Explication d'un extrait de "Métapsychologies" de Freud
Commentaire de texte : Explication d'un extrait de "Métapsychologies" de Freud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar RebelND • 17 Décembre 2017 • Commentaire de texte • 1 656 Mots (7 Pages) • 924 Vues
On utilise souvent dans la vie quotidienne le terme « inconscience », on dit de quelqu’un qu’il est inconscient lorsqu’il prend des risques ou tout simplement s’il « perd connaissance ». Cependant pour Descartes, discuter d’une « réalité » de l’inconscient semble aberrante puisque la réalité est une entité interprétée par le contact entre la conscience de l’individu et son environnement, on parle de réalité lorsque le « je » peut avoir conscience. Évoquer l’inconscient c’est avouer qu’une autre réalité nous dépasse dans notre psychisme (grec ancien « psyché »: âme) et qu’elle nous est inaccessible. Le thème du texte est donc l’inconscient et sa mise en pratique dans le domaine scientifique permettant de mieux comprendre la structure du psychisme humain (très obscur en 1915, encore sombre aujourd’hui). Le problème posé est que l’on n’arrive absolument pas à expliquer certains comportements paraissant insensés : on ne fait même plus mine de chercher à comprendre ces derniers tant ils semblent délirants intangibles. Freud nous propose alors de voir l’hypothèse de l’inconscient comme plausible et même légitime ; c’est pour lui le seul moyen d’appréhender le psychisme humain. On fait alors face à une idée déconcertante et intrigante car elle décrirait à la fois le psychique comme quelque chose de supérieur au conscient (et donc que l’on est pas conscient de tout notre monde) tout en étant capable d’atteindre une meilleure appréhension de ce « tout » psychique. Ainsi, Freud explique tout d’abord que ce texte est une réponse à ses détracteurs dans les quatre premières lignes. Puis de la ligne 4 à 12 il développe l’idée que le concept d’inconscient est indispensable à la compréhension du psychisme humain car l’origine des faits psychiques inexplicables par la seule conscience nous est cachée. On propose alors de légitimer la notion d’inconscient actif pour arrêter de réduire la vie psychique à la vie consciente, lignes 12 à 17. Cependant, si l’on part du principe que l’existence de l’inconscience est vraie, comment le prouver puisque par définition l’inconscient échappe à notre conscience ? Freud justifie alors, ligne 17 à la fin, avec un argument pratique : car la psychanalyse soigne les patients en utilisant l’hypothèse de l’inconscient, alors ce succès démontre que la présence de l’inconscience est avérée car la psychanalyse est dépendante de cette hypothèse.
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Le texte commence par un état de fait : Freud veut répondre à ses opposants. En effet, on peut voir son intention intérieure : « Nous pouvons répondre » ligne 2. Il compte en fait faire de ce texte, une vraie polémique. Mais que veut défendre Freud à travers ce débat ? Il cherche à démontrer sa thèse qui est que l’inconscient n’est pas qu’une chimère. Avant lui, l’opinion publique croyait déjà en un inconscient mais ce que l’hypothèse freudienne veut démontrer comme idée nouvelle est la réalité d’un inconscient actif dans nos perceptions et nos goûts. On peut alors penser à juste titre que cet inconscient joue un rôle déterminant dans la création de nos désirs et de nos interprétations. On est alors tout à fait à même de penser qu’il faut prendre en compte cette facette cruciale de notre psychisme dans les recherches scientifiques sur les actes manqués (et autres absurdités à nos yeux) et sur le traitement des malades, c’est pour Freud une « nécessité », il est impossible pour lui de comprendre le psychisme humain sans prendre en compte l’inconscient. On voit alors que Freud prend une posture dans les premières lignes qui promet à ses détracteurs une réponse forte : l’inconscient est une idée légitime et « nécessaire » à l’approche scientifique du psychisme humain. Ce texte est donc une critique de la science du contemporain de l’auteur. Pour Freud, faire de la psychanalyse une thérapie théorique et guérisseuse à part entière aussi sérieuse, reconnue et respectée que les thérapies médicales « traditionnelles » des sciences dites « dures » est un objectif à atteindre dans ce texte. Pour soutenir sa thèse, l’auteur la justifie avec des « preuves », des exemples et des arguments pratiques.
Dans une perspective épistémologique, l’inconscient doit entrer dans le domaine scientifique en tant que concept reconnu et très rigoureux, en effet on ne peut pas baser de science véritable sur quelques faits psychiques humains alors que le tout reste obscur et inexplicable. N’importe quelle science a besoin d’un objet totalement défini sur lequel débuter ses recherches et énoncer des lois et écrits vérifiés. Or pour Sigmund Freud la psychologie n’a pas défini entièrement son objet (en psychologie : le psychisme humain et/ou animal) parce que bien des faits psychiques humains habituels lui sont inappréciables (et surtout est incompréhensible pour le sujet). Ce sont pourtant bien des faits quotidiens, qui se produisent chez tous les individus et non pas que chez des personnes malades : « aussi bien chez l’homme sain que chez le malade », ligne 5. Freud nous donne donc une liste des « symptômes » présents chez tous les individus humains : aussi bien les actes manqués et les rêves que les phénomènes compulsionnels (souvent chez le malade), en passant par les idées qui peuvent nous venir sans qu’on en sache l’origine… Ce qui interpelle Freud c’est que ces phénomènes ont l’air de puiser leur origine au plus profond de nous, dans notre intimité,
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