Valet Et Roi
Documents Gratuits : Valet Et Roi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 17 Avril 2014 • 509 Mots (3 Pages) • 865 Vues
Toutes les réalités de la scène, […] le jeu de l'acteur, l'éclairage sont des réalités qui représentent d'autres réalités […] La scène représente le lieu de l'action (une ogive gothique représente un château), la lumière blanche représente le jour, la lumière bleue la nuit, la musique représente un événement (cri de guerre) […]. » Les masques de l'Antiquité amplifient et déforment voix et visages pour mieux souligner l'identité du personnage : une bouche au rire largement ouvert signale le personnage comique… De même, les costumes, aux couleurs souvent tranchées, prennent une valeur symbolique : le traître de mélodrame est vêtu de noir et porte un large chapeau qui lui couvre le visage pour mieux montrer sa vilenie (on peut penser au manteau noir de Don Salluste de Hugo et à la livrée qui trahit en Ruy Blas le valet). La commedia dell'arte abondait en codes simples qui permettaient au spectateur de se repérer et de comprendre les enjeux de l'intrigue.
Ainsi, dans La Comédie du langage, de Jean Tardieu, une branche d'arbre en fleur donne l'illusion d'un « beau soir de printemps ». Les épées ne tuent pas, le sang n'est que de la peinture rouge et le poison ne tue pas vraiment Hernani, Doña Sol et le vieux Ruy Gomes…
Comble de l'illusion : dans certaines pièces l'illusion spatiale se complique ; par un effet de mise en abyme, la pièce représente une pièce dans la pièce. Dans L'Illusion comique, de Corneille, les personnages jouent le rôle d'acteurs jouant une pièce : le lieu est doublement factice… (Vous pouvez aussi utiliser les exemples du corpus.)
2. Le temps n'est pas le temps
Le lever et de le baisser de rideau, les jeux d'éclairage – l'alternance lumière et noir – sont autant de signes conventionnels qui marquent les limites du spectacle et coupent le théâtre du réel.
Le temps lui aussi est illusion : le spectateur admet que deux heures de spectacle équivalent à une journée réelle, voire à plus de dix ans dans Cyrano de Bergerac… Le temps du spectacle raccourcit étrangement le temps de la fiction et l'auteur, pour faire admettre cette étrange égalité (24 heures ou 10 ans = 2 heures) et créer l'illusion, recourt à des moyens artificiels.
3. Une action recomposée et souvent invraisemblable
En recomposant le temps, en laissant des trous temporels dans le texte théâtral, en admettant des vides ou des ruptures, l'auteur résume des pans de temps en quelques répliques. Les entractes compactent le temps, le font défiler plus vite ; il se passe des mois entre le premier et le deuxième acte de Ruy Blas : le valet a eu le temps de devenir Premier ministre…
L'action elle-même présente souvent de multiples invraisemblances. Les rebondissements se multiplient : Beaumarchais donne un sous-titre significatif à son Mariage de Figaro, comme pour faire un clin d'œil au spectateur : « La folle journée »… La limitation de l'action de la tragédie (24 heures dans la tragédie classique) amène à une concentration de rebondissements bien rare dans la réalité : Phèdre avoue son amour à son beau-fils Hippolyte, Thésée – son
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