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Choisir et financer les investissements

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Par   •  26 Mars 2020  •  Cours  •  2 470 Mots (10 Pages)  •  393 Vues

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Les notions de base de l’investissement

I Les enjeux de l’investissement pour l’unité commerciale

L’investissement est l’emploi d’un capital dans une opération dont on attend un profit dans l’avenir, sur plusieurs années. Il concerne l’ensemble des biens qui apportent une valeur supérieure à l’unité commerciale sur plusieurs exercices. Ces biens peuvent être matériels (local, véhicules, ordinateurs…), immatériels (publicité, création de marque…) ou financiers (prêt, achat d’actions ou de parts d’une autre société).

L’investissement est indispensable pour pérenniser et développer une unité commerciale. Il peut répondre à plusieurs objectifs :

– renouveler les équipements (ex. : remplacement de caisses vieillissantes) ;

– augmenter la capacité de vente (ex. : achat de nouvelles caisses) ;

– moderniser l’unité commerciale et améliorer sa productivité (ex. : caisses automatiques).

L’investissement accroît le patrimoine de l’unité commerciale et est inscrit à l’actif immobilisé de son bilan.

Dès qu’il est supérieur à 500 €, et à l’exception des terrains, il fait l’objet d’un amortissement. Son coût est étalé sur sa durée probable d’utilisation, au cours de laquelle le compte de résultat enregistre chaque année une charge (la dotation aux amortissements), représentant la dépréciation annuelle du bien. Le montant de cette dotation n’est pas décaissé mais il diminue le résultat soumis à l’impôt sur les sociétés.

Si l’investissement est indispensable, il présente toutefois des risques. Aussi, le manageur doit-il estimer la rentabilité de l’investissement et envisager les gains qui en seront dégagés.

II La capacité d’autofinancement du projet

La décision d’investir est un choix présent pour un engagement futur. La difficulté réside dans le fait que les estimations d’origine peuvent subir des modifications dans le temps.

Tout projet d’investissement est caractérisé par quatre paramètres.

Le montant du capital
investi (I)

C’est la dépense initiale que doit supporter l’UC pour réaliser le projet : le coût d’acquisition HT et les frais annexes (transport, installation, formation…). L’UC peut financer ce montant sur ses fonds propres ou par financement externe.

La durée de vie du
projet (n)

C’est le temps pendant lequel l’investissement entraîne des conséquences financières. Plus cette durée est longue, plus le risque est important pour l’UC.

Le taux d’actualisation
(i)

Il correspond au rendement attendu de l’investissement. Il est choisi en fonction du taux d’intérêt sur le marché des capitaux, du risque encouru et de l’inflation.

La capacité
d’autofinancement
(CAF)

C’est la différence entre les recettes et les dépenses supplémentaires liées à l’investissement. On évalue ici la CAF de l’investissement et non de l’UC (Résultat net – Dotation aux amortissements).

1. Le calcul de la capacité d’autofinancement

Pour l’unité commerciale, la décision d’investir va générer des recettes et des dépenses supplémentaires sur plusieurs années, des économies d’impôts (par les dotations aux amortissements qui diminuent le résultat imposable) et des profits (résultat net).

Pour que le projet soit rentable, il faut que, sur la durée globale de l’investissement, les recettes soient supérieures aux dépenses. Il faut donc les prévoir et calculer la différence, c’est-à-dire les capacités d’autofinancement, ou soldes nets de trésorerie.

Pour faciliter les prévisions de CAF, on construit chaque année un tableau :

Prévisions de chiffre d’affaires
– Dépenses envisagées (y compris dotations aux amortissements)

= Résultat avant impôt
– Impôt sur les sociétés (IS)

= Résultat net après IS
+ Dotations aux amortissements (non décaissées)

= Capacité d’autofinancement

Entre deux projets, les décideurs choisiront en général celui qui présente les CAF les plus élevées.

2. L’actualisation de la capacité d’autofinancement

Tout euro investi a un coût d’opportunité car il aurait pu être placé et rapporter un taux d’intérêt. Or, un investisseur cherche à gagner avec l’investissement autant que s’il avait placé ses fonds, voire davantage.

Pour cette raison, on corrige les prévisions de gains futurs en leur appliquant un taux qui traduit les exigences de retour sur investissement et la dépréciation de la monnaie dans le temps. Ce calcul financier s’appelle l’actualisation (c’est l’inverse de la capitalisation).

Exemple de capitalisation : Si l’on place 100 € avec un taux d’intérêt de 3 %, on aura dans un an :

100 + (100 × 0,03) = 100 × (1 + 0,03) = 100 × 1,03 = 103 €

Exemple d’actualisation : Si l’on veut obtenir 103 € dans un an et que l’on attend de cet investissement un rendement de 4 % (taux d’actualisation supérieur au taux d’intérêt), alors il faut investir aujourd’hui :[pic 1]

Autrement dit, 103 € dans un an ont une valeur actuelle de 99,04 €.

Pour comparer des sommes dans le temps et des projets entre eux, il faut donc donner une valeur actuelle aux gains futurs à chacune des n années du projet, c’est-à-dire à la CAF annuelle. La formule de calcul de la CAF annuelle actualisée est :

[pic 2]

Pour qu’un projet soit rentable, la capacité d’autofinancement actualisée doit être positive.

Exemple : Une unité commerciale prévoit un investissement de 3 800 € HT et espère rentabiliser ce projet sur 4 ans. Les données prévisionnelles pour ces quatre années sont les suivantes (en milliers d’euros) :

• Recettes supplémentaires HT : 3 000 (N), 2 500 (N+1), 2 000 (N+2), 2 500 (N+3)

• Dépenses supplémentaires HT : 1 200 (N), 1 000 (N+1), 800 (N+2), 600 (N+3)

• Dotations aux amortissements supplémentaires : 950

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