Devoir d'éthique
Dissertation : Devoir d'éthique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Louassini Bekkouche • 22 Janvier 2017 • Dissertation • 2 351 Mots (10 Pages) • 1 351 Vues
Numéros UPMC des étudiants composant le groupe (au nombre de 5) :
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DEMARCHE ETHIQUE
Les nombreuses modifications de la loi du 4 Mars 2002, dite loi Kouchner, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé; a aboutit à ne plus faire reposer le poids de la responsabilité de l'appréciation de l'information à donner aux patients, sur le praticien seul.
En effet, elle vise à rendre le patient pleinement acteur et responsable de sa santé, en faisant ses propres choix, convenablement éclairé par son médecin.
En vertu des différents principes éthiques, en l’occurence, ici, celui de l’autonomie qui confère au patient la possibilité de décider seul pour lui-même, de gouverner lui-même, la volonté du patient peut-elle être et doit-elle être obligatoirement respectée ?
En éthique, il n’y a pas de vérité dans une réponse et c’est ce qui fait la complexité des
débats dans ce domaine. Il est à noter que chaque démarche éthique à sa singularité et sa spécificité. Elle ne concerne que le cas et uniquement le cas qu'elle étudie.
Nous allons donc tenter de répondre à cette question en développant notre
argumentation et en confrontant tous nos éléments aux lois et aux principes d’éthique.
Dans un premier temps, nous ferons émerger l’ensemble des questionnements et les pré-requis d'un travail interdisciplinaire. Puis, dans un second temps nous analyserons la situation et la problématique sur le plan clinique (individuel), juridique et déontologique et éthique.
L'enchaînement de "l'après-analyse" s'articulera sur la prise de décision, l'application de la décision et l'évaluation ultérieur quant à la qualité de l'accompagnement.
Questionnements :
Le droit du patient d'être tenu ignorant de ses résultats et de ses diagnostics, doit-il être respecté dans l’absolu ?
Dans ce cas, le droit individuel prime-t-il sur celui de la collectivité ? (un droit de la collectivité qui s'inscrit dans l'utilitarisme)
Est-ce un refus catégorique ou ce refus exprime-t-il simplement l’angoisse du patient, son appréhension, et toutes les répercussions que l’annonce du diagnostic pourra engendrer au niveau, social, psychique, psychologique, et familial ?
Pourquoi le patient souhaite-t-il ignorer ses résultats alors qu'il était consentant à pratiquer le dépistage VIH ?
Si son abstinence persiste, les soignants ont-ils le droit de déroger à la loi et aux preceptes du secret médical ?
La recherche de l’autonomie du patient ne conduit-elle pas à bafouer les droits d’autres individus (sa femme et ses enfants), et certains principes comme celui de la justice et de la non-malfaisance ? En d’autres termes, le respect du souhait du patient ne conduirait-il pas à "léser" sa femme et ses enfants ?
Ce questionnement est légitime car il interpelle notre conscience et constitue un inconfort moral.
Ces doutes sont néanmoins légitimes et nécessaires dans la pratique professionnelle car ils amènent à une réflexion individuelle et en groupe (en interdisciplinarité avec l'équipe soignante) et permettent l'acquisition de certaines compétences en vue de l'expérience.
Comment laisser courir un risque de contamination avéré alors que nous sommes informés et avons la connaissances des risques encourus ?
En tant que membre de de l’équipe soignante, ne sommes-nous pas responsable du risque de contamination que pourrait "courir" la femme de monsieur F et ses enfants ? Ou tout simplement, ne sommes-nous pas responsable d’un retard dans la prise en charge medicale si ils sont contaminés ?
Sommes-nous dans l'obligation de suivre le médecin dans sa prise de décision de laisser Mr.F ignorant des résultats ?
Cette situation revêt un caractère éthique car c’est une situation singulière, qui procure un inconfort moral et interpelle les grands principes du bio-médical. En outre il existe rééllement un conflit entre nos valeurs et les valeurs du service.
Les deux côtés de la "balance" dans le pour et le contre du fait d'annoncer le diagnostic sont contradictoires et opposés. En revanche, les deux s'appuient sur des principes compréhensibles et défendables.
Réunion interdisciplinaire
Pour tenter de répondre a ces questions, nous allons mettre en place une réunion interdisciplinaire d’une situation d’ethique afin d’essayer de trouver un accord commun sur la base d’un consensus en respect de l'éthique de la morale et de la législation.
De ce fait, ce consensus représente la possibilité et l'acceptation d'envisager une solution.
Cette réunion est le symbole d'un pré-requis incontournable et nécessaire dans la préparation des conditions d'une réflexion, puis de la décision. Il ne sera possible et complet que si existe un réel travail en équipe dans le respect de chacun, de sa parole, de son rôle et de son ressenti.
Analyse :
1 / Clinique
Nous avons dans notre service d'infectiologie, monsieur F, hospitalisé suite à une pneumopathie. Il est âgé de 42 ans, est électricien, marié et père de 2 enfants.
Au regard des résultats de sa sérologie VIH après examen biologique, le patient est positif.
Après en avoir informé le médecin, il nous dit que le patient ne souhaite pas en être informé et que nous devons respecter son souhait.
2/ Juridique et déontologique et éthique
L’article L. 1111-2 du Code de la Santé Publique dispose que « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus…La volonté d’une personne d’être tenue dans l’ignorance d’un diagnostic ou d’un pronostic doit être respectée, sauf lorsque des tiers sont exposés à un risque de transmission ».
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