Le Football Professionnel En Afrique
Dissertation : Le Football Professionnel En Afrique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ladoromeo • 24 Janvier 2013 • 2 792 Mots (12 Pages) • 6 034 Vues
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Etat des lieux du football professionnel dans quelques pays africains
Le programme FIFA « gagner en Afrique avec l’Afrique » vise à encourager les pays africains à se doter d’infrastructures adaptées capables de favoriser l’émergence d’un football de qualité. Cette initiative au budget USD de 70 millions a été lancée en 2006 en vue notamment de mieux préparer la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Il est prévu entre autres des programmes au niveau des infrastructures, et davantage un renforcement des compétences des différents intervenants dans le domaine du football (journalistes, arbitres, entraineurs, managers, etc…).
Il convient de souligner que le véritable problème du football africain réside aujourd’hui dans le déficit criard d’infrastructures et bien sûr le manque de structuration des clubs. Voilà pourquoi la promotion du professionnalisme semble être la solution idoine. Toutefois, il faut des préalables. Les pays africains s’engagent progressivement au côté de l’Afrique du Sud dans la voie du professionnalisme parfois sans un diagnostic et une programmation sérieuse. Ce document vise à faire l’état des lieux du professionnalisme dans certains pays africains qui ont accepté de s’engager dans cette aventure. Il s’agira de comprendre le contexte de mise en place dans les pays ciblés et d’évaluer les chances de succès tout en ouvrant le débat sur les perspectives.
Les pays concernés par cette analyse sont : l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Bénin, le Gabon, le Cameroun, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.
L’Afrique du Sud : pionnier du football professionnel en Afrique et véritable modèle
Initiée depuis 1996, le championnat professionnel d’Afrique du Sud (Soccer) comporte deux niveaux comprenant 16 équipes chacune : National first division (seconde division) et Premier Soccer League (première division). A l’issue des 30 journées du championnat, le 16eme du Premier Soccer League est relégué ; le 1er de National first division accède à l’élite tandis que le 2eme et le 3eme jouent un tournoi de promotion-relégation avec le 15e du Premier Soccer League pour déterminer le second promu. Le trio de tête de la saison 2011/2012 est composé respectivement de Orlando Pirates (tenant du titre), Moroka Swallows et Supersport United. Mais, qu’est ce qui fait la réussite du championnat Sud-africain ?
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Les facteurs clés de succès
Le boom du sponsoring et la mutualisation des droits TV
Plusieurs sponsors se bousculent aux portes du football Sud-africain : les sociétés brassicoles South African Beweries (SAB), Coca Cola ; les banques : ABSA Bank et Nedbank; les médias: la puissante chaine de télévision Supersport ; la téléphonie : MTN, Vodacom
Ainsi, en 2010, l’ensemble des revenus financiers de la Premier soccer League s’élevait à 560 millions de rounds sud-africain soit environ 33 milliards de francs CFA. Le sponsoring et les droits TV représentant plus de 90% de cette somme. Les clubs reçoivent pratiquement 67% de ce budget sous forme de primes de participation, de prix et de dons.
La multiplicité des compétitions
La première division : Premier Soccer League (PSL)
La seconde division : National First Division
Les tournois à élimination directe (knockout competitions) : MTN8, Nedbank cup ; Telkom knockout cup.
A cela il faut ajouter les compétions des ligues régionales telles Vodafone league, SAB league, toutes aussi soutenues par des sponsors.
Après 16 ans de professionnalisme, l’Afrique du Sud a relevé le défi des infrastructures, du sponsoring, des droits TV, et de l’organisation des compétitions. Autant de déterminants qui l’ont propulsé au rang de modèle en matière de football professionnel en Afrique. Est-il donc étonnant que ce géant de l’Afrique ait pu accueillir la dernière coupe du monde de football ?
Le Sénégal : Abandonnés à eux-mêmes, les clubs professionnels plient sans rompre
La Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) rassemble les clubs professionnels sénégalais, soit les 18 clubs de la Ligue 1 et les 12 clubs de la Ligue 2. Elle gère, sous l'autorité de la Fédération sénégalaise de football, les championnats du Sénégal de Ligue 1, de Ligue 2 ainsi que la Coupe de la Ligue.
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La saison 2008/2009 a marqué l’entrée du football sénégalais dans l’ère du professionnalisme. La nouvelle ligue créée à cet effet a admis les 30 clubs avec quelques tolérances dans le souci de ne pas exclure les aspirants au professionnalisme. Les équipes ont dû cotiser chacune 2 000 000 FCFA pour le fonctionnement de la Ligue.
Le salaire minimum a été fixé à 75 000 en division 1 et à 50 000 en division 2. Le seul sponsor actuel est l’opérateur de téléphonie ORANGE.
La fin de la saison 2010/2011 a été assez éprouvante pour les présidents de clubs et deux présidents de clubs ont d’ailleurs jeté l’éponge. Le président de la Ligue de football professionnel du Sénégal, M. pascal LAMOTTE, déclarait que « Beaucoup de clubs ont terminé sur les genoux faute de soutiens mais il n’est pas question d’arrêter le championnat professionnel. » ; il fait d’ailleurs un plaidoyer fort intéressant pour les clubs : « il y a le transport, beaucoup d’autres choses qui font que chaque club dépense au minimum 50 millions par an pour faire face à ses occupations. Aujourd’hui, la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) est à plus de 50 millions Francs CFA alors qu’on est à la mi-saison. L’année passée, nous avons dépensé près de 90 millions F CFA. Quand vous prenez 50 millions F CFA que l’on multiple à 30 équipes, cela fait plus d’un milliard 500 millions FCFA par an. Sur cette somme globale, il y a un apport de sponsoring de 300 millions F CFA et quasi exclusivement d’Orange. Tout le reste sort de la débrouille ou de la poche des dirigeants. Mais cet investissement a permis de créer plus de 1500 emplois permanents, chaque club employant au moins plus de 30 joueurs et encadreurs. Donc le poids économique et social de la Ligue est extrêmement important et ces données là, nous les présenterons aux autorités pour leur dire que si leur contribution tarde à arriver, c’est le risque de voir tout cela disparaître comme un feu de paille. Et des milliers de rêves de jeunes se verront briser »
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