Explication de Texte: Alain - Qu'est-ce qu'un inconscient ?
Commentaire de texte : Explication de Texte: Alain - Qu'est-ce qu'un inconscient ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LECARDINAL Maxime • 5 Janvier 2020 • Commentaire de texte • 1 817 Mots (8 Pages) • 2 179 Vues
Maxime Le Cardinal T°S3
Explication de Texte :
« Qu’est-ce qu’un inconscient ?» d’ALAIN
Dans le texte que nous allons étudier, le philosophe Alain nous livre une définition de ce qu’est un « inconscient », et de ce qu’est l’inconscience - il faut préciser, bien qu’il y ait peu de chance de confusion, que par inconscience l’auteur entend qui agit sans conscience, c’est donc une inconscience psychologique et non pas physiologique au sens d’évanoui -. Il y met parfois en opposition ce qui fait le conscient (surtout dans la deuxième moitié du texte), sur lequel il s’appuie pour définir plus précisément un inconscient par ce qu’il n’est pas ; nous allons donc expliciter autant que faire se peut ce qui définit une personne inconsciente d’après Alain, ainsi que ce qui fait de quelqu’un un une personne consciente.
Comme introduction au texte, Alain pose la question « Qu’est-ce qu’un inconscient ? », ainsi dès le début du texte, sa thèse est annoncée, tout comme la forme du texte car cette question annonce une définition. Comme premier élément de réponse, il affirme qu’un inconscient ne se pose pas de question, car il agit avec « vitesse et sûreté », de sorte qu’il « n’en a pas le temps », ayant déjà agi avant toute remise en question préalable. C’est-à-dire que cette personne agit précipitamment et sans prendre le temps d’interroger sa conscience sur ses actes. En effet la conscience entend une réflexion ainsi qu’une intentionnalité dans ses actes. Agir sans réelle intention et surtout sans examen entraîne forcément une prise de risque, et c’est probablement pourquoi dans le langage courant un inconscient est une personne prenant des risques inconsidérés, sans prêter attention au danger. Une personne qui « suit son désir ou son impulsion sans s’examiner soi-même » est donc inconsciente car en ne prenant pas le temps pour un examen de soi, donc de sa morale car d’après un autre texte de l’auteur toute conscience est aussi morale, l’inconscient ne fait pas appel à sa raison et priorise ses désirs sur sa réflexion. Or toute personne usant de sa conscience se doit de procéder à une introspection, même rapide, et de prendre en compte ce qui ressort de cet examen moral dans le choix de ses actes : c’est cela « parler […] à son propre cœur », comme fait Ulysse qu’Alain prend comme exemple de conscience. Ulysse peut « dire Moi, penser Moi », il accède ainsi à la subjectivité car il se pense et a la représentation de lui-même ; il dit je et devient -d’après Kant- un sujet conscient. Tout ce que fait Ulysse, l’inconscient n’en a « point non plus l’occasion ». « En sorte que, faute d’examen moral » signifie que faute d’en prendre le temps, il n’a pas la possibilité d’accéder à l’introspection tant nécessaire à la conscience. Tout cela, nous dit l’auteur, a pour conséquence directe l’absence « de cet examen contemplatif qui Fait qu’on dit : « je sais ce que je sais ; je sais ce que je désire ; je sais ce que je veux ». Cette phrase signifie que l’introspection lui faisant défaut, l’homme inconscient ne se connaît pas vraiment lui-même, il n’est même pas sûr de son propre savoir. Il ne sait pas son but, il suit ses désirs et ses impulsions sans s’interroger, soit sans les connaître, et ses actes sont indépendants de sa volonté qu’il ignore alors ; de là découle le manque de toute intentionnalité dans ses agissements. Le terme de « passionnés » désigne donc les inconscients, qui suivent leurs passions comment elles leur viennent (comme il a été dit juste précédemment). « Dans le paroxysme », soit quand leurs passions sont à leur plus haut degré, « ils sont tout entiers à ce qu’ils font ou à ce qu’ils disent ; et par là ils ne sont point du tout pour eux-mêmes ». Effectivement, ils ne remettent pas leurs actes en question, et ne prennent pas de recul car ils sont tout à leurs passions, qui sont plus fortes que jamais, et étant totalement absorbés par le moment présent, cela inhibe toute envie de porter le regard sur et en eux-mêmes.
La conscience ou son accès, est quant à elle est ici définie par la capacité du sujet à « se diviser soi-même ». Cette capacité lui vient de l’ « examen contemplatif » cité plus haut, car il permet la connaissance de soi à travers ce que l’on sait, ce que l’on désire et, plus important car cela doit primer sur les désirs, ce que l’on veut. On peut en effet par exemple désirer une chose (peut-être négative), mais la conscience permet de faire appel à sa morale et de conclure que l’on ne veut pas voir ce désir assouvi, auquel cas normalement il ne le sera pas. C’est peut-être ça que l’auteur entend par « se diviser » : savoir confronter ses désirs et passions avec sa morale pour décider de leur légitimité, pour ensuite influer sur la volonté et alimenter la connaissance qu’a le sujet de lui-même. Concernant les « passionnés » évoqués tout à l’heure, l’auteur affirme quand même que « cet état est rare », partant du principe qu’ « autant qu’il reste de bon sens à un homme, il reste des éclairs de penser à ce qu’il dit ou fait ». A noter que cette phrase prend le contre-pied de celle qui la précède, car elle accorde une part de bon sens à chacun, même aux inconscients, seuls les passionnés dans leur paroxysme étant exclus de par leur déconnection. Attention cependant, à ne pas confondre bon sens et conscience : le bon sens selon Alain « c’est se méfier de soi c’est guetter l’erreur ou la faute », sûrement afin d’éviter de potentiels écarts irréversibles, car comme le dit l’expression, « l’erreur est humaine », on ne doit donc jamais se faire à soi-même une confiance aveugle, ou on serait alors dénué de bon sens.
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