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Peut-il y avoir une conscience artificielle ?

Dissertation : Peut-il y avoir une conscience artificielle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 820 Mots (8 Pages)  •  499 Vues

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Dissertation philosophie : Peut-il y avoir une conscience artificielle ?

        Depuis des générations, la conscience est un sujet qui pousse au raisonnement de nombreux philosophes, et mène à des thèses diverses et variées. Notre sujet est le suivant : « Peut-il y avoir une conscience artificielle ? ». Par le terme « peut » on comprend qu’il y a une possibilité, ici elle est logique, c’est-à-dire conforme aux lois logiques. Nous savons qu’il existe deux types de consciences, la conscience morale et la conscience psychologique. Ici nous traiterons de la conscience psychologique, qui est la capacité à se rendre compte de ses propres états et de ceux des autres. Enfin, « artificielle » signifie ce qui n’est pas naturel, ce qui est fabriqué et donc ne dépend pas de l’Homme. Elle est le résultat de l’ « art », donc du savoir-faire humain.

        Ce sujet nous amène à nous demander si une machine peut être consciente et donc avoir une conscience artificielle, qui serait la capacité de la machine à se rendre compte de ses états et de ceux des autres. Le problème que l’on se pose est donc de savoir si la conscience est matérielle ou bien spirituelle. Ce qui est en jeu, c’est le statut de la conscience, si elle peut être créée.

        Dans un premier temps, nous examinerons l’idée, qui s’impose spontanément, que la conscience est spirituelle. Dans un second temps, nous verrons les arguments qui nous font penser que la conscience peut être spirituelle. Mais finalement, la conscience peut être remise en cause.

        Premièrement, on peut remarquer que les philosophes dualistes avancent différentes thèses. Le dualisme des substances est une conception métaphysique qui dit que rien de ce qui est étendu ne peut penser et rien de pensant n’est entendu. Ils soutiennent donc que la conscience est spirituelle. La conscience est donc quelque chose qui n’est pas étendue. Pour prouver cela, nous pouvons utiliser l’interactionnisme, dont René Descartes, philosophe du XVIIème siècle, défend la thèse. L’interactionnisme dit que les évènements physiques dans notre corps causent des évènements mentaux et certains évènements mentaux causent des évènements physiques. Par exemple, lorsqu’on se fait mal, la douleur est mentale. C’est donc un impact qui n’est pas physique. L’âme et le corps ont une influence causale l’un sur l’autre, la conscience est alors spirituelle.

        Par ailleurs, l’idéalisme, introduit par Leibniz, correspond à la thèse selon laquelle il y a un monde physique qui est externe à notre conscience, qui existe objectivement mais qui n’est pas matériel. Selon cette thèse, tout est spirituel, la conscience l’est donc aussi. Prenons l’exemple d’une musique, qui n’est pas matérielle, et qui peut nous toucher, c’est donc une expérience sensible.

        De plus, la perception ne peut pas s’expliquer par des raisons mécaniques. Elle pourrait être expliquée par Dieu, c’est la thèse occasionnalisme défendue par Nicolas Malbranche philosophe du XVIIIème siècle. L’occasionnalisme est définit comme les états du corps et les états de l’âme qui sont causés par Dieu. Dieu étant une entité spirituelle, on peut définir la conscience comme l’étant également. Ceci étant, l’existence d’une conscience artificielle semble impossible.

        Enfin, la conscience est immédiatement connue. Les sensations que nous avons sont ressenties directement, elles sont subjectives, elles peuvent être appelées qualia. Les qualia, ou conscience phénoménale, sont le contenu subjectif de l’expérience d’un état mental. Prenons l’exemple d’un article de Jackson dans lequel il nous présente l’existence d’une femme, Marie, qui étudie le monde dans une chambre noire. Elle a beau tout connaître des couleurs, elle n’en a jamais fait l’expérience visuelle. L’intérêt de cette expérience est de savoir si lorsque Marie sortira de la chambre, elle apprendra quelque chose de nouveau. En effet, elle apprend bien quelque chose de nouveau qui est la connaissance du qualia de voir le rouge. Il prouve alors leur existence. Ainsi, nous pouvons établir l’existence de la spiritualité de la conscience.

        Cependant, nous pouvons questionner le fait que la conscience soit spirituelle avec le problème esprit-corps. Celle-ci peut être formulée sous la forme d’une tétrade inconsistante qui dit que le corps est une chose matérielle ; L’esprit est une chose immatérielle ;  le corps et l’esprit interagissent ; une chose matérielle et une chose immatérielle ne peuvent pas interagir. Cela irait dont à l’encontre de l’existence d’une conscience spirituelle.

        En effet, la conscience pourrait être matérielle. C’est la thèse que les matérialistes défendent, c’est-à-dire le principe selon lequel les phénomènes de la nature doivent être expliqués par des causes matérielles agissant selon les lois de l’univers. Nous utiliserons cette thèse pour prouver l’existence d’une conscience artificielle. Les phénomènes physiques doivent être causés par des phénomènes physiques, donc la conscience serait matérielle. Celui-ci repose sur trois principes, celui la clôture causale de la nature qui dit que chaque événement physique s’explique par des causes physiques, il n’y a donc pas de causation du mental, c’est-à-dire que les événements mentaux ne peuvent pas causer d’état physique. Aristote défendait, en effet, cette thèse en développant la théorie selon laquelle il n’y a que des causes efficientes et matérielles, donc il n’y a que ce qui produit la chose et la matière de la chose qui peuvent être une causalité. Ainsi, les évènements mentaux ne peuvent pas causer d’évènements physiques. Celui de la continuité de la nature qui dit que chaque structure de la nature est composée dune strate inférieure. Cela montre que les évènements mentaux doivent se réaliser dans des évènements physiques, donc le mental est physiquement constitué. Enfin, le principe de parcimonie qui explique que les entités ne doivent pas se multiplier au-dessus de la nécessité. Ce principe consiste en l’utilisation d’un minimum de causes élémentaires pour expliquer un phénomène. Avec cet argument nous pourrions réfuter l’existence du mental car s’il est possible de donner une explication neurologique à notre vie psychique alors il ne faut pas accepter l’existence du mental, mais il est possible, donc il ne faut pas accepter l’existence du mental.

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