Starcraft 2 Une Oeuvre D'art Vidéoludique
Note de Recherches : Starcraft 2 Une Oeuvre D'art Vidéoludique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Link97 • 17 Mars 2014 • 465 Mots (2 Pages) • 611 Vues
Le temps n’était pas linéaire. Loin de là.
Le temps se repliait sur lui-même, faisait converger, s’entremêler et s’étreindre les événements, les sentiments et les instants, puis les renvoyait danser en fibres distinctes, luisantes, brillantes et précieuses qui résonnaient seules avant de se fondre de nouveau dans le vaste flot.
La Conservatrice reposait et rêvait, et le temps s’insinuait en elle, autour d’elle et à travers elle. Des souvenirs papillonnaient dans son esprit comme des insectes aux ailes iridescentes : un mot qui avait fracassé des siècles ; une pensée qui avait changé le cours d’une civilisation. Des individus dont la perspicacité, les aspirations, et même l’avarice et la peur avaient fléchi les courants apparemment inaltérables du destin pour aboutir à quelque chose de neuf, d’inconnu et d’inconcevable jusque-là. Des moments où tout vacillait au bord du gouffre, en un équilibre précaire et défaillant, des moments où quelque chose d’aussi intangible qu’une idée pouvait tout renvoyer au néant ou tout ramener sur la terre ferme.
Chaque pensée, chaque mot, chaque acte et chaque vie n’étaient qu’une goutte dans l’immense océan du temps, et ces gouttes se dissociaient et se mélangeaient en permanence. Cette simple image constituait un défi pour certains esprits, comme le savait la Conservatrice ; mais sa conscience avait été destinée à assimiler cette contradiction : les choses étaient distinctes mais n’avaient pas d’identité séparée. C’est d’ailleurs pour appréhender des concepts aussi insaisissables quelle était née.
Au-dessus de toutes ces pensées de mots et de vies et d’idées planait une terrible impression d’urgence et de peur. Le temps n’était pas linéaire ; le temps se mouvait et changeait. Mais des motifs flottaient à sa surface, dont les fibres étaient si nettes et si fortes que même le plus obtus des esprits pouvait les saisir. L’inévitabilité ? Peut-être. Peut-être pas. Encore et encore, le motif apparut dans les eaux agitées du temps, de la destinée et de la chance, s’immergeant et émergeant avec une précision glacée qui faisait frémir même la Conservatrice.
Toutes les connaissances qu’elle détenait étaient précieuses ; chaque souvenir, chaque son, odeur, sensation, voix, mot, pensée. Tous étaient vitaux pour son peuple.
Mais cette connaissance, cette conscience de ce motif, qui s’était déjà manifesté par le passé et allait se manifester de nouveau, voilà ce qui la rendait plus qu’importante aux yeux de son peuple.
Voilà ce qui la rendait indispensable.
Elle s’ouvrit à ce qui résidait là, et chaque seconde qui passait dans sa majesté unique et non-linéaire la poussait à se replier sur elle-même, à ne pas s’exposer à la douleur que lui causeraient les débris emportés par cette rivière rageuse.
Mais elle ne pouvait pas se permettre un tel luxe.
Pas tant que l’horrible conscience de ce qui avait été, et de ce qui ne manquerait pas de revenir, polluait encore les eaux du temps dans sa psyché.
Elle rassembla son énergie, et poussa le cri.
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