L'égoïsme nuit-il à notre réalisation ?

PREMIÈRE DISSERTATION

Travail de philosophie présenté

à

madame Anna Katia Tremblay

Par

Marianne Bizier

L’être humain groupe : 04

Cégep de Granby département de philosophie

20 février 2017

L’égoïsme nuit-il à notre réalisation ?

« Certes, les personnes égoïstes sont incapables d’aimer autrui, mais elles sont tout aussi incapables de s’aimer elles-mêmes. »^[1] Selon Fromm, pour que l’être soit apte à se réaliser, il a besoin d’amour autant dans le sens théorique, où il doit utiliser sa raison, que dans le sens pratique. Il doit être capable d’aimer ce qu’il a et ce qu’il est. Si tel est le cas, cela présuppose qu’une personne égoïste qui ne peut s’aimer et aimer les autres éprouvera de la difficulté à se réaliser. Est-ce que l’amour est réellement nécessaire à la réalisation de soi ? Amour de soi et égoïsme sont-ils synonymes ? Plus précisément, l’égoïsme peut-il faire en sorte que l’homme se réalise individuellement et socialement ? Il est tout d’abord important de distinguer les différentes faces du problème. D’un côté, nous avons l’égoïsme au sens personnel, une personne qui ne possède pas d’affinité avec l’amour authentique, qui ne peut être heureux, s’affirmer, croitre et être libre. D’un autre côté, il s’agit de l’égoïsme au niveau social où l’homme se croit libre, mais qui est en fait étranger de lui-même. Avec ces deux facettes, nous allons pouvoir constater les vrais effets de l’égoïsme autant sur notre mode de vie que sur le monde en général.

L’égoïsme, du latin ego^[2] désigne le « moi », soit la représentation et la conscience que tout individu à de lui-même. Le « moi » est la plupart du temps vu comme étant l’aspect, dans le domaine spirituel, de ce qui nous rend incapables d'atteindre à une forme de vérité, de raison. Au sens propre, il signifie une attitude ou une conduite excessive portée à soi-même et à ses intérêts, éventuellement au détriment de celui d'autrui. Certains disent que l’égoïsme est un amour de sois qui empêche qui conque qui en est porteuse d’aimer les autres autour de lui. Cependant, pour Erich Fromm, être égoïste signifie plutôt une incapacité totale à aimer qui que ce soit et quoi que ce soit. Les conceptions d’individualité, envers soi-même et de la collectivité, envers les autres ne permettent pas à la personne égoïste de se réaliser pleinement puisque cette dernière n’a pas la raison, elle est prise au piège dans une société de consommation qui standardise ses gouts et qui la rend inconnue d’elle-même.

L’égoïsme n’est pas un bienfait, il est plutôt néfaste pour la réalisation de soi. Selon Fromm, pour bien se réaliser individuellement, l’homme a besoin d’amour. Attention, nous ne voulons pas parler d’amour hormonal où les partenaires ont subitement un coup de foudre l’un pour l’autre, mais plutôt d’amour authentique. Un amour respectueux, où on aime l’autre pour qui il est et non pas l’image que l’on a de lui. Un amour responsable où l'on supporte notre partenaire et où l'on veille à son épanouissement sans oublier un amour qui connait l’autre, de le voir au-delà de l’image et du paraitre et surtout de se connaitre soi-même. Avec l’amour productif, nous sommes loin des relations égoïstes où tout est rapporté à soi-même et que tout intérêt porté à autrui est exclu. L’amour calculateur est un concept réfléchi, les gens aptes à aimer ont la théorie et la pratique comme un musicien qui sait lire les notes et les jouer. Ils ont la raison et la conscience, ils se connaissent eux-mêmes et peuvent alors se réaliser.

Pour leur part, l’égoïsme et le « nous » ont également des impacts néfastes pour la réalisation de l’homme au niveau social. Le capitalisme est en bonne partie la cause de ces problèmes humains. En effet, ce concept façonne des hommes marchandises qui ne réfléchissent pas, qui sont étrangers d’eux-mêmes et qui ne se distinguent en aucun cas. Ils sont dans la double ignorance, prisonniers de la routine du travail, de la consommation et du loisir. Ils n’ont simplement pas le temps d’aimer. L’homme mercantile est trop préoccupé à vouloir se vendre, ne portant aucun amour propre envers lui-même ni à personne d’autre il est donc égoïste. Il se fond dans la masse de manière à être approuvé par la société, à être estimable. Il se considère tel un objet.

Dans les deux cas, soit l’individualisme et le socialisme, nous pouvons constater un certain changement bien que celui-ci soit rare. Il est possible d’adopter des résolutions afin de contrer ce comportement d’égotisme. Cependant, il s’agit d’un phénomène beaucoup plus fréquent au niveau individuel. En effet, si les hommes partagent la même nature humaine, l’individu quant à lui est bien unique dans la mesure où il fait ses propres choix. Cette liberté individuelle lui permet de se façonner à sa manière et d’être qui il est. Faire des choix le fait réfléchir et le rend libre. Au niveau social, il est moins fréquent de constater des gens sortir de leur état d'égoïsme. Dans une société capitaliste, le peuple n’a pas le pouvoir de faire bouger les idéologies comme il le veut. Comme tous les gens veulent se fondent dans la masse, personne n’ose exprimer ses idées et affirmer ses propos. Cependant, nous pouvons apercevoir de l’espoir, car une certaine partie de la population commence à être critique, en cessant leur égoïsme au niveau individuel, une certaine continuité se propage au niveau social. Les gens sont en éveil et agissent en conséquence pour diminuer l’ignorance du reste de la population en faisant par exemple des mouvement comme le mouvement érable. Dans les deux cas, l’homme ne peut pas se réaliser par son manque d’amour envers lui-même puisqu’il ne prend pas le temps de se connaitre, de trouver la raison et de penser pour lui-même. Il agit en conséquence de la société dans laquelle il vit.

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