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Louise Labé – lecture analytique

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Par   •  7 Avril 2013  •  942 Mots (4 Pages)  •  1 855 Vues

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Louise Labé – lecture analytique 1

Introduction

- Rappel rapide de la biographie : un milieu d'artisans "La Belle Cordière" ; néanmoins une éducation poussée

"à l'italienne" : "je ne puis faire autre chose que prier les vertueuses Dames d'élever un peu leurs esprits pardessus leurs quenouilles et fuseaux"

École lyonnaise : Maurice Scève ; influence de Pétrarque : Il Canzoniere ;

Tradition de la poésie amoureuse : le sujet subit sensations et sentiments ; 1 sonnet en décasyllabes : 2 rimes

/ quatrains ; 2 rimes / tercets

Une œuvre originale : un poème de femme ; expression lyrique et très personnelle des manifestations de

l'amour

I – Expression du désordre de l'amour

Un poème éminemment lyrique (très nombreuses occurences de la première personne) construit sur

des antithèses, procédé dominant et pétrarquiste, qui illustrent ce désordre. Dans les deux quatrains, ce sont

les manifestations physiques qui sont ainsi énoncées tandis que dans les deux tercets, la poétesse tente de

réfléchir aux conséquences de l'amour

1 ) le corps soumis aux sensations opposées

- Le lexique des sensations est très présent dans ce poème : le chaud et le froid par exemple dans les deux

premiers vers ; alors que le premier vers fait appel aux éléments opposés, le feu et l'eau dont est victime

l'amante: "je me brûle et me noie", le second lie ces sensations en insistant sur leur simultanéité par l'emploi

du gérondif "en endurant" : " J'ai chaud extrême en endurant froidure."

- D'autres sensations sont ainsi convoquées par le même système d'antithèses et de simultanéité : sensations

tactiles au vers 3 "et trop molle et trop dure" ; sensations visuelles au vers 8 : "je me sèche et verdoie". La

métaphore contenue dans ce dernier vers, assimilant la femme à la nature, mène le poème vers l'expression

des sentiments : les saisons évoqués étant traditionnellement reliées à la souffrance "je sèche" et à la joie "je

verdoie" tout en insistant sur la soumission du sujet à ce changement d'état.

2 ) La dualité des sentiments

- les antithèses insistent sur la dualité des sentiments : la joie d'une part, la douleur d'autre part et les termes

se répondent : d'un côté : "grands ennuis", "je larmoie", "tourments", "douleur", "malheur" ; de l'autre :

"joie", "ris", "plaisir", "hors de peine", "désiré heur".

- L'expression de ce déchirement est d'autant plus forte que les termes employés sont intenses "grands

ennuis", "tourments" et que les antithèses se succèdent à un rythme rapide : dans un seul vers : "La vie m'est

et trop molle et trop dure" v. 3 ou se poursuivant sur deux vers successifs "En plaisir maint griefs tourments

j'endure / Mon bien s'en va et jamais il ne dure" v. 6 et 7 .

3 ) La fusion des contraires

- l'effet majeur de ces antithèses es v. 4 ou "tourments" v.t d'illustrer la confusion des sens et des sentiments

puisque chacun est accompagné, dans le même temps, de son contraire.

- D'autre part, ce désordre est exprimé de multiples manières : la juxtaposition : "Je vis, je meurs", la

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