Les comptes d'Inditex
Dissertation : Les comptes d'Inditex. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 28 Mars 2013 • Dissertation • 1 083 Mots (5 Pages) • 766 Vues
Les comptes d'Inditex, maison-mère de la marque de prêt-à-porter Zara et consorts (Bershka, Stradivarius, Massimo Dutti...) située à La Corogne (Galice), ont beau faire pâlir d'envie ses camarades de la Bourse espagnole (le géant de l'habillement y est coté depuis 2001 et y occupe la première place en terme de capitalisation, à 67 milliards d'euros), ses derniers résultats, publiés mercredi 13 mars, montrent l'urgence à faire évoluer un modèle qui pour l'instant parvient à se jouer de la crise.
Entre atonie de la consommation, non seulement en Espagne mais aussi dans toute l'Europe, où la dépense textile est en berne – or Inditex y réalise encore la moitié de son chiffre d'affaires –, et nécessité d'aller capter de nouveaux marchés beaucoup plus lointains pour conserver une rentabilité optimale, la marque espagnole va devoir transformer non seulement son modèle de conception, mais aussi adapter sa "supply chain", clé de son succès, à une nouvelle clientèle et à de nouveaux modes de consommation.
L'ambassadeur de la "fast fashion" a-t-il du souci à se faire ?
Une mode inspirée par les grands créateurs
Loin devant ses concurrents directs, l'américain Gap ou le suédois H & M, Zara est la marque de référence de la mode éphémère et bon marché : proposant des collections largement inspirées par les silhouettes des podiums mais à des prix modérés, elle table sur une rotation extrêmement rapide de ses modèles dans les boutiques pour encourager l'achat d'impulsion. Tout client de Zara sait qu'il ne retrouvera pas forcément son "coup de cœur" d'une semaine sur l'autre, voire le lendemain... Pour garantir le renouvellement quasi hebdomadaire de ses linéaires, le géant espagnol s'appuie sur une chaîne de fabrication et de distribution resserrée au maximum.
Une chaîne d'approvisionnement courte et efficace
Les fans de la marque s'en doutent, mais Inditex le confirme chaque fois qu'il (entre)ouvre ses portes à un journaliste : les équipes de design et de fabrication vont vite, très vite. Généralement moins d'un mois s'écoule entre le moment où le vêtement est dessiné et celui où il se retrouve en boutique : la plupart des tissus sont achetés en Espagne puis envoyés pour la confection "à proximité". La moitié environ des vêtements sont fabriqués en Espagne, au Portugal et au Maroc, 14 % en Turquie, Roumanie, Bulgarie et Italie. La sous-traitance en Asie (Chine, Thaïlande, Inde, Bangladesh...) représente 35 % de la fabrication. Contrairement à de nombreuses autres marques de milieu de gamme, Zara n'a aucun intérêt à délocaliser l'intégralité de sa production en Chine : l'éloignement des usines ralentirait l'approvisionnement des boutiques et freinerait le renouvellement des collections cher à la marque.
Des territoires inexplorés
Face à une croissance certes exponentielle mais qui marque le pas sur son marché historique, et face à une concurrence agressive de la part de sa compatriote Mango, Inditex peut faire valoir qu'il lui reste encore quelques cartes, et pas des moindres, à jouer. Très peu présent sur Internet jusqu'à maintenant, Zara a lancé, voici deux ans, son portail de vente en ligne.
Autre relais de croissance encore sous-exploré, les marchés émergents : en 2012, Zara a ouvert 121 boutiques en Chine, et s'est implanté dans cinq nouveaux pays : Arménie, Géorgie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Equateur.
Une mode universelle, qui plaît au plus grand nombre
C'est un détail qui en dit long : la marque n'emploie pour le moment que quelques dizaines de personnes pour le design en Chine, et pour cause : de Mexico à Pékin,
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