Solitude et désobéir
Fiche : Solitude et désobéir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alainbre • 29 Novembre 2018 • Fiche • 909 Mots (4 Pages) • 541 Vues
Seuls avec tous, obéir où désobéir ?
En ces temps de trouble dans la démocratie, la question de la désobéissance et de son corollaire, la vigilance, paraît tout à fait essentielle.
Notre sujet nous invite à questionner le rapport à l’obéissance et la désobéissance et démontrer que l’obéissance ne doit pas être qu’une habitude politique ou sociale, mais bien une décision éthique : pourquoi il est si facile de se mettre d’accord sur la désespérance de l’ordre actuel du monde, et si difficile pourtant de lui désobéir ? »
Obéir à quelqu’un ou à quelque chose, c’est avant tout obéir à soi-même, écouter sa cohérence interne, être attentif à ses responsabilités et à son sens de l’humanité.
C’est pour cela que désobéir peut parfois s’avérer nécessaire, justement pour préserver cette cohérence interne, ce sens de l’humanité nécessaire à notre survie. Désobéir est une interrogation profonde et argumentée au sens éthique qui anime chacune des personnes qui se plonge dans une forme de rébellion.
Désobéir pour soi, sortir du cadre normatif, est-ce s'assumer seul contre tous ?. En apportant une dimension éthique à nos actes qui les marginalisent, des héros agissent seuls pour tous pour défendre la liberté de chacun d'être seuls avec tous. La désobéissance est un moment solitaire, un retour salutaire à soi pour mieux revenir vers les autres.
Rien n'obligeait les grandes figures de la résistance : Henry David Thoreau contre l'esclavage, Charles de Gaulle en juin 1940 contre l'envahisseur nazi, Mahatma Gandhi contre l'Angleterre coloniale, Nelson Mandela contre l'apartheid, et récemment l'ancien salarié de la CIA Edward Snowden contre les violations de la vie privée des services de renseignement américains, devenu de symbole des lanceurs d'alerte à désobéir au prix de leur liberté. Chacun avait un destin personnel confortable, assuré. Ils ont fait le choix d'être traité comme de furieux énergumènes révolutionnaires ou pire, traites, terroristes par l'ordre établi.
Les figures de l’obéissance aveugle comme le nazi Adolf Eichmann, qui n’a cessé de revendiquer la moralité de son obéissance lors de son procès, ou même les hommes du 101e bataillon de réserve de la police allemande questionnent sur la légitimité de l'obéissance aux lois, et donc de la désobéissance.
Entre ordre nécessaire et obéissance aveugle, quels choix pour défendre au mieux les libertés ? Faut-il obéir aux lois injustes ou se révolter pour tous au risque de se retrouver seul ?
Il semble nécessaire de trouver le point d’équilibre : obéir dignement, désobéir éthiquement car la liberté ce n’est pas l’obéissance aveugle, c’est l’obéissance consentie.
Mais aujourd'hui, à quoi pouvons nous désobéir ? Qu'est ce qui mérite de nous marginalisé, voire de nous incarcérer au nom de tous ?
En convoquant Aldous Huxley, George Orwell ou même Guy Debord et en prenant du recul sur notre société hyper consumériste, nous pouvons penser que les raisons de désobéir restent entières. Dans le prolongement de leurs pensées voici un texte critique de notre mode de vie :
Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.
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