Mémoire C.lechevallier
Mémoire : Mémoire C.lechevallier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clement14370 • 12 Juillet 2021 • Mémoire • 13 999 Mots (56 Pages) • 952 Vues
1ère PARTIE
INTRODUCTION : LE MÉTIER D’AGENT AU SERVICE AU JOUEUR
Ce terme « d’agent » n’est pas connu uniquement du milieu sportif. Comme montré dans la série « Dix pour cent » qui a pour sujet les agents artistiques, ces intermédiaires remplissent une triple fonction auprès de leurs clients les artistes (dans la série principalement des comédiens et des acteurs) :
- Aide à la recherche de rôles,
- Négociation de contrats,
- Accompagnement dans la gestion de carrière.
Ils exécutent ces tâches en échange de 10 % de la rémunération totale de leurs clients.
Quant à l’agent sportif, il met en relation un sportif et un club (Frenkiel, 2014). L’agent sportif peut être au service d’un joueur ou d’un club. L’intérêt est ici porté sur l’agent sportif au service du joueur, toutefois, il est nécessaire de différencier plusieurs termes qui vont être employés.
Tout d’abord, le terme « d’agent sportif » renvoie à la profession dans son ensemble, sans faire distinction de l’appartenance de l’agent, tout en restant dans le cadre du monde sportif et principalement du football, sujet de ce mémoire. L’agent sportif détient une licence lui permet d’exercer son activité. À l’intérieur de ce terme, les précisions peuvent être faites sur l’appartenance de ces agents : « agent de joueur » lorsque le sujet porte sur l’agent au service du joueur de football professionnel, et « agent de club » lorsqu’il est au service d’un club de football professionnel, même si ces derniers sont plus souvent des recruteurs ou des dirigeants de clubs (Heidmann, 2013).
Le terme « d’intermédiaire » est aussi utilisé pour désigner la profession d’agent, sans porter spécifiquement sur le côté sportif, mais de l’activité d’accompagnement et de mise en relation de personnes en général. L’intermédiaire ne détient pas spécialement de licence d’agent sportif.
Enfin « l’agent de jeunes » désigne un agent sportif licencié, ici encore dans le monde du football, mais se focalisant sur le marché des jeunes joueurs, en formation ou non, récemment professionnel ou en recherche d’opportunités.
L’agent de joueur se rapproche ainsi de l’agent artistique, il remplit les mêmes fonctions d’accompagnement, de gestion et de négociation que ce dernier, qui le fait au service d’un artiste.
Cependant, dans un monde du sport et notamment du football qui connaît mondialisation, globalisation, et afflux d’intérêts financiers mis en jeu, on observe une forte augmentation des agents sportifs dans le football.
Pour observer cela, il faut observer l’une des seules données de régulation : les licences d’agents sportifs. La licence d’agent sportif de la Federation Internationale de Football Association (FIFA) nous indique la tendance quant à l’activité d’agent sportif, et ce depuis 1995 (Juillot, 2007).
Tableau 1 : Évolution du nombres d’agents licenciées FIFA au cours du XXIe siècle
Année
2001
2009
2012
Nombre d’agents sportifs licenciés FIFA
613
5193
7787
(source : S. Frenkiel, Une histoire des agents sportifs en France, les imprésarios du football, CIES 2014)
Même si la licence FIFA est abandonnée depuis 2015 (Heidmann, 2013), être agent sportif est une tendance forte : le nombre d’agents licenciés a été multiplié par 12 en 11 années, de plus en plus d’agents licenciés se disputent le marché des joueurs de football professionnels. En plus de cela, ces chiffres ne montrent pas une déviance qui est que certaines personnes physiques non-licenciées s’occupent du plus gros des négociations, laissant la finalisation des contrats à l’agent sportif licencié, du fait qu’ils ne soient pas agréées. Le nombre réel d’intermédiaires dans le football est alors encore plus important que cela.
L’activité entre alors dans une forme de concurrence entre les agents sportifs, le but étant de s’occuper des négociations des plus gros contrats, en s’occupant des plus gros joueurs, le tout en ayant acquis une notoriété dans le milieu ainsi que des compétences juridiques, relationnelles et financières.
Il est alors intéressant de voir l’agent en quête de reconnaissance, cherchant à grimper en haut de l’échelle, en commençant d’en bas. Il est clair qu’une fois la licence acquise, les signatures de contrats de plusieurs millions d’euros ne se font pas directement, il y a un processus d’évolution de carrière.
En parallèle, les joueurs de football eux aussi cherchent à atteindre les sommets. La symbiose est alors envisageable entre un joueur aspirant et un agent aspirant lui aussi.
L’agent, comme tout personne rationnelle, cherche à faire valoir ses intérêts financiers propres, qui passent indirectement par ceux de son client. Ainsi, différentes stratégies des agents participent à une évolution du marché des transferts.
Pour des questions de compétences requises notamment juridiques, l’activité d’agent est soumise à un système de licence, qui a évolué au cours du temps.
Ce mémoire aspire à mettre en avant le rôle d’un agent de joueur de football, dans la réussite de son client dans le monde professionnel, dans le but de lui aussi, réussir dans son milieu, et accéder à des négociations de plus en plus importantes, ce qui indirectement, augmenterait ses revenus. Est-ce que cette augmentation du nombre d’ agents sportifs au XXIe siècle a participé à une modification du marché des transferts et de ses modalités, et si il y a incitation au transfert du fait de cette augmentation ?
Il en convient donc de penser que l’agent participe à une évolution de la mobilité des joueurs qui engendre, avec la hausse des droits de retransmissions télévisuelles et plus généralement de l’argent dans le football, une hausse des commissions d’agents liées à cette forte mobilité.
Il est intéressant alors de voir l’intérêt des agents pour les transferts de joueurs à fortes valeurs marchandes, en étudiant leurs présences. Alors, du fait de l’attrait rationnel des agents sportifs pour les grandes transactions, on pourrait en venir à la conclusion que les
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