Que pensez-vous de la gouvernance ?
Analyse sectorielle : Que pensez-vous de la gouvernance ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 6 Novembre 2013 • Analyse sectorielle • 6 860 Mots (28 Pages) • 1 492 Vues
Question 1
Selon vous, qu’est-ce que la gestion?
D’entrée de jeu, nous pouvons dire que la gestion est d’abord un concept. Il peut être associé à :
une série d’activités intégrées et interdépendantes, destinées à faire en sorte qu’une certaine combinaison de moyens (financiers, humains, matériels, etc.) puisse générer une production de biens ou de services économiquement et socialement utiles et si possible, pour l’entreprise à but lucratif, rentables.
De cette définition, élaborée par Omar Aktouf (2006), nous partageons l’idée que la gestion est associée à différentes activités de coordination d’un travail collectif. Nous nous distançons par contre de cette définition lorsqu’est évoquée la réalité que représente « l’entreprise à but lucratif ». Nous sommes plutôt d’avis que la gestion se réalise dans tous les types d’organisations, qu’elles soient privées, publiques, parapubliques ou encore communautaires. À titre d’argument, nous pouvons évoquer la présence des pratiques de gestion dans les pays de tradition communiste. Par cette précision, nous défendons l’idée que gérer, c’est prendre de multiples décisions peu importe le contexte organisé; c’est trouver continuellement des solutions adéquates à des problèmes existants et c’est construire, pour ce faire, des collaborations avec des individus aux intérêts et valeurs variés.
Gérer, c’est exercer en fait un métier des plus complexes. Il est animé par la recherche de réponses à différentes questions : que faut-il faire? Quand et comment le faire? Qui le fera? Y répondre de façon efficace et responsable socialement ne veut pas dire pour autant que gérer n’est que le produit d’une pensée rationnelle. Celui qui gère, le fait souvent par intuition : il apprend son métier en se basant sur l’exemple des autres, le découvre et le développe dans l’action, par essai-erreur. Gérer, c’est exercer dès lors un savoir tacite et pratique. À titre d’illustration, nous pourrions prendre l’exemple de tout enfant désirant apprendre à faire de la bicyclette. Nous ne pouvons être contre le constat qu’il devra répéter les mêmes actions pour développer son équilibre, sa dextérité et son assurance afin d’entreprendre un trajet, seul ou en groupe. Ceci s’apprendra par l’expérience. Il en est de même de la gestion.
Question 2
Bien qu’il soit convenu de dire que le métier de gestionnaire s’apprend avec l’expérience, est-ce dire pour autant que l’enseignement de la gestion n’à point d’utilité?
Il va sans dire que la gestion est un métier qui se vit dans l’action. Prouver le contraire, nous paraît être une entreprise périlleuse. Nous considérons que tout individu appelé à exercer le métier de gestionnaire a avantage à tirer bénéfice de savoirs formalisés et normalisés qu’il pourra apprendre dans un établissement voué à l’enseignement de la gestion. Nous devons reconnaître dès lors que la gestion est aussi une discipline d’enseignement du même nom. Sa construction repose sur la compréhension de la pratique du gestionnaire. Pour reprendre l’exemple de la bicyclette, évoqué dans la réponse à la question 1, nous pouvons dire qu’il peut s’avérer important pour quiconque est intéressé à la pratique de ce moyen de transport de savoir à quoi sert un guidon, un dérailleur ou encore un pédalier avant d’entreprendre son premier trajet. Il appelle, selon nous, au développement d’un langage qui permettra d’établir ultérieurement un dialogue avec différents adeptes de la bicyclette ou encore avec le technicien en entretien de bicyclette. Nous croyons qu’il en est de même en gestion : le gestionnaire doit réfléchir aux différentes constituantes d’une organisation, aux multiples composantes qui constituent sa gestion et ses finalités. On peut penser, entre autres, aux fonctions de planification et de formation des stratégies, d’organisation des tâches, de direction et de contrôle, aux spécificités de l’environnement concurrentiel dans lequel évolue l’organisation, aux conditions favorisant le bien-être des individus ou encore, le déploiement de la créativité et de l’innovation.
Pour illustrer ce point de vue, utilisons un autre exemple. Au même titre que tout individu se prêtant à l’exercice de l’apprentissage de la musique jazz, l’étudiant qui choisit la gestion comme domaine d’enseignement doit faire ses gammes. La raison nous paraît des plus simples : avant d’improviser, de créer de nouvelles pièces musicales, tout musicien de jazz doit maîtriser le langage qui l’unit à tout autre musicien participant à son aventure. Comme en musique, il existe un langage en gestion. Il est le fait de différents concepts et leur apprentissage est au cœur de tout cours en gestion.
Question 3
La gestion telle qu’elle se pratique dans les organisations est le reflet du monde dans lequel elle prend forme. Elle participe, par le fait même, à la reproduction et à la transformation de ce monde. Expliquez à cet effet en quoi consiste l’imbrication gigogne des systèmes managérial, économique et sociopolitique, telle que présentée par les auteurs de votre livre?
Tableau
Source : Michel G. Bédard, Mehran Ebrahimi, Anne-Laure Saives. Management à l’ère de la société du savoir, Chenelière Éducation, 2011, p. 11,
Tout système managérial (ou système de gestion) émerge d’un système économique donné. Tenter d’isoler la gestion de son origine économique peut donc s’avérer à la fois périlleux et simpliste. D’autant plus que le système économique émerge lui-même d’un système encore plus grand et englobant : le système sociopolitique. Celui-ci est à l’image de l’histoire, de la culture et des valeurs d’une société donnée. Ce système est le produit des actions et des pensées qu’ont élaborées les humains qui constituent cette société. En d’autres termes, la gestion est le reflet du monde qui l’a vu naître et évoluer. La gestion telle qu’elle s’exerce dans un contexte donné reflète des manières d’agir et de penser qui se sont instituées au cours des années. Il s’agit de manières qui, doit-on le constater, ont un ancrage idéologique.
Question 4
Donnez un exemple nous démontrant que la gestion en tant que concept, métier et discipline relève d’un certain ancrage idéologique.
Nous pourrions évoquer l’obsession de certains gestionnaires et actionnaires pour la productivité et la croissance
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