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La critique radicale du travail

Compte Rendu : La critique radicale du travail. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Juin 2015  •  719 Mots (3 Pages)  •  634 Vues

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Certains refusent que le débat reste cantonné à la répartition du travail, et s'en prennent au travail en lui-même. Paul Lafargue, gendre de Karl Marx, avait publié, à la fin du xixe siècle, Le Droit à la paresse, où il faisait l'éloge en creux de l'appareil technologiquement automatisé de la production. Certains ennemis du totalitarisme du travail[évasif] avancent que la productivité a explosé au cours du xxe siècle, et que cela ne s'est pas répercuté sur la quantité de travail à fournir. Ils ajoutent que le travail moderne est généralement déconnecté de sa finalité : le travailleur devenant un simple rouage d'un système économique qui le dépasse, ironiquement exhorté à produire plus alors qu'il baigne dans la surproduction de superflu[réf. nécessaire] et que nous consommons trop d'énergie par rapport à notre planète.

La critique radicale du travail a été théorisée de manière à chaque fois très différente par des acteurs aussi divers que Guy Debord (la fameuse armée de l'arrière travail de la société du spectacle qui disait « Ne travaillez jamais ! »), le groupe allemand Krisis (Le manifeste contre le travail) ou Serge La touche (pour les critiques des notions de croissance et de développement) : ils peuvent se rencontrer chez des partisans de la décroissance, chez les marxistes hétérodoxes, les marxiens voire chez les anarcho-communistes. Pour le groupe Krisis (et le reste des auteurs de la « nouvelle critique de la valeur », comme Anselm Jappe, Moishe Postone ou Jean-Marie Vincent), le travail tel qu'il se présente sous le capitalisme, ne doit pas être considéré comme l'essence de l'homme, naturelle et transhistorique. Ces auteurs pensent que le travail n'est pas d'abord une activité, mais que sous le capitalisme, il est un rapport social très particulier au cœur social du fonctionnement du capitalisme. Il est certes un « travail concret » (le fait de produire une valeur d'usage), mais cette dimension est intérieurement constituée par une autre dimension, totalisante et qui la domine : le « travail abstrait ». Celui-ci est considéré par ces auteurs comme l'essence sociale de la société capitaliste. Il est d'abord issu de la fonction de médiation sociale entre les hommes, qu'a le travail dans le type de socialisation produite par le capitalisme : c'est par le travail que j'obtiendrai les produits fabriqués par d'autres. Mon travail se reflète alors sur l'ensemble du travail social global. C'est ainsi que le travail que l'on fait chaque jour serait du « travail abstrait ». Mais ce n'est pas le fait de faire quelque chose qui n'a pas de sens, le « travail abstrait » est ce que le travail est structurellement devenu dans le capitalisme, une forme de socialisation abstraite, qui capte et structure l'agir des individus. Cette abstraction du travail, s'accomplit journellement, mais pas par le moyen de la conscience, de l'imaginaire ou d'une « idéologie du travail », mais dans le déroulement même de la production sociale (il est alors une « abstraction réelle » particulièrement difficile à dépasser). Loin d'opposer le travail et le capital comme le fait le marxisme traditionnel, au contraire, ces auteurs pensent qu'ils « ne sont que deux étapes successives dans la métamorphose de

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