La place du hockey dans la société canadienne
Étude de cas : La place du hockey dans la société canadienne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 4 Décembre 2013 • Étude de cas • 3 416 Mots (14 Pages) • 964 Vues
INTRODUCTION
On considère souvent que le hockey fait partie intégrante de la culture et de l’identité canadienne. En étudiant l’évolution de ce sport, nous pouvons en apprendre davantage sur certains repères importants de la vie canadienne d’autrefois. Plusieurs aspects de l’évolution du hockey reflètent les changements qui ont marqué cette jeune nation en pleine croissance. La passion des Canadiens pour le hockey a augmenté petit à petit, au fur et à mesure que le Canada devenait un puissant Dominion. Le hockey a alors remplacé d’autres sports et loisirs pour devenir le « passe-temps national ». Les dirigeants du pays étaient heureux de voir que quelque chose pouvait enfin unir tous les habitants de cette vaste terre aux régions isolées qu’était alors le Canada. Plusieurs différences entre les versions anciennes et modernes du sport ressortiront. Elles soulèveront beaucoup de questions sur les loisirs et la société en général au tournant du siècle. Dans ce texte, nous aborderons différentes angles sur ce sujet. Nous parlerons premièrement de l’origine et de l’essor du hockey généralement au Canada. Deuxièmement nous discuterons de la place qu’occupe le hockey dans la société canadienne, mais notre analyse serait beaucoup plus centrée sur l’histoire de canadiens-français de Québec. Ensuite nous parlerons des impacts socioéconomiques que le hockey peut avoir sur la vie des individus dans la société canadienne particulièrement au Québec et enfin nous clôturerons ce texte par une conclusion.
I. HISTORIQUE
Il appartient aux corps des Forces armées britanniques d'avoir utilisés les premiers le mot « hockey » dans ce que nous connaissons aujourd'hui comme le Canada dans leurs voyages à l'étranger. Le navigateur de l'Arctique sir John Franklin a pointé que c’est son personnel d'équipage, dont des hommes de la Marine royale britannique jouait au hockey sur glace à Fort Franklin, dans les Territoires du Nord-Ouest, en 1825. Dix-huit ans après, en 1843, un officier de l'armée britannique mentionnait dans son journal intime qu'il avait appris à patiner et à jouer au hockey sur glace à Kingston, dans le Haut-Canada.
À la même époque, on pratiquait dans les Maritimes un jeu captivant qui correspondait au base-ball et qu'on dénommait le « wicket », ou encore le « ricket » -- noms dérivés de l'ancien jeu de cricket britannique. Pratiquées à patins par les habitants de Halifax et de Dartmouth, selon des lois imprécises et suivant le proverbe « Plus on est de fous plus on rit », les parties représentaient plus un amusement populaire que des affrontements sportifs.
Le sport tel que nous le connaissons aujourd'hui a été structuré à Montréal, dans les années 1870, lorsque James George Aylwin Creighton, natif de Halifax, a suggéré l'introduction d'un sport qu'il avait vu pratiquer dans sa ville natale. Le jeu devait être utile aux entraînements durant l'hiver pour les joueurs de rugby et de football. Ce jeu, c'était le hockey.
Plutôt que de jouer sans règles, comme cela s’effectuait à Halifax, les Montréalais décident de légiférer, le jeu. Comme il n’existait aucune règle pour ce nouveau jeu, ces règles ont été créées à partir des autres jeux déjà pratiqués par certains joueurs, dont le rugby et la crosse; ce dernier sport s'était déployé à partir d'un jeu que jouaient les Autochtones pour se divertir, le baggataway. En délocalisant l'action d'une grande étendue glacée à l'extérieur, à la surface plus exiguë d'une patinoire intérieure, on a dû par conséquent restreindre le nombre de joueurs, celui-ci passant de 19 à 9, puis à 8, et ensuite à 7. Par ailleurs, avec l'institution du Carnaval d'hiver de Montréal en 1883, au cours duquel ont été présentés des matchs opposant des équipes de hockey de divers endroits, dont Ottawa et Québec, l'adoption de règles reconnues par tous devenait impérative.
La « canadianisation » du hockey s'est effectuée lors de la fondation, à Montréal, en 1886, de la première organisation officielle régissant ce sport, l'Association canadienne de hockey amateur; son mandat consistait à perfectionner, à promouvoir et à perpétuer la pratique de ce sport. Les buts se sont alors éloignés des extrémités de la patinoire, on a introduit la notion de « punition » et on a précisé que la « rondelle » consistait en un disque vulcanisé de un pouce d'épais sur trois pouces de diamètre.
À la fin des années 1880 et au début des années 1890, le jeu a pris ensuite de l'envol en Ontario et au Manitoba; il a été instauré aux États-Unis par la suite à l'occasion de tournois. C'est alors que Lord Stanley, gouverneur général du Canada à l'époque, emballé par ce jeu époustouflant disputé sur glace, a fait don d'une coupe à remettre au vainqueur dans le cadre d'une compétition annuelle. Depuis lors, la Coupe Stanley est devenue l'un des trophées les plus convoités du sport d'hiver national du Canada.
II. LA PLACE DU HOCKEY DANS LA CULTURE CANADIENE
En 1909, cinq clubs de hockey représentent les principaux groupes ethniques présents à Montréal: le Shamrock est composé de joueurs irlandais, les Wanderer et AII Montréal regroupent les « Anglais » et le National et le Canadien de Montréal rassemblent les Canadiens français (Ibid, p.1 02). L'origine ethnique des joueurs compte alors beaucoup pour mobiliser la partisannerie des amateurs; chez les Canadiens français, le but principal devenait la victoire sur l'adversaire anglais et la possibilité de s'affirmer culturellement à travers ces compétitions. Lorsque le club francophone Montagnard atteignit les rangs seniors en 1906-1907, la presse louangea alors le club et investit d'une mission beaucoup plus grande: selon le journaliste sportif de La Presse, c'est non seulement le Montagnard qui a triomphé, mais tous les Canadiens français avec lui. Le « nous » collectif s'affirme à travers le club de hockey. Chaque victoire sportive est une victoire nationale qui permet aux Canadiens français d'exalter la fierté et les valeurs nationales pour développer un fort sentiment d'appartenance et de solidarité ethniques (Ibid, p.233). Même s'il est moins popularisé, le hockey universitaire devient le théâtre des mêmes aspirations. Les matchs du club francophone de l'Université Laval suscitent beaucoup d'intérêt lors des confrontations face aux clubs canadiens-anglais, ce qui eut pour conséquence
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