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La méthode ABC

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Par   •  15 Mai 2017  •  Mémoire  •  5 277 Mots (22 Pages)  •  1 611 Vues

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  1. .        la comptabilité à base d’activite ou methode ABC

La comptabilité à base d’activité est une méthode d’analyse des coûts, elle est également connue sous le nom de méthode ABC (Activity-Based Costing) ou comptabilité par activité.

  1. .        Historique

La comptabilité à base d’activité est née, dans les années quatre-vingts, des travaux du CAM-I (Computer Aided Manufacturing-International), association internationale créée en 1972 à l’initiative de grands groupes industriels américains pour organiser et financer collectivement des programmes de recherche dans différents domaines. Elle a été conçue afin de palier aux inconvénients des méthodes traditionnelles de comptabilité analytique, notamment la méthode des sections homogènes.

Au début du 20ème siècle, les charges directes représentaient la majorité des charges totales des entreprises industrielles. Aujourd’hui, avec l’automatisation et le développement des activités de support, cette  structure de charges a été profondément modifiée.

 

L’évolution de la structure des charges peut être représentée par le schéma suivant :

[pic 1]

        Schéma 6 : évolution de la structure des charges

D’ailleurs, la mondialisation de la concurrence et la disparition de la stabilité obligent les entreprises  à  être  les  plus  compétitives  possible  et  à  gérer  des  changements continus.

Les méthodes traditionnelles, telles que la méthode des coûts complets ou des sections homogènes, ont été conçues pour s’appliquer à un domaine industriel empreint de certitude, marqué par une relative stabilité de l’environnement et dans un contexte se caractérisant par une standardisation de la production et une gamme restreinte de produits. Dans ces méthodes, on ventile les différentes charges indirectes d’une section à l’aide d’une même clé de répartition, basée le plus souvent sur l’unité d’œuvre. Or pour certaines charges, la clé choisie peut être inadéquate. Voici un exemple[1]  qui montre les limites de la méthode traditionnelle :

Exemple :

____________________________________________________________________________[pic 2][pic 3]

Une entreprise fabrique un produit en série. Il s’agit du même produit que l’on fabrique dans les dimensions demandées par le client, ce qui engendre un réglage spécifique pour chaque série. Durant l’année, elle a fabriqué les quantités suivantes :

9 séries de 110 produits soit 990 produits

1 série de 10 produit soit 10 produits

Soit 10 séries pour 1000 produits

Elle utilise la méthode des sections homogènes, « le nombre de produits fabriqués » est choisi comme l’unité d’œuvre (UO) et sert à la clé de répartition des charges indirectes de la section fabrication. Parmi l’ensemble des dépenses de cette section, figurent celles relatives au réglage des machines. Leur montant est de 1500 €. On effectue un réglage des machines avant la mise en fabrication de chaque série.

Donc l’UO retenue conduit à affecter à chaque produit fabriqué, au titre du coût de réglage, le montant suivant : 1500/1000 = 1,5 €.  Ce coût ne reflète aucune réalité économique.[pic 4][pic 5]

En effet, le coût d’un réglage est le même qu’il soit fait pour une série de 110 produits ou pour une série de 10. Pour 10 séries de produits, ce coût est de 1500/10 = 150 €.

  • Pour une série de 110 produits, le réglage coûte par produit 150/110 = 1,3636 €,
  • Pour une série de 10 produits, ce coût est de 150/10 = 15 €.

On voit que le coût moyen fourni par l’UO risque de conduire l’entreprise à accepter de nouvelles commandes de séries de 10 produits pensant que le réglage lui coûte 1,5 € par produit. En réalité, il lui coûte 10 fois plus cher.

En effet, le coût global du réglage ne dépend absolument pas du nombre de produits mais de l’intensité de l’activité de réglage, c'est-à-dire du nombre de réglages effectués. Régler les machines est un exemple d’activité.

____________________________________________________________________________

La méthode traditionnelle de comptabilité analytique ne donne donc plus une représentation pertinente de la réalité. Le modèle sur lequel elles sont basées ne correspond plus au fonctionnement effectif des entreprises.

D’après Pierre Mévellec[2], eu égard aux modifications apparues, la seule façon sérieuse de traiter cette perte de pertinence est d’élaborer une nouvelle modélisation de l’organisation. Elle se base principalement sur l’hypothèse que le produit est devenu trop volatil et varié pour servir de support à la construction de la représentation de l’organisation. Il faut donc le remplacer par quelque chose de plus permanent,  traduisant le potentiel de création de valeur par l’organisation : les compétences, c’est à dire le savoir-faire, représenté par les activités réalisées au sein de l’organisation.

La méthode ABC va approfondir l’analyse en la menant à un niveau plus fin : l’activité.


.        Principe de la méthode ABC

Dans les méthodes des coûts traditionnelles, le lien de causalité entre les produits et les ressources est direct : les produits consomment des ressources et cette consommation est la cause de l’existence des coûts. Dans l’approche par les activités (méthode ABC), le lien de causalité est différent : c’est l’ensemble des activités qui consomme les ressources et de ce fait, cause les coûts. Les produits, eux, consomment les activités. Le schéma[3] suivant présente cette logique.

[pic 6]


Schéma 7 : lien de causalité entre les produits et les charges dans la méthode ABC

Cette méthode permet de répondre aux problèmes posés par la non fiabilité des clés de répartition des charges dans les méthodes traditionnelles. Elle permet une nouvelle modélisation des organisations : on passe d’une entreprise conçue comme un ensemble de ressources à une entreprise conçue comme un ensemble d’activités.

Pour mieux comprendre cette méthode, il est nécessaire de définir certains concepts spécifiques tels que : les ressources, l’activité, le processus et l’inducteur.

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