La méthanisation
Note de Recherches : La méthanisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 22 Juin 2012 • 1 672 Mots (7 Pages) • 643 Vues
La méthanisation : une alternative à l’incinération des déchets ménagers ?
©fotolia La gestion des déchets ménagers fait partie des chantiers fondamentaux pour la mise en place d’un mode de vie plus vertueux vis-à -vis de l’environnement, un des axes majeurs d’amélioration étant la valorisation énergétique, pour laquelle il existe deux méthodes principales : l’incinération, largement diffusée en France,
et la méthanisation, plus marginale mais progressivement mise en avant pour ses avantages écologiques.
Les déchets qui nous intéressent ici sont les déchets ménagers et assimilés collectés par le service public1. En 2005, ils représentaient 36,1 millions de tonnes2. Il s’agit d’un levier important dans l’amélioration de la gestion de nos ordures car ces déchets sont généralement incinérés ou mis en décharge alors qu’ils pourraient être en grande partie recyclés et valorisés :
La France, pays de l’incinération
Le premier constat est l’importance de l’incinération : il s’agit du deuxième mode de traitement de ces déchets après le stockage. La France possède d’ailleurs le plus grand parc d’incinérateurs d’ordures ménagères de l’Union Européenne. Ce succès s’explique par la possibilité de valoriser les déchets brûlés, notamment dans le cadre du chauffage urbain. En 2005, environ 93% du tonnage incinéré était valorisé pour produire de l’électricité, de la chaleur, ou les deux à la fois (cogénération).
Par rapport au stockage, l’incinération induit une réduction de l’émission des gaz à effet de serre :
• la valorisation énergétique permet des économies de combustible fossile.
• le CO2 dégagé par l’incinération a un impact environ 20 fois plus faible sur le réchauffement climatique que le méthane issu de la décomposition des déchets en décharge.
Cependant, l’incinération n’est pas pour autant une solution idéale. Une réglementation stricte est nécessaire pour :
• limiter la teneur en imbrûlés et en métaux lourds des mâchefers utilisés dans les travaux publics ;
• limiter la présence de polluants et de toxiques dans les rejets gazeux. En particulier, une corrélation a été établie entre le fait de vivre à proximité d’un incinérateur rejetant des dioxines et la probabilité de développer un cancer3.
Les premières normes européennes concernant les dioxines apparaissent en 1991. Elles ne seront réellement appliquées sur l’ensemble des sites français qu’en 2002. Outre un surcoût du traitement des déchets, les réglementations ont entraîné, entre 1998 et début 2002, la fermeture de 177 usines sur 300 car elles n’ont pas pu être mises aux normes…
Le principe de la méthanisation
La production industrielle de biogaz consiste à stocker des déchets organiques dans une cuve cylindrique et hermétique (« digesteur » ou « méthaniseur ») dans laquelle ils sont soumis, en l’absence d’oxygène, à l’action de bactéries. Un brassage de la matière organique, éventuellement un apport d’eau, mais surtout un chauffage, accélèrent la fermentation et la production de gaz qui dure environ deux semaines. Ce procédé peut générer jusqu’à 500 m3 de gaz par tonne de déchets.
Le biogaz produit est composé en moyenne de 60% de méthane. Après épuration, il peut être valorisé de diverses façons. Par exemple, une unité de méthanisation qui traite 15 000 tonnes/an de déchets permet (déduction faite des autoconsommations) :
• de couvrir la consommation d’environ 100 bennes à ordure ou de 60 bus urbains ;
• d’assurer le chauffage de 700 maisons ou l’eau chaude sanitaire de 3 500 maisons ;
• d’assurer par cogénération l’électricité spécifique de 1 300 logements, plus l’eau chaude pour 2 000 autres.
Le procédé produit également un « digestat » qui est ensuite transformé en compost par maturation aérobie. La qualité de ce compost est variable et dépend du type de déchets en entrée :
• Si les déchets sont entièrement fermentescibles (déchets de cuisine, papiers, cartons, déchets verts), le compost sera de bonne qualité et pourra être utilisé dans les cultures alimentaires, non alimentaires, les espaces verts et les jardins.
• Si les déchets contiennent des inertes (plastiques, métaux, verre, gravats, noyaux de fruits, etc.) ou des polluants, le compost produit devra servir au comblement d’anciennes décharges, à la réhabilitation des sites pollués, voire être stocké en décharge.
Etat des lieux de la méthanisation en France et en Europe
La méthanisation existe déjà en France sur de nombreux sites et pour différents types de déchets :
• les boues de stations d’épuration : environ 80 sites de taille industrielle début 2004 ;
• les effluents liquides industriels (papeteries, boissons et distilleries, agroalimentaire, agrochimie) : environ 70 sites de taille industrielle début 2004 ;
• le lisier : uniquement de petites installations car les projets industriels se sont heurtés à une forte opposition.
Cependant, les industriels ont recours à la méthanisation pour rejeter des effluents conformes aux normes en vigueur et ne sont pas toujours intéressés par la valorisation énergétique du biogaz. De même, les agriculteurs souhaitent produire du compost mais leurs installations, de petite taille, ne permettent pas toujours une valorisation rentable du biogaz produit en faible quantité.
Concernant
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