Quel Avenir Pour La Mixité En Natation ?

Testé une première fois aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2010, le relais mixte a refait son apparition cette saison à l’occasion de la Coupe du Monde en petit bassin puis aux championnats d’Europe, à Chartres. Une nouvelle épreuve qui a suscité des interrogations pour laisser place à la satisfaction. Car malgré les critiques, cette épreuve a recueilli l’enthousiasme des nageurs et du public.

Le pari était osé, et loin d’être gagné il y a encore une semaine. Paolo Barelli, président de la Ligue Européenne de Natation, fustigeait l’ajout de courses supplémentaires à un calendrier déjà chargé. Et les premiers essais à l’occasion des séries du 4x50m quatre nages n’avaient pas non plus convaincu les nageurs, comme Frédérick Bousquet qui déclarait que « ça partait dans tous les sens et il y avait beaucoup d’écart. C’est vraiment loufoque ».

Comme souvent en relais, tout est question de stratégie et la bonne combinaison demeure parfois difficile à trouver. Un casse-tête pour les équipes mais qui ajoute une touche dramatique à une compétition sans favoris et au suspense haletant. « C’est très intéressant car vous ne savez jamais si les équipes ont un homme ou une femme, et elle peut être facilement rattrapée par le garçon », abondait dans ce sens Katinka Hosszu, victorieuse de la Coupe du Monde cette année. « La course peut changer rapidement ».

Faut-il désormais maintenir ces nouveaux relais ou les considérer comme un divertissement sans réel intérêt sportif ? Face aux nageurs finalement de plus en séduits par le concept – « c’est une bonne idée, fun et distrayante » dixit Laure Manaudou – et au public qui s’est passionné pour cette épreuve, le relais mixte semble entrevoir un avenir doré. Il pourrait également devenir un véritable objectif pour les « petites nations » telles que la Slovénie ou la Norvège, médaillées lors du 4x50m quatre nages et peu habituées aux récompenses internationales.

Véritable triomphatrice de cette innovation, la FINA (Fédération Internationale de Natation), qui veut maintenir l’intérêt du public pour la natation après les JO, envisage déjà d’introduire cette épreuve aux championnats du monde en bassin de 50m. Et d’investir à l’avenir le programme olympique, pourtant surchargé. « Ca s’est avéré être un grand succès », clamait lors de la Coupe du Monde Don Blew, vice-président du comité technique de la FINA. « La FINA s’appuiera sur cet argument pour convaincre le CIO, notamment pour introduire le relais 4 x50m. Mais ça prendra du temps ».

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