Est-ce que les êtres humains ne sont pas foncièrement des êtres d’avenir, si bien que n’étant pas des héritiers passifs, ils peuvent rompre avec le passé

PHILO

« Est-ce que les êtres humains ne sont pas foncièrement des êtres d’avenir, si bien que n’étant pas des héritiers passifs, ils peuvent rompre avec le passé ».

• 1ere sous partie : bonne chose de rompre avec le passé
• 2ème sous partie :

         On va défendre l’idée que pour évoluer, aller de l’avant pour construire l’avenir, l’Homme doit rompre avec le passé. Cependant, il y a une nuance très importante entre les termes « rompre » et « oublier ».

       On peut observer qu’une personne prisonnière de son passé est incapable de vivre dans le moment présent. Le présent est pourtant la réalité du monde dans lequel l’Homme vit. Ainsi, si on se concentre trop sur un temps déjà écoulé et irréversible, comment peut-on accepter le présent et se projeter dans le futur ?  Être prisonnier de son passé est néfaste pour l’Homme, puisque notre « moi » n’évolue plus. On est un « moi » inexistant à rester passif et à ressasser nos erreurs passées. Cette passivité rend l’homme incapable d’évoluer. Il n’y a donc pas d’avenir dans le passé. On doit tirer les conséquences de notre expérience une fois pour toute et enchaîner sur la prochaine. C’est cet enchainement d’actions qui construit notre conscience et nous fait grandir, évoluer.

       Ici, rompre avec son passé correspondrait alors plutôt « à oublier » son passé dans le sens « y mettre fin ».  Il s’agirait de se servir du passé comme tremplin pour construire son présent.  Rompre avec son passé est nécessaire pour avancer et vivre le moment présent, créer la vie dont on a toujours rêvé, et faire de « moi » qui on veut être vraiment. Cette rupture entre ce nouveau « moi » et le passé va automatiquement favoriser notre avenir, et à être maître de celui-ci. 

Rompre ne veut pas dire oublier dans le sens « faire abstraction du passé ». La rupture avec le passé est un moyen de construire l’avenir.

En effet, même si le passé est un temps révolu, celui-ci nous poursuivra toujours, on ne peut pas s’en débarrasser. Et si on voulait volontairement oublier notre passé, l’effacer, le rejeter le plus loin possible dans notre inconscient, il referait surface quoi qu’il en soit. Par exemple, un homme ayant été l’auteur d’un homicide involontaire essaiera d’oublier son acte criminel pour continuer de vivre. S’il fait face à son action et se dit que c’est du passé, qu’on ne peut pas changer ce qui est arrivé, il pourra (après un certain temps) vivre son présent et construire son futur comme il l’entend. Au contraire si cette personne oublie ce passage de sa vie, (oublier pris dans son sens « faire abstraction ») C’est son inconscient qui se chargera de lui rappeler ce fait involontaire par le rêve ou autre actes symptomatiques. Des souvenirs immatériels vont le freiner et cette personne va s’autodétruire. Elle ne pourra ni avancer ni se reconstruire dans l’avenir ...  

         Pour continuer, parlons du temps. Le temps est composé de trois entités ; le passé, le présent et le futur. Cependant, le temps qui s’écoule a toujours procuré de l’angoisse chez l’Homme puisque cette dimension est intangible et immatérielle. Mais, ce qui influe sur le temps, c’est le passé ; c’est cette entité qui décide de notre présent et, en voie de conséquence, décide de notre futur. Si on met fin à ce passé, qu’on s’en sert seulement comme « tremplin », on pourra aller de l’avant et ainsi ne plus être freiné et emprisonné par nos souvenirs. Puis, si notre santé mentale dépend du passé, oublier (dans le sens « y mettre fin ») serait une « faculté positive » d’après Nietzche. Et, c’est possible ; « l’homme n’est pas un coupe papier » disait Sartre. L’Homme a la capacité de rompre avec un passé qui le ronge et qui l’empêche de façonner son avenir.  Rompre avec le passé serait alors de ce point de vu ci, une seconde chance.

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