Avons-nous un pouvoir sur nos désirs ?

Mathilde                                                                                                                                             1ère 4

TORRES                                                                                        08/10/16

Devoir de philosophie

Avons-nous un pouvoir sur nos désirs ?

Le désir nous amène souvent à vouloir des choses que nous ne pouvons pas obtenir. Dans ces conditions il est légitime de se demander si nous avons un pouvoir sur nos désirs. Le désir est un sentiment de manque superficiel, contingent et subjectif. En effet, c’est une source de motivation, une tendance qui nous pousse à agir et à donner le meilleur de nous-même. Comme tel, il implique que lorsque nous ne satisfaisons pas nos désirs, nous souffrons. Cependant, même si nous souffrons de certains désirs, nous souhaitons quand même les satisfaire tout en sachant que cela sera difficile voire impossible. On peut donc se demander si : le désir se développe chez l’homme tout en sachant qu’il le fera souffrir ou l’homme a un pouvoir sur le désir qui permet de contrôler ce qui le fait souffrir ? Pour cela nous verrons dans un premier temps que le désir peut parfois se contrôler par la volonté, puis qu’il peut également se contrôler par la connaissance.

Le désir est une force difficile à contrôler qui nous fait souvent souffrir. Afin de contrôler nos désirs, nous essayons de mettre en avant notre volonté : c’est elle qui nous pousse à réfléchir et à faire appel à notre raison pour nous donner la capacité de poursuivre un effort, un désir, ou bien de ne pas le faire. Elle incarne la détermination de choisir quelque chose, c’est-à-dire le libre-arbitre. Par conséquent, puisqu’on peut distinguer la volonté du désir, il semble que l’on peut combattre nos désirs grâce à nos volontés car nous sommes des créatures libres. D’après Descartes, dans son Discours de la méthode la seule chose qui est en notre pouvoir sont nos pensées et ce qui n’est pas en notre pouvoir sont les choses extérieures comme l’objet du désir. Ainsi, d’après lui, afin de satisfaire tous nos désirs nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir. Mais, si on échoue, nous devons admettre que les satisfactions de nos désirs sont impossibles et qu’il faut donc changer de désir en changeant son objet ou bien en l’abandonnant. Autrement dit, grâce à notre raison nous pouvons penser qu’on est privé de certaines choses et c’est pour cela qu’on ne doit plus les désirer. Selon cette théorie, on doit désirer seulement ce que l’on peut acquérir, ce qu’on considère comme possible.

        La théorie de Descartes présente quelques défauts. On peut par exemple se demander quels sont les critères qui permettent de savoir que nos désirs ne sont plus accessibles. Cette notion est abstraite et peut varier d’un individu à l’autre. Pour certain, il faudra abandonner un désir lorsqu’il nous fait souffrir alors que, pour d’autres, il faudra l’abandonner lorsqu’on n’a plus la patience de le voir se réaliser. De plus, il y a des désirs qui sont trop forts pour qu’on puisse les abandonner. C’est le cas des addictions (aux drogues, à l’alcool, à la cigarette, par exemple). Si nous abandonnons des désirs qui sont trop puissants pour nous, nous risquons de devenir dépressif et de perdre goût à la vie. La théorie de Descartes ne paraît donc pas réaliste et optimale. En effet, si j’abandonne un désir alors je suis triste ; or je ne souhaite pas être triste et souffrir donc même si j’ai une certaine volonté il est difficile de délaisser un désir.

        La théorie de Descartes n’est pas idéale mais nous pouvons tout de même tenter de l’appliquer. Pour cela il faut se poser quelques questions. Pour commencer, on peut se demander quelles sont les raisons qui nous font croire que notre volonté est libre. Une première réponse consisterait à dire que dans la nature tout est déterminé par des lois et tout évènement a une cause et une conséquence nécessaire. Cela met en avant les phénomènes matériels qui se différencient de l’esprit et de l’âme, c’est-à-dire de la volonté et de la raison. Une seconde réponse consisterait à dire que les hommes sont libres car ils ont une conscience plus développée que les autres animaux et donc notre libre-arbitre est plus développé. On peut concevoir l’esprit indépendamment du corps. Or, la volonté dépend de l’esprit et l’esprit est indépendant du corps. Donc, la volonté est indépendante du corps. On peut donc en conclure que notre volonté est libre puisqu’elle est indépendante de notre corps, et elle peut nous raisonner lorsque nous avons des désirs trop forts.

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