L'impact des contrefaçons sur le marché du travail
Analyse sectorielle : L'impact des contrefaçons sur le marché du travail. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar patate95 • 29 Novembre 2013 • Analyse sectorielle • 574 Mots (3 Pages) • 787 Vues
La contrefaçon est un acte qui porte atteinte aux droits découlant d’un titre de propriété intellectuelle (marque, brevet, droit d’auteur). La contrefaçon est aussi le terme généralement utilisé pour désigner un produit contrefaisant.Sur les quelque 6,2 millions de produits saisis par les douanes l'année dernière, 89,6 % provenaient d'Asie, dont 85 % de Chine, berceau planétaire de la contrefaçon. «Les saisies ont bondi de 55 % en un an, reconnaît-on aux douanes. Les deux tendances de 2010 sont la téléphonie mobile et les produits alimentaires…» Avec plus de 8000 constatations permettant la saisie d'un million d'articles dans le fret express et postal, l'e-commerce apparaît comme un vecteur privilégié d'approvisionnement pour les trafiquants.
Le luxe plus touché
Selon le rapport de l'Unifab sur l'impact de la contrefaçon, 50% des entreprises indiquent que le faux constitue un «frein réel à l'innovation». Par ailleurs, 57 % d'entre elles déplorent un «impact direct sur le marché du travail». Une récente étude (Ipsos/KPMG) a estimé que ce fléau s'est traduit par une perte sèche de 38.000 emplois en France.
Dans le domaine du luxe, où 35 % du marché revient aux marques françaises (Chanel, Yves Saint Laurent, Christian Dior…) mais aussi étrangères (Levi's, Calvin Klein, Versace, Gucci…), le fléau prend des contours particuliers. Selon la Direction générale des douanes, 75 % de ces contrefaçons touchent les marques et 15 % les dessins et modèles de la mode textile et du luxe. Si l'Asie demeure le berceau du pillage intellectuel et commercial, de nouveaux pays tels que l'Égypte ou la Turquie s'affirment comme des régions émergentes où prospèrent les productions clandestines.
Une étude Ifop consacrée «aux Français et la contrefaçon» a établi que 35 % des sondés reconnaissent acheter de la contrefaçon en raison du prix (67 %), d'une «imitation bien réussie» (19 %) ou pour posséder une marque prestigieuse jugée «inaccessible» (18 %). Près de 86 % des entreprises estiment que l'explosion de la contrefaçon est en partie due à une mauvaise information du consommateur, pas suffisamment conscient des conséquences de ce trafic.
«À notre grande surprise, nous avons aussi découvert une entreprise de commercialisation de champagne bidon localisé en Turquie, précise un gendarme. Le contenu des bouteilles était tellement trouble qu'il s'apparentait plus à de l'urine de cheval qu'à un vin blanc pétillant…» Outre 4,9 tonnes d'anguilles, de saumons et de crevettes congelées - mais avariés - devant atterrir sur les tables de fin d'année, les gendarmes ont par ailleurs mis la main sur deux caves clandestines abritant 12.000 flacons de crus classés de Bourgogne. Les trafiquants, qui n'avaient même pas pris la peine d'accoler les étiquettes, distillaient aux gogos une vague piquette en leur faisant croire qu'il s'agissait de chambertin.
«Ces trafics prennent de l'essor, observe le colonel Bourret. Hormis ceux qui profitent de la forte demande de fin d'année pour écouler des lots périmés et les entreprises qui trichent sur la qualité pour optimiser leurs bénéfices, le crime organisé mise de plus en plus sur l'agroalimentaire.
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