs actes, tous les autres gardent une part de responsabilité dans leurs actions.
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