Anthologie sur les poèmes de Talisma Nasreen
TD : Anthologie sur les poèmes de Talisma Nasreen. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ines.halit • 17 Janvier 2020 • TD • 1 447 Mots (6 Pages) • 520 Vues
Inès Halit Anthologie sur les poèmes de Talisma Nasreen
Femmes : poèmes d’amour et de combat
« A peine un poème
Le jour où ma mère était en train de mourir mon père a pris sa douche, a enfilé ses chaussures puis est sorti de la maison de bon matin, comme tous les matins. Mon frère aîné a avalé six petits pains faits maison tartinés de beurre, sans lesquels sont petits-déjeuner ne saurait en être un. Mon autre frère caressait les seins d’une fille qu’il essayait de fourrer dans son lit. Ma belle-sœur, assise sous une véranda, marinait dans un curcuma tout frais pour rendre sa peau plus blanche en chantonnant la chanson d’un film hindi et a ordonné aux bonnes de lui préparer du hilsha et du riz. Les enfants de mes frères jouaient au cricket dans la cour, lançaient la balle de l’autre côté du mur d’enceinte et riaient aux éclats. Ma sœur, mère et épouse dévouée, était parti au parc avec sa fille et son mari. Mes oncles maternels passaient la main sous l’oreiller de ma mère à la recherche de bracelets en or ou de billet de cinq cents takas. La télévision était allumée dans le salon et tous ceux qui passaient devant regardaient un instants les publicités vantant un dentifrice tibétain ou un sari pakiza. J’étais assise sur le toit entrain de fumer des cigarettes et de chercher quelques mots merveilleux pour écrire un poème sur le féminisme.
Ma mère est morte.
Mon père est rentré à la maison et s’est changé. Mon frère aîné a roté après avoir fini de délicieusement manger. Mon autre frère est sorti de son lit après avoir fini de délicieusement baiser. Ma belle-sœur a terminé son hilsha et son riz. Les enfants de mes frères sont sortis de la cour en ramassant leurs battes et leurs balles. Ma sœur est revenu du parc pour enfants. Les oncles ont retiré leurs mains de sous l’oreiller. Je suis descendue du toit. Les enfants ont commencés à prendre place devant la télévision, le feuilleton allait bientôt débuter. Les adultes ont gardés un œil sur Mère, l’autre sur la télévision. L’œil posé sur mère était sec, l’autre larmoyait en en découvrant le drame du feuilleton »
« Peu nous importait
Nous avions une mère,
Une mère magnifique,
Une mère nous avions.
Elle nous mettait au lit, nous chantait des berceuses,
Elle préservait notre corps de la poussière,
Notre esprit de la crasse,
Elle nous aidait à garder la tête sur les épaules,
Mais
Les gens la traitaient de sorcière noire,
Et nous aussi,
Nous traitions notre mère d’idiote,
Elle en était blessé,
Mais peu nous importait.
Peu nous importait
Qu’elle soit malade,
Qu’elle se noie,
Qu’elle meure de faim,
Que ses vêtements soient déchirés,
Nous la traitions comme une mère,
Pas comme un être humain.
Mère voulait dire qui effectuait toutes les corvées,
Mère voulait dire qui cuisinait et servait à merveille,
Mère voulait dire qui lavait nos vêtements,
Les séchait et les pliait comme il faut
Mère voulait dire qui était debout de l’aube jusqu’au soir
Qui n’avait besoin ni de manger, ni de se reposer,
Ni de dormir,
Ni de sourire.
Mère était belle quand elle pleurait,
Mère était magnifique quand elle s’abandonnait
A la rivière de ses chagrins
Mère voulait dire qui ne peut avoir de vie
Qui n’a pas besoin d’une vie à elle en dehors
Si mère souffrait et pleurait, ce n’était que de la comédie.
Lorsqu’elle est morte, nous l’avons ensevelie sous la terre
En pensant avoir accompli notre devoir
Mère n’était plus là
Mais peu nous importait »
« Les jours passent
Dans une maison délabrée de la vieille ville
Une mère compte les jours.
Le plâtre s’effrite, la mère compte les jours ,
...