Qu'est-ce que la discrimination?

Égalité et discrimination

Des centaines de millions de personnes sont victimes de discrimination au travail. Ce geste constitue non seulement une atteinte à l’un des principaux droits humains, mais il a aussi des conséquences sociales et économiques plus vastes qui alimentent la pauvreté et l’inégalité et aggravent les tensions sociales. Diminuer les discriminations pourrait permettre au monde de réduire considérablement la pauvreté et de promouvoir le travail décent pour tous.

Grâce à leur action politique et à la négociation collective, les syndicats peuvent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la discrimination, tant au niveau national qu’international. Cependant, leurs dirigeants et leurs membres sont eux-mêmes victimes de discrimination, à l’instar des travailleurs pénalisés pour leur adhésion à un syndicat ou leur participation à des activités syndicales. Toutefois, une meilleure compréhension de la discrimination et de ses nombreuses facettes et l’élaboration de stratégies pour la combattre pourraient aider les syndicats à éradiquer ce fléau et, dans le même temps, à renforcer leurs organisations.

Qu’est-ce que la discrimination?

Il existe plusieurs formes de discrimination en matière d’emploi et de profession et elle peut survenir dans tous les types de travail. Elle suppose de traiter différemment des personnes en raison de certaines de leurs caractéristiques comme leur race, leur couleur ou leur sexe et constitue une atteinte à l’égalité de chances et de traitement. En d’autres termes, la discrimination crée et renforce les inégalités. Au mépris de leurs aptitudes, elle entrave la liberté des êtres humains d’exploiter pleinement leur potentiel et de suivre leurs aspirations personnelles et professionnelles. Dans l’impossibilité de développer leurs compétences et en l’absence de toute récompense pour le travail effectué, les personnes victimes de discrimination sont peu à peu gagnées par l’humiliation, la frustration et un sentiment d’impuissance.

L’Organisation internationale du Travail, l’agence des Nations Unies spécialisée dans les questions touchant au travail, définit la discrimination comme « toute distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale ou l’origine sociale, qui a pour effet de détruire ou d’altérer l’égalité de chances ou de traitement en matière d’emploi ou de profession ».

La plupart des travailleurs peuvent être victimes de discrimination. Sur le marché du travail ou sur le lieu de travail, elle peut survenir dans différentes situations et dans diverses formes d’emploi, que le travail s’effectue dans le secteur formel ou informel. Les agriculteurs, les indépendants, les personnes employées dans l’économie non structurée, les avocats, les travailleurs des technologies de pointe, les employés de maison, etc., peuvent tous un jour être victimes de discrimination.

Au moment de définir la discrimination, l’accent est mis sur la « profession » ainsi que sur l’emploi. Cette façon de voir les choses permet d’aborder la protection contre la discrimination non seulement pour les employés mais également pour tous les autres segments de la main-d’œuvre, qu’il s’agisse de travailleurs indépendants ou de membres de la famille non payés. Cette approche générale montre qu’il est admis que les modèles de l’activité économique d’un pays sont liés à son niveau de développement économique. Plus spécifiquement, un taux relativement haut de personnes travaillant à leur propre compte, à titre personnel, est une caractéristique de bon nombre de pays en développement.

Les types de discrimination

La discrimination au travail peut être directe ou indirecte. Elle est directe lorsque les réglementations, les lois et les politiques excluent ou désavantagent explicitement les travailleurs sur base de particularités comme l’opinion politique, la situation matrimoniale ou le sexe. Les annonces d’emplois qui excluent ou découragent ouvertement les candidats mariés ou les personnes d’un certain âge ou d’une certaine couleur sont des exemples de discrimination directe. Les préjugés et les stéréotypes sont en général au cœur des discriminations directes, ces derniers constituant également une des causes de discrimination indirecte. Par stéréotype, on entend le processus qui consiste à attribuer des attitudes particulières et des talents, ou un manque de talent, à des personnes en vertu de leur appartenance à un groupe, qu’il soit racial, religieux ou autre, indépendamment de leurs aptitudes et de leur expérience professionnelle.

La discrimination indirecte peut survenir quand des règles et des usages neutres en apparence ont des effets négatifs sur un nombre disproportionné de membres d’un groupe spécifique, qu’ils répondent ou pas aux exigences requises pour un emploi. Par exemple, l’obligation de maîtriser une langue pour obtenir un emploi alors que cela n’est pas vraiment indispensable constitue une forme de discrimination indirecte fondée sur l’origine nationale ou ethnique. La discrimination indirecte peut également survenir lorsque certaines catégories de travailleurs sont soumises à un traitement différencié. Par exemple, le traitement moins avantageux des personnes travaillant à temps partiel est un exemple de discrimination indirecte à l’égard des femmes qui constituent la majorité des travailleurs à temps partiel.

Le lien entre la discrimination et la pauvreté

La discrimination dans l’emploi et la profession entretient souvent la pauvreté, voire l’accentue. Quand on exclut d’un emploi les membres d’un groupe spécifique ou quand on compromet leurs chances d’améliorer leurs compétences et leurs capacités, on les cantonne dans des emplois de moindre qualité. Ces personnes courent alors un plus grand risque de devenir pauvres ou de le rester, et voient se réduire leurs possibilités d’obtenir des emplois qui permettraient de les sortir de la pauvreté.

La pauvreté est aussi une cause du travail des enfants dans la mesure où les parents, victimes de discrimination sur le marché de l’emploi en raison de leurs origines sociales ou ethniques, forcent leurs enfants à travailler. Les familles monoparentales, à la tête desquelles se trouve généralement une femme, et les familles immigrées sont également souvent contraintes d’envoyer leurs enfants travailler.

La discrimination

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