Présentation de l'entreprise Technicolor
TD : Présentation de l'entreprise Technicolor. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tom Broyer • 10 Août 2019 • TD • 3 132 Mots (13 Pages) • 1 036 Vues
1- Présenter l’entreprise Technicolor en précisant son métier et ses domaines d’activité stratégique
Technicolor est une entreprise spécialisée dans les technologies liées au numérique et à l’image, ancien pôle grand public du conglomérat Thomson.
Elle est aujourd’hui présente sur trois domaines d’activité stratégique :
- les « Services Entertainment » (technologies et services pour l’industrie du « Media & Entertainment »),
- la « Maison Connectée » (solutions technologiques à destination des opérateurs de télévision payante et de réseaux pour la transmission de contenus vidéo numériques, de voix, de données et de services liés à la domotique),
- la « Technologie » (activités de recherche fondamentale et de gestion de la propriété intellectuelle du groupe).
Technicolor – qui emploie 14 000 salariés dans le monde – réalise en 2014 un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros et un résultat net de 128 millions d’euros. L’entreprise est, au niveau mondial, le numéro 3 des effets spéciaux, le premier fabricant de DVD et Blu-ray et le numéro 2 des box Internet et des décodeurs. Elle est également le deuxième déposant français de brevets.
Depuis 2008, elle est dirigée par Frédéric Rose, un manager ayant le statut de salarié, qui en a remplacé un autre (Franck Dangeard) et qui a cherché à optimiser les ressources qui lui ont été confiées afin d’assurer la continuité d’exploitation de l’entreprise qui se trouvait en difficulté financière (logique managériale).
2 Quels sont les choix stratégiques de la direction depuis 2010 ? Analysez-les.
En 2008, l’entreprise – qui s’appelait encore Thomson – réalisait des pertes de 342 millions d’euros et était fortement endettée, à hauteur de 2,1 milliards d’euros. En 2009, le levier d’endettement net représentait 4,5 fois l’excédent brut d’exploitation, traduisant un risque élevé de non-remboursement de la dette. Les nombreuses acquisitions (52 en sept ans) avaient placé l’entreprise dans une situation difficile, qui a d’ailleurs conduit à ce qu’elle soit placée sous la procédure de sauvegarde. À son arrivée, le nouveau dirigeant, Franck Rose, a pris la décision de vendre les activités non rentables, et donc de renoncer aux produits grand public pour recentrer l’activité de l’entreprise sur les technologies, les produits et les services liés au numérique en relation avec les créateurs et les distributeurs de contenus. Il a aussi décidé d’ouvrir le capital de l’entreprise, notamment pour réduire sa dette – même si cela a entraîné une forte dilution du capital pour les actionnaires historiques –, et de réduire les effectifs de façon importante pour améliorer les résultats financiers de Thomson. Enfin, il a décidé de changer le nom de l’entreprise en Technicolor afin de marquer la nouvelle orientation stratégique. Celle-ci a d’ailleurs conduit l’entreprise au succès : elle a retrouvé un résultat net positif de 128 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 3,4 milliards en 2014, a pu distribuer un dividende à ses actionnaires (alors que cela n’était pas possible depuis dix ans) et sa dette a très fortement diminué (le levier d’endettement net ne représentait plus que 1,7 fois l’excédent brut d’exploitation en 2015).
L’entreprise Technicolor mène donc, depuis 2010, une stratégie de spécialisation qui a pris plusieurs formes définies en référence à la matrice produits/marchés d’Ansoff :
– l’extension du marché : l’entreprise s’est développée sur de nouveaux marchés en offrant ses technologies, produits et services à l’étranger, qu’il s’agisse des « Services Entertainment » (avec les effets spéciaux pour le cinéma et la publicité ainsi que les DVD et Blu-ray) ou de la « Maison Connectée ». L’entreprise travaille ainsi régulièrement depuis 2008 sur des films nominés aux Oscars et a, par exemple, grâce à ses succès en Europe, récemment commencé à travailler avec des studios américains pour la production de longs-métrages d’animation. Elle occupe également des positions fortes aux États-Unis, en Amérique latine et en Inde avec ses objets connectés. Aujourd’hui, Technicolor réalise donc une part importante de son chiffre d’affaires à l’international (ex. : 40 % aux États-Unis, 15 % en Amérique hors États-Unis, 4,5 % en Asie) ;
– le développement de produits : l’entreprise a développé de nouveaux produits sur ses marchés en se lançant, par exemple, en 2014, dans les effets spéciaux pour la télévision ;
– la pénétration de marché : en 2015, l’entreprise a renforcé son activité dans les effets spéciaux pour la publicité, l’objectif étant d’augmenter sa part de marché auprès de ses clients actuels.
3 Après avoir rappelé les différents modes de développement possibles pour une organisation, vous présenterez et analyserez ceux choisis par la direction de Technicolor.
- Modes de développement : croissance interne, externe, internationalisation
- En 2009-2010, du fait des difficultés financières rencontrées par l’entreprise, la direction a fait le choix de la croissance organique (ou interne) en développant son activité dans le domaine des effets spéciaux pour le cinéma. La croissance organique présente cependant des limites : c’est un mode de développement assez lent qui peut, de ce fait, empêcher l’entreprise de saisir les opportunités offertes par la croissance de l’un de ses marchés. Technicolor a non seulement mis cinq à six ans pour développer ses technologies pour les effets spéciaux pour les longs-métrages mais elle n’a pas pu se développer dans les effets spéciaux pour la publicité numérique.
C’est pour gagner du temps par rapport à des développements en interne et augmenter rapidement ses parts de marché, mais aussi pour se positionner sur des marchés en croissance ou atteindre assez vite la taille critique (en devenant propriétaire de nombreux studios dans le monde), que le groupe Technicolor s’est développé ces dernières années par croissance externe, c’est-à-dire par acquisition d’entreprises existantes. Les rachats en juillet 2014 de Mr. X (spécialiste des effets spéciaux pour la télévision), de Mikros début 2015 (spécialiste des services de production et de postproduction pour les films d’animation), de la branche maison connectée de Cisco en juillet 2015 ou encore de The Mill en septembre 2015 (numéro 1 mondial des effets visuels pour
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